JOHANNESBURG (Afrique du Sud) - Aujourd'hui, Sakhile Sithole se décrit comme un " employé de bureau ", en référence à son travail quotidien, mais il fut un temps, à la fin de son adolescence, où il était l'homme à suivre sur les terrains de basket-ball.

En 2006, l'Afrique du Sud accueillait le championnat d'Afrique des moins de 18 ans de la FIBA, qui a révélé les talents du champion de la NBA Serge Ibaka, qui, à l'époque, représentait la République du Congo.

Dix-huit ans plus tard, alors que le tournoi revient en Afrique du Sud, Sithole s'adresse à la nouvelle génération de joueurs qui s'apprête à représenter le pays : "C'est un grand honneur de représenter son pays. Nous espérons que vous représenterez le pays de la bonne manière. Jouez les uns pour les autres et vous serez en bonne voie".

Pour Sithole, l'événement était d'autant plus spécial qu'il se déroulait dans sa ville natale, Durban.

Malheureusement, la campagne du pays hôte ne s'est pas déroulée comme prévu, mais les performances exceptionnelles de Sithole lui ont ouvert des portes.

Revenant sur le tournoi, finalement remporté par le Nigeria, l'ailier a déclaré à FIBA.basketball que le processus de sélection pour les 12 derniers avait été éprouvant pour ses nerfs, car ce n'était pas gagné d'avance.

"J'ai été repéré lors du tournoi interprovincial, qui était à l'époque une bonne plateforme pour l'identification des talents. C'est là que les meilleurs joueurs sont sélectionnés pour représenter le pays. Lorsque j'ai appris la nouvelle, je n'ai pas été très heureux", explique Sithole, 34 ans.

"L'entraîneur (Myles) Delport nous a dit que nous ne faisions pas encore partie de l'équipe. Nous ne faisions partie que d'un groupe de 20 personnes qui s'entraînaient ensemble. Je savais donc que j'avais du pain sur la planche lorsque le camp d'entraînement a commencé".
 

Il finira par faire partie de la liste des 12 derniers joueurs, et le ton d'excitation était clair, ce qui se ressent encore aujourd'hui lorsqu'il se souvient.

"C'était incroyable. Il y a toujours un doute sur le fait que vous ne serez pas sélectionné, mais quand on m'a appelé pour me dire que j'étais sélectionné, j'ai ressenti une grande émotion... C'était la première fois que je représentais le pays sur une grande scène, vous pouvez l'imaginer", a déclaré l'ancien joueur des Duzi Royals.

Bien sûr, le fait que le tournoi se déroule à Durban a suscité un sentiment d'excitation chez Sithole, mais les résultats n'ont pas été à la hauteur de l'Afrique du Sud, qui a terminé avec un bilan de 1-3.

"C'était assez excitant parce que je représentais mon pays, mais j'avais aussi la pression de jouer devant mon public. Chaque fois que l'on joue, on s'attend à ce que l'on gagne", a déclaré l'ancien pensionnaire de la Durban High School. "C'est l'une des meilleures expériences que j'ai vécues en tant que jeune joueur, car elle m'a permis de me confronter à la concurrence extérieure et nous a montré (à l'équipe d'Afrique du Sud) à quel niveau nous nous situions".

Pour expliquer pourquoi l'Afrique du Sud n'a pas été à la hauteur, Sithole a mis en avant le retard pris dans le développement des joueurs.

"Nous avons les infrastructures et d'autres ressources, mais la plupart des pays africains sont en avance sur la courbe du basket-ball. Cela a été mis en évidence dans chaque match que nous avons joué, mais c'était bon pour nous car nous avons compris le travail que nous devions faire pour être au même niveau", a déclaré Sithole. "Je dois dire que la plupart des joueurs de l'équipe sud-africaine se sont épanouis. D'autres joueurs ont également explosé, et nous les voyons aujourd'hui."

Individuellement, Sithole a réalisé un tournoi exceptionnel. Il s'est classé parmi les trois premiers pour les points marqués (16,5 points par match), et il était deuxième pour les rebonds (7,8 par match) et les passes décisives (2 par match) pour l'Afrique du Sud.

Si les chiffres de Sithole lors de ce championnat sont intéressants, il aurait préféré qu'ils contribuent à la victoire.

"Il était difficile de se sentir bien dans ses performances à cause des défaites. S'il n'y avait eu que des victoires, j'aurais été aux anges. Mais cela nous a montré,  aux autres joueurs et à moi-même, que notre niveau et nos compétences n'avaient rien à envier aux meilleurs", a déclaré l'ancien joueur du Skidmore College.

Bien que les résultats n'aient pas été favorables à l'Afrique du Sud, l'étoile de Sithole a brillé et le basket-ball lui a ouvert de nouveaux horizons.

"De nombreuses portes se sont ouvertes à moi. C'était comme un effet domino. Le fait d'avoir bien joué dans le tournoi (championnats d'Afrique) m'a permis de participer à Basketball Without Borders (Basket-ball Sans Frontières). J'ai également obtenu une bourse pour aller au lycée et à l'université aux États-Unis. Des portes inimaginables se sont ouvertes", a déclaré Sithole.

En ce qui concerne le jeu, Sithole, qui a revêtu pour la dernière fois le maillot vert de l'Afrique du Sud lors de l'AfroBasket 2017 et qui a joué dans la Basketball National League locale, dit qu'il lui reste un peu de ce qu'il était et qu'il aimerait jouer un peu plus.

"Je suis un employé de bureau, qui travaille au sein d'un service du gouvernement. Je ne suis plus le joueur que j'étais à cause des blessures que j'ai subies au fil des ans, mais j'essaie de remettre mon corps en forme pour faire mon retour. Je pense que j'ai encore quelques années devant moi", a conclu Sithole.

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