16/10/2019
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Willy Hernangomez prêt à franchir un palier

CHARLOTTE (USA) - Récemment auréolés d'une Coupe du Monde FIBA, l'Espagne et ses joueurs internationaux ont désormais les yeux rivés sur le prochain défi : les JO de Tokyo 2020. Mais ils devront d'abord se concentrer sur la saison en club.

Joueur clé de l'Espagne cet été en Chine, Willy Hernangomez est retourné aux Charlotte Hornets dans la peau d'un champion du monde, enrichi d'une nouvelle compréhension du jeu et de ses responsabilités, tant en club qu'en équipe nationale.

Lors du quart de finale contre la Pologne, il a scoré 18 points, à 64 % (7-sur-11) aux tirs en juste 16 minutes. En finale contre l'Argentine, il a cumulé 11 points et 3 contres. Ce succès lui a procuré sa quatrième médaille sous le maillot de la sélection nationale. Il avait en effet aidé son pays à remporter les derniers matchs des deux grandes compétitions auxquelles il avait pris part, le FIBA EuroBasket 2017 et les JO de Rio 2016, mais cela avait été les deux fois des matchs pour la 3e place. En 2015, il n’avait joué qu’un rôle mineur lors de la campagne couronnée d’une médaille d’or au FIBA EuroBasket

"Cette Coupe du Monde a été une expérience incroyable pour moi, en étant avec l’équipe nationale au plus haut niveau possible et en affrontant les meilleures nations du monde," dit Hernangomez à FIBA.basketball. "Cela va me permettre d’être prêt, encore plus que les autres années, pour le début de cette nouvelle saison."


Les Hornets, comme les autres formations alignant des internationaux, ont choisi de ne pas trop demander à Hernangomez et à Batum - médaillé de bronze avec la France - en pré-saison, préférant les préserver un peu avant le début du championnat la semaine prochaine.

Quand on lui demande s’il estime que la campagne de cet été l’avait changé, il répond : "Je pense que oui. J’ai complètement changé par rapport à l’an passé. C’est clair, cette expérience en Coupe du Monde est un énorme plus. J’ai énormément mûri. Je me sens plus mature et je me demande vraiment quelle tournure vont prendre les choses."

"La préparation, les entraînements. Ce n’est qu’une question d’état d’esprit. J’essaie de vraiment me concentrer avant les matchs, de rester calme, de ne pas être nerveux ou être exagérément excité avant les matchs. Cela reste un match de basket. Il s’agit juste d’être super prêts avant les matchs, de se concentrer sur ce que nous avons l’intention de faire. Je pense que tout ira bien pour moi."

Hernangomez espère amener avec lui cette mentalité de gagnant et en faire profiter ses coéquipiers aux Hornets, ceux qui évolueront pour la première fois depuis huit ans sans la star NBA All-Star Kemba Walker, qui a porté le maillot des USA cet été et qui a rejoint les Celtics durant l’entre-saison.

Willy Hernangomez

"Toute cette expérience, cette unité, notre manière de rivaliser avec nos adversaires, nos efforts en défense et en attaque," souligne-t-il.

Puis il ajoute : "Cette capacité à nous soutenir les uns les autres, cette mentalité de gagnants, je vais essayer de la partager avec mes coéquipiers, afin de progresser, de leur montrer que je tiens vraiment à aider l’équipe, à les aider à devenir meilleurs ; l’énergie sera tous les jours bien présente."

Il ne manque pas de revenir sur l'influence de Marc Gasol, devenu seulement le second joueur à remporter le titre NBA et la Coupe du Monde FIBA la même année.

"Ce sera ma 4e saison en NBA, ma 9e comme pro," dit le joueur de 25 ans qui a fait ses débuts dans le championnat nord-américain en 2016 avec les New York Knicks.

"J'ai le sentiment d'être investi d'une responsabilité de dire aux jeunes joueurs qu'ils doivent apporter de l'énergie, qu'ils doivent travailler dur tous les jours, peu importe leurs performances le soir d'avant ou s'ils sont dans un mauvais jour."

Ceci dit, l'intérieur des Hornets reconnaît qu'il est à la fois enseignant et étudiant.

"Nous avons tellement de jeunes joueurs dans l'équipe, mais je vais essayer de les aider et de les conseiller, même si je suis moi-même toujours en train d'apprendre au contact des plus anciens comme Marvin (Williams), MKG (Michael Kidd-Gilchrist), Cody (Zeller) et Bis (Biyombo). Notre effectif est un bon mélange d'expérience et de fraîcheur."

"J'ai travaillé ma constance aux tirs, mes positions sur le terrain, ma condition physique, pour être plus incisif en contre-attaque. Et je fournis beaucoup d'efforts pour améliorer tout l'aspect psychologique, pour mieux me placer en attaque et pour mieux me situer en défense pour progresser. Il ne s'agit pas juste de devenir plus solide et rapide, il faut apprendre à mieux défendre.

"J'essaie d'observer et d'en tirer des leçons, comme je l'ai fait au contact de Marc en sélection espagnole, afin de m'améliorer. Je suis impatient de voir le résultat."

Il y aura un autre changement pour Hernangomez, qui avait jusque-là porté le N° 41 aux Hornets, mais le N° 14 avec l'Espagne, puisque son coéquipier et plus jeune frère Juancho, aussi en NBA avec les Denver Nuggets, avait déjà ce numéro. Il portera cette année le N° 9.

L'objectif est de rendre hommage à sa maman Margarita Geuer, dont il avait le nom de jeune fille sur le dos durant la Coupe du Monde. Athlète accomplie, elle a fièrement arboré ce numéro tout au long de sa carrière en sélection nationale d'Espagne de 1985-1993, notamment aux JO de Barcelone en 1992 et lors du titre conquis au FIBA Women's EuroBasket 1993.

Au sujet de Tokyo, Hernangomez dit ne pas encore trop vouloir y penser.

"C'est trop tôt. Je veux me concentrer sur cette saison. En ce moment, dans la préparation, je me bats pour gagner des minutes de jeu pour prouver au coach JB (James Borrego) et à mes coéquipiers que je suis prêt à franchir un palier."

"J'ai vraiment travaillé très dur cet été et les deux dernières années pour avoir une chance de jouer et de montrer toute mon envie d'être là pour aider l'équipe."

Et comment anticipe-t-il les futures confrontations contre Juancho, Gasol, Ricky Rubio ou ses autres coéquipiers espagnols ?

"Évidemment, ce sera spécial après cette formidable page d'histoire que nous avons écrite ensemble pour l'Espagne. Nous avons réussi quelque chose d'énorme. C'est ma famille et cela va faire bizarre de me retrouver face à eux."

FIBA