06/09/2016
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Les USA ont assis leur domination

RIO DE JANEIRO (FIBA Women's Basketball World Cup 2018) - À l'issue du large succès des USA contre l'Espagne dans la Finale des JO de Rio de Janeiro, Geno Auriemma a dû répondre à une question qu'il a l'habitude d'entendre.

Un journaliste lui a demandé : "Ne estimez-vous pas que l'écart entre les USA et le reste du monde s'est encore accrû ? "

Les USA ne venaient pas seulement de remporter le tournoi de Rio. Ils l'avaient en plus nettement dominé. Leur plus courte victoire ne l'avait-elle pas été avec une confortable marge de 19 points (86-67), en demi-finale contre la France.

"Nous sommes peut-être à un niveau que personne d'autre n'a atteint auparavant. Cela ne veut pas forcément dire que nos concurrents se sont affaiblis. Je pense que le basketball féminin est de plus en plus compétitif aux USA." - Auriemma

"Ce sont des cycles," précise Auriemma. "C'est très difficile de se maintenir au plus haut niveau pendant longtemps. Notre fédération a décidé de s'impliquer de plein de manières différentes, tant émotionnelles que financières.

"Il y a une vraie volonté de gagner des médailles d'or. Ceci explique certainement en grande partie notre succès. Le système universitaire favorise la maturation et le développement des joueuses."


Diana Taurasi a décroché deux médailles d'or olympiques sous les ordres d'Auriemma

Les Américaines ont gagné l'or à chacune des Olympiades auxquelles elles ont participé depuis 1996. Et le cursus universitaire dont Auriemma fait l'éloge est d'autant plus efficace que ce dernier est également le coach de l'Université du Connecticut.

Au même titre que la sélection américaine, UConn est ce qu'il se fait de mieux dans le basket féminin universitaire. Les Huskies ont remporté les quatre derniers titres nationaux et onze depuis 1995. Les deux équipes dirigées par Auriemma dévastent tout sur leurs passages.

Lors de chacun des championnats gagnés par UConn, c'est Auriemma qui était à la tête de la formation. Pas surprenant alors de retrouver de nombreuses de ses ex-joueuses dans les sélections américaines qui se sont parées d'or avec le Team USA. Diana Taurasi et Sue Bird ont joué pour Auriemma au Connecticut et elles ont enrichi leurs palmarès de deux médailles d'or olympiques et d'un titre de championnes du monde avec leur mentor.

Taurasi et Bird figuraient aussi dans la sélection américaine qui avait remporté l'or aux JO de 2004 et 2008.

La domination des USA ne cesse de s'affirmer. Certes, le titre mondial de 1994 est revenu aux Brésiliennes et en 2006, à la faveur de leur défaite surprise contre la Russie en demi-finale, les Opals d'Australie avaient triomphé.

Le Brésil étaient les hôtes des derniers JO et n'ont pas eu à se qualifier. Les Brésiliennes n'ont pas gagné le moindre match. La Russie n'était même pas présente à Rio.

Auriemma concède que certaines nations ont perdu du terrain, mais il insiste sur le fait que la situation n'est pas aussi morose qu'il n'y paraît.

"Des équipes comme le Brésil ou la Russie ont été remplacées par d'autres nations comme le Canada ou l'Espagne, finaliste du Championnat du Monde et des JO," lance Auriemma.


L'Espagne s'est inclinée contre les USA dans ses deux finales disputées au cours des trois dernières années

"Peut-être que l'Australie est actuellement un peu à la peine, mais la Serbie, un si petit pays, est parvenue à qualifier ses équipes féminine et masculine pour lutter pour une médaille. Les autres nations vont retrouver leur niveau... Il y a des cycles comme ça."

Aucune équipe ne semble en mesure d'inquiéter les USA, du moins pas au cours des prochaines années.

"Nous sommes peut-être à un niveau que personne d'autre n'a atteint auparavant," souligne Auriemma. "Cela ne veut pas forcément dire que nos concurrents se sont affaiblis. Je pense que le basketball féminin est de plus en plus compétitif aux USA."

En sport, rien n'est impossible. Mais aujourd'hui, nombreux sont ceux qui voient les USA champions avant même de débuter une compétition.

"Si vous parveniez à nous éliminer, votre tournoi serait déjà une énorme réussite," admet Auriemma.

"Mais malheureusement (pour les autres), nous ne sommes prêts à tout pour que ça n'arrive pas."

FIBA