TENERIFE (FIBA Women's Basketball World Cup 2018) - La Coupe du Monde féminine FIBA 2018 touche déjà bientôt à sa fin. Après la phase de groupes et les matches de qualification pour les quarts de finale, il ne reste plus que trois journées à disputer. La plupart des matches ont été passionnants et les huit dernières équipes engagées vont lutter comme jamais pour aller décrocher le titre mondial ou au moins finir sur le podium.

À l'issue du tournoi, l'attention générée par le basketball féminin se portera sur l'implémentation du nouveau système de compétition des équipes nationales féminines FIBA, qui a été approuvé et finalisé par le Bureau central de la FIBA en juin dernier et qui entrera en vigueur dès novembre 2019.

Lena Wallin-Kantzy, membre du Comité exécutif et du Bureau central de la FIBA, a été au cœur de tout le travail accompli dès le départ pour réussir à mettre sur pied ce système.

Samedi, elle fera partie de la délégation de la FIBA qui présentera à Tenerife le nouveau système aux médias du monde entier, ainsi qu'aux représentants des équipes participantes.

À la veille de ce grand événement, elle s'est entretenue avec FIBA.basketball au sujet du système de compétition des équipes nationales féminines FIBA et sur les belles débouchées qu'il aura pour le futur du basketball féminin.

Qu'apportera ce nouveau système de compétition des équipes nationales féminines FIBA ?
Pour la FIBA, l'objectif ultime et le plus important est de développer notre sport. À cette fin, il y a une grosse opportunité à saisir en impliquant davantage de filles et de femmes dans le basketball.

En novembre de l'an dernier, le nouveau système des équipes nationales masculines FIBA a été lancé. Plusieurs raisons expliquent ce changement : la croissance de notre sport, l'aide au développement des équipes nationales membres et l'établissement d'un chemin clair ('Road to') pour toutes les compétitions majeures des équipes nationales - la Coupe du Monde FIBA, le Tournoi olympique et les Coupes continentales.

La même chose va désormais s'appliquer aux équipes nationales féminines FIBA.

Au même titre que celui des hommes, ce système est une manière d'augmenter l'inclusion et la compétitivité du basketball féminin, puisque plus de nations et plus de joueuses du monde entier pourront disputer de manière régulière des matches officiels.

Comme du côté masculin, il est important qu'il y ait un chemin clair ('Road to') pour la Coupe du Monde féminine FIBA et le Tournoi olympique féminin. Un total de 54 équipes des quatre coins du monde prendront part à des Éliminatoires pour obtenir leurs places dans ces compétitions majeures, plutôt que de se qualifier via les Coupes continentales féminines FIBA. Cela signifie aussi que ces dernières Coupes deviennent des événements à part entière, où des champions régionaux seront couronnés.

Je suis vraiment très satisfaite de ce changement de système, car il offrira de plus grandes opportunités de mettre en valeur le basketball féminin à nos fédérations nationales.

Ce changement va-t-il autant profiter au basketball féminin qu'à son pendant masculin ?
Comme je fais partie des plus hautes instances de la FIBA, je dois bien sûr me préoccuper du basketball féminin et me mettre au service de ses meilleurs intérêts. Mais je ne peux pas y arriver toute seule. Ce n’est en fait pas vraiment une question d’égalité, mais plutôt l’envie d’exploiter l’énorme potentiel de notre sport auprès des femmes. Ceci permettra à la FIBA d’atteindre son objectif, à savoir de devenir la plus grande communauté sportive du monde.

Un des éléments clés du système en vigueur chez les hommes est qu’il prévoit la tenue à intervalles réguliers de matches officiels pour se qualifier pour les compétitions majeures. Est-ce que le basketball féminin arrivera à attirer des audiences aussi importantes ?
Je le pense. En Europe, je constate que l’intérêt est tout aussi grand pour les sélections nationales féminines que pour les masculines.

Si vous prenez certains des matches disputés ici (à la Coupe du Monde féminine), vous pouvez voir que le basketball - féminin également - est un sport très divertissant. Je crois que plus les gens auront l’occasion de le regarder, plus ils vont l’apprécier.

"POUR LA FIBA, L'OBJECTIF ULTIME ET LE PLUS IMPORTANT EST DE DÉVELOPPER NOTRE SPORT. À CETTE FIN, IL Y A UNE GROSSE OPPORTUNITÉ À SAISIR EN IMPLIQUANT DAVANTAGE DE FILLES ET DE FEMMES DANS LE BASKETBALL."- Wallin-Kantzy

Comment ce nouveau système va-t-il aider les fédérations nationales ?
Il leur offre plus d’opportunités de mettre en avant leurs équipes nationales. J’espère qu’un plus grand nombre de fédérations comprendront tout ce qu’elles ont à gagner et à quel point elles pourront se développer si elles investissent dans le basketball féminin, ses compétitions et ses équipes nationales.

En Europe, la Slovénie concède depuis quelques années beaucoup d’efforts dans le basketball et les équipes féminins. C’est une petite fédération, mais elle est en train de récolter les fruits de son travail au plus haut niveau, tant en catégories jeunesse que senior. Elle est la preuve que cela est possible.

Prenez par exemple le Nigeria et le Sénégal et leurs beaux résultats (à cette Coupe du Monde féminine). Cela prouve qu’en Afrique, le potentiel de développement est très grand.

C’est également un moyen d’aider les équipes nationales à progresser et à agrandir leur réservoir de joueuses.
Oui. Il y a des sélections comme les USA et d’autres encore qui ont un bon mélange de joueuses, y compris des jeunes. Mais il faut avoir des vétérans pour les encadrer et les aider à intégrer le programme national, et leur apprendre plein de trucs. C’est aussi extrêmement important.

L’Espagne et la France travaillent dur en Europe depuis de très nombreuses années et ces nations font toujours partie du Top 4. Leurs équipes seniors sont performantes, mais elles ont surtout un solide programme de formation depuis les tout jeunes. Elles investissent beaucoup d’énergie dans les jeunes joueurs et elles les suivent tout au long de leur progression.

Il est aussi important de faire en sorte que les filles n’arrêtent pas de jouer quand elles ont 20 ans parce qu’elles n’ont pas eu de bonnes opportunités. Il est possible d’avoir une longue carrière dans le sport féminin. Regardez la Grecque Evanthia Maltsi, qui a presque 40 ans et qui est toujours une des leaders de sa sélection nationale. C’est incroyable.

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Ce système s'appliquera différemment en Europe et dans les autres régions. Pourquoi ?
Les équipes européennes auront leur propre système de qualification avec des matches aller-retour à la place des tournois de pré-qualification en 2019 (pour le Tournoi olympique de Tokyo 2020) et en 2022 (pour la Coupe du Monde féminine FIBA 2022).

Ceci est dû à l'énorme succès populaire actuel des Éliminatoires pour le FIBA Women's EuroBasket Qualifiers, qui sont en place depuis longtemps. Nous avons choisi ces nouvelles fenêtres et nous constatons que les équipes nationales rassemblent beaucoup de spectateurs à domicile. Avec les fenêtres actuelles, il y a du monde quasiment partout.

Que doit-il se passer entre maintenant et novembre 2019 pour que tout et tout le monde soient prêts pour le lancement du nouveau système ?
Les fédérations nationales et les autres parties prenantes vont travailler pour implémenter le nouveau système dans les différentes régions, ainsi que pour mettre sur pied leurs programmes. La plupart d'entre elles doivent d'abord développer un bon programme pour leurs équipes féminines pour être prêtes. Nous devrons trouver des hôtes pour ces tournois de pré-qualification et de qualification, mais nous sommes convaincus que l'intérêt sera grand, puisque ce sont des opportunités uniques pour les équipes de jouer à domicile pour obtenir leur qualification pour la Coupe du Monde féminine et les JO, de même que pour promouvoir le basketball féminin auprès de leurs propres fans.

En Europe, c'est un peu différent, car les équipes ne prendront pas part à des tournois de pré-qualification. Ces fédérations travailleront à l'organisation des matches en trouvant des salles adéquates, en signant des contrats TV, tout en s'assurant d'inonder les médias traditionnels et les plus modernes pour faire la promotion des matches.

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