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05 - 10
July 2016
05/05/2016
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Le Canadien Scrubb est un gagneur

CHALON-SUR-SAONE (2016 FIBA Olympic Qualifying Tournaments) - L'arrière du Canada Philip Scrubb ne cherche pas à être sous le feu des projecteurs. C'est un joueur d'une rare humilité dans le basket professionnel.

Mais le natif de Vancouver se retrouve souvent sur le devant de la scène lors des matches importants, que ce soit pour son club ou pour son pays. Il a augmenté ses chances de figurer dans la sélection nationale cet été en passant pas mal de temps sur le terrain avec le maillot des Fraport Skyliners, dans le cadre de la FIBA Europe Cup ce weekend en France.

Après avoir brillé dans la victoire contre le BC Enisey vendredi soir, Scrubb, qui a rejoint l'équipe allemande au début de l'année, est sorti du banc et à immédiatement amené du rythme, de l'intensité défensive et de la précision aux tirs dans le match pour le titre remporté de justesse contre Pallacanestro Varese.

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A photo posted by Philip Scrubb (@pscrubb) on

 

Scrubb, le maillot imbibé de champagne suite aux célébrations d'après-match, a essayé de minimiser son impact.

"Je savais en venant dans ce club qu'il y avait un vrai potentiel et même sans moi, il aurait gagné le titre," dit-il modestement. "C'est une chance de faire partie de cette équipe, j'apprécie mes coéquipiers et mes coaches."

Scrubb est tout aussi modeste à propos de ses contributions avec le maillot canadien. Le joueur de 23 ans ne veut retirer aucune gloire personnelle de son expérience avec le Canada durant le Championnat des Amériques à Mexico City l'an passé.

"J'étais juste la doublure de Cory (Joseph)," dit-il. "Quand il avait besoin d'une pause, j'entrais en jeu."

Scrubb a ensuite rigolé, prétendant que sa tâche était facile.

Quand tu joues avec des gars comme Kelly Olynyk, Andrew Wiggins, tu n'as pas besoin de faire grand-chose. Il faut simplement leur donner la balle et leur faire de la place. - Scrubb

Le canadien dit être reconnaissant d'avoir eu l'opportunité de jouer avec des tels joueurs. Olynyk, Joseph et Wiggins sont tous en NBA. Scrubb espère avoir une place dans l'effectif qui prendra part au Tournoi de Qualification Olympique (TQO) de Manille.

La sélection de Jay Triano jouera contre la Turquie et le Sénégal dans le Groupe A et ensuite, si elle avance dans le tournoi, elle sera opposée en demi-finale à la France, les Philippines ou la Nouvelle-Zélande. Les vainqueurs des demi-finales se disputeront le 10 juillet l'ultime billet pour les JO de Rio de Janeiro.

"Je ne sais pas qui participera au camp d'entraînement, nous le saurons probablement dans quelques semaines," dit Scrubb. "J'espère vraiment faire partie de cette équipe. Nous avons un tournoi difficile avec la France et la Turquie, mais je pense que nous avons beaucoup de bons joueurs et nous sommes confiants. Je crois que nous avons déjà pu construire une base l'été dernier. Si nous jouons tous ensemble et bien, nous avons une chance."

Bien que Scrubb ne se vante pas, ses statistiques parlent pour lui. Au Championnat des Amériques, il n'était pas qu'un simple remplaçant. Il jouait 17 minutes par match et son pourcentage à trois points (48%, à 12 sur 25) n'était pas anodin.

Dimanche, Fraport semblait hors course à 1'20 de la fin du troisième quart-temps, moment choisi par Scrubb pour dégaîner à trois points et faire renaître l'espoir alors que Pallacanestro Varese avait pris une avance de 11 points. Deux minutes plus tard, dans le quatrième quart-temps, Scrubb a inscrit un autre tir primé pour revenir à 47-44.

"J'étais ouvert et j'avais manqué beaucoup de tirs auparavant," reconnaît-il. "Je savais que je devais prendre ces tirs et ils sont rentrés. Je n'aurais jamais eu ces tirs ouverts sans le travail de mes coéquipiers. Ils savent si bien attirer la défense que je n'avais qu'à attendre à l'extérieur et tirer. J'ai juste eu de la chance de les marquer."

Avec Scrubb, il n'y a jamais aucune trace d'arrogance. Bien qu'il pourrait y en avoir. Après avoir quitté Vancouver College, où il a évolué sous les ordres du coach Bill Disbrow, il a eu une excellente carrière à l'Université de Carleton.

Mais il a les pieds sur terre. Il est resté le même malgré sa célébrité sur le campus universitaire grâce à ses belles performances.

Scrubb admet que le fait d'avoir défendu les couleurs nationales l'a rendu meilleur, spécialement l'été passé.

Il y a peu de marge car il y a beaucoup de concurrence. Si tu ne te présentes pas prêt à un entraînement, à un test ou à un match, tu peux très rapidement perdre ta place. - Scrubb

"J'y suis simplement allé en voulant être compétitif," dit Scrubb à propos du dernier été avec le Canada. "C'est quelque chose que j'ai dû aprrendre. Par le passé, j'ai parfois eu de la peine à bien jouer en équipe nationale. Je me suis alors dit que cette fois, je devais tout donner et que si ça ne marchait pas pour moi, au moins je saurais que j'avais de mon mieux."

Le Canada a été tout proche de se qualifier directement pour les JO, mais une défaite en demi-finale contre le Venezuela leur en a barré la route. Les Canadiens ont su rebondir dans le match pour la troisième place, dans lequel ils ont pris le dessus sur le Mexique avec un tir de Joseph au moment où la sirène finale a retenti.

"J'estime que si après une telle défaite tu as la capacité de te ressaisir immédiatement et de tout de même décrocher une médaille, c'est vraiment bon signe," confie Scrubb. "Encore une fois, notre revers a été dur à avaler, mais notre équipe est jeune. Même si nous ne nous qualifions pas pour les JO, je pense que d'ici aux suivants, nous serons devenus une des meilleures nations au monde."

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