MIES (Suisse) - Le coach de la Serbie a déjà tout vu et vécu. Mais à 74 ans, Svetislav Pesic est prêt à vivre un nouveau formidable moment cet été au Tournoi Olympique de Paris 2024.

La Serbie a certes disputé la finale de la Coupe du Monde FIBA 2023, mais cela ne fait pas automatiquement d'elle l'une des nations favorites pour le titre olympique. L'équipe ne sera pas moins forte qu'à Manille, au contraire, mais ses adversaires aligneront également de redoutables effectifs.

« Sur les 12 équipes qui participeront aux JO, il y en a probablement 10 qui estiment avoir des chances de gagner une médaille. Ceci n'est jamais arrivé auparavant dans l'histoire des JO », commente Pesic à l'issue du tirage au sort de la semaine passée à la Maison du Basketball Patrick Baumann. Un avis que le coach de la France Vincent Collet partage aussi.

 
Le Tournoi Olympique de Paris 2024 verra la Serbie se mesurer aux USA dès le premier jour de compétition.

« Pour nous, ce n'est pas une mauvaise chose d'affronter les USA lors du premier match et si nous nous qualifions pour les quarts de finale, nous serions en plus assurés de ne pas croiser leur chemin à ce stade-là, toujours déterminant dans pareilles compétitions », indique Pesic.

Il explique ensuite pourquoi il parle d'une participation aux quarts de finale au conditionnel, même si les deux autres adversaires du Groupe C sont le Soudan du Sud et le vainqueur du Tournoi de Qualification Olympique FIBA de San Juan (Porto Rico).

« Les autres équipes de notre groupe sont aussi dangereuses, très bonnes, avec une nation comme Porto Rico, l'Italie ou la Lituanie, que nous avons affrontés à la Coupe du Monde FIBA 2023. Le Soudan du Sud a quant à lui réalisé un formidable tournoi mondial, pratiquant un basket moderne, très agressif, habile en transition. C'est la confirmation que tous les matchs de la compétition seront très disputés. »

 
Comme pour toutes les autres grandes échéances auxquelles elle a pris part, la Serbie ne se préoccupera pas trop de ses adversaires, préférant se concentrer sur elle-même à la place.

« Si vous voulez décrocher une médaille, vous devez gagner tous vos matchs jusqu'aux demi-finales », sourit l'homme au riche palmarès.

La Serbie a atteint la finale à Manille en dépit de l'absence du champion NBA et MVP des finales Nikola Jokic, dont la présence cet été en France n'est pas encore assurée. Pesic espère évidemment pouvoir compter sur lui, comme au FIBA EuroBasket 2022.

Dans le cas de Jokic, il ne s'agit pas seulement de bénéficier de tout son talent : c'est aussi pour s'inscrire dans la continuité.

 
« La plupart des joueurs, soit les deux tiers de l'équipe, sont de la même génération, nés en 1994 et 1995. Nous espèrons que deux de plus de cette génération - Nikola Jokic et Vasilije Micic - seront là cet été, mais nous n'en savons rien pour le moment. Leur saison est extrêmement longue, il faut déjà qu'ils puissent la finir sans blessures ou problèmes », ajoute Pesic.

À Manille, ces joueurs de 1994 ou 1995 étaient : Nikola Milutinov, Aleksa Avramovic, Dejan Davidovac, Marko Guduric, Dusan Ristic et Ognjen Dobric. Bien sûr, il y a aussi quelques vétérans comme Stefan Jovic ou Bogdan Bogdanovic, et les prometteurs Nikola Jovic et Filip Petrusev.

Mais le coach serbe souligne toute l'importance de Micic et Jokic.

« Il y en a d'autres encore, mais je parle de Jokic et Micic car ils appartiennent à la même génération, et c'est un grand avantage si vous pouvez aligner des joueurs qui se connaissent depuis longtemps, depuis les sélections nationales U16, U18 ou U20. Cela explique en grande partie nos résultats et notre niveau de jeu à Manille. »

Vous ne le croyez pas ? Allez vous plonger dans les livres d'histoire. Pesic est l'homme qui a créé l'une des plus impressionnante générations de tous les temps, accompagnant des jeunes hommes comme Toni Kukoc, Vlade Divac, Dino Radja et Aleksandar Djordjevic de la sélection U16 jusqu'au sommet du basket international senior.

Il a gagné le FIBA EuroBasket, il a remporté la Coupe du Monde FIBA, il a décroché en club la plupart des trophées les plus prestigieux au cours de son illustre carrière, mais il manque toujours une médaille olympique à son palmarès.

Le Tournoi Olympique de Paris 2024 présente une formidable occasion de combler ce manque.

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