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25 août, 2023
10 septembre
09/07/2023
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2014 : les USA couronnés une seconde fois consécutive, premier podium pour la France

MIES (Suisse) - Les USA sont devenus la troisième nation à défendre avec succès le titre mondial, gagnant tous leurs matchs de la Coupe du Monde FIBA 2014 pour y parvenir. La Serbie est montée sur la 2e marche d'un podium que la France a complété, une première pour elle dans cette compétition. 

Les USA, couronnés pour la 5e fois, ont ainsi rejoint le Brésil (1959 et 1963) et la Yougoslavie (1998 et 2002) dans le club très fermé des pays vainqueurs de deux éditions consécutives.

La Serbie a elle prouvé avec son bilan mitigé de 5-4 que ce qui est décisif dans pareil tournoi, c'est de s'imposer dans les matchs clés. Elle a fait "mieux" que la Yougoslavie, 2e d'une édition qu'elle avait bouclée avec un bilan de 6-3.

La France s'est illustrée en éliminant l'Espagne en quarts de finale avant d'écrire l'une des plus belles pages de son histoire avec une 3e place mondiale.

La meilleure équipe : USA

Rang Équipe V-D
1. USA 9-0
2. Serbie 5-4
3. France 6-3
4. Lituanie 6-3
5. Espagne 6-1
6. Brésil 5-2
7. Slovénie 5-2
8. Turquie 4-3
9. Grèce 5-1
10. Croatie 3-3
11. Argentine 3-3
12. Australie 3-3
13. République dominicaine 2-4
14. Mexique 2-4
15. Nouvelle-Zélande 2-4
16. Sénégal 2-4
17. Angola 2-3
18. Ukraine 2-3
19. Porto Rico 1-4
20. Iran 1-4
21. Philippines 1-4
22. Finlande 1-4
23. Corée 0-5
24. Égypte 0-5

Pour la première fois, la Coupe du Monde FIBA s'est jouée deux fois de suite en Europe, cette 17e édition succédant à celle organisée en 2010 en Turquie. L'Espagne a accueilli à cette occasion la compétition pour la seconde fois après 1986. Aucune des salles utilisées alors n'a cette fois été employée, les matchs se déroulant à Bilbao, Grenade, Las Palmas et Séville pour la phase de groupes, Barcelone et Madrid étant elles les hôtes de la phase à élimination directe.

L'événement de 2014 a aussi vu quelques modifications du terrain, avec pour la première fois l'utilisation de la raquette rectangulaire de 4.90 m au style NBA, de la zone restrictive de 1.25 m sous le panier et d'une ligne des trois points à 6.6 m dans les coins et à 6.75 m partout ailleurs.

Pour la 3e fois de suite, 24 équipes ont participé à la compétition : Espagne (hôte) ; USA (champions olympiques) ; France, Lituanie, Croatie, Slovénie, Ukraine et Serbie (FIBA EuroBasket) ; Mexique, Porto Rico, Argentine et République dominicaine (FIBA AmeriCup) ; Iran, Philippines et Corée (FIBA Asia Cup) ; Angola, Égypte et Sénégal (FIBA AfroBasket) ; Australie et Nouvelle-Zélande (FIBA Oceania Championship) ; Brésil, Finlande, Grèce et Turquie pour compléter le tableau. La Finlande et l'Ukraine ont à cette occasion fait leurs débuts en Coupe du Monde FIBA.

 
Le Groupe A a été désigné "Groupe de la mort" avec la présence de la France (championne d'Europe), de l'Espagne et de la Serbie. L'Espagne (5-0) a fini en tête du groupe. La France a été surprise en ouverture par le Brésil (défaite 65-63), les Sud-Américains s'illustrant ensuite en s'imposant face à la Serbie pour prendre la 2e place derrière l'Espagne, suivis de la France (3-2) et de la Serbie (2-3).

Le Groupe B n'a pas vraiment réservé de surprises, la Grèce gagnant tous ses matchs pour terminer à la 1re place devant la Croatie et l'Argentine (toutes deux 3-2), si ce n'est les deux victoires consécutives du Sénégal contre Porto Rico et la Croatie, des résultats qui ont permis aux Africains de franchir le 1er tour pour la première fois.

 
Les USA, champions du monde en titre, et la Turquie, finaliste en 2010, se sont retrouvés dans le Groupe C. Les Américains ont aisément aligné les succès, tandis que la Turquie a vaincu de peu la Nouvelle-Zélande et la Finlande avant de s'imposer de 13 points contre la République dominicaine pour s'adjuger la 2e place du groupe. Les Dominicains, les Néo-Zélandais et les Ukrainiens ont achevé le 1er tour à égalité avec un bilan de (2-3), l'Ukraine se voyant finalement éliminée aux confrontations directes, tout comme la Finlande (1-4).

Dans le Groupe D, la Lituanie a terminé au 1er rang grâce à son succès contre la Slovénie (2e), alors que l'Australie, victorieuse de la Lituanie, a pris le 3e rang. La victoire du Mexique contre l'Angola l'a qualifié pour la phase à élimination directe.


Le niveau de compétitivité du Groupe A a été mis en évidence dans les huitièmes de finales, les quatre équipes qualifiées s'imposant face à leurs adversaires du Groupe B pour décrocher une place en quarts de finale, avec notamment les succès surprenants de la Serbie contre la Grèce (90-72) et de la France contre la Croatie (69-64). Ce dernier résultat a été le plus - et unique autre - serré des huitièmes de finale après celui de la Turquie face à l'Australie (65-64), les Turcs ayant été sauvés par un tir à trois points marqués par Emir Preldzic à 5 secondes de la fin de la rencontre.

Les quarts de finale ont réservé une surprise de taille, les Espagnols se voyant éliminer de "leur" tournoi par la France. Les Bleus ont fait plier les hôtes à Madrid (65-52) alors que tout le monde s'attendait à une finale Espagne vs USA en guise de revanche des deux défaites encaissées par la sélection espagnole contre cet adversaire aux JO de 2008 et de 2012. La Serbie a elle confirmé sa montée en puissance en disposant facilement du Brésil (84-56). Dans l'autre moitié du tableau, les Américains n'ont eu aucune peine à battre la Slovénie et la Lituanie a mis un terme à la série de succès étriqués de la Turquie (victoire 73-61).

 
La Serbie avait encore un tour dans son sac et ce sont les Français qui en ont souffert en s'inclinant (90-85) en demi-finales, donnant ainsi rendez-vous aux USA en finale, ces derniers ayant largement dominé la Lituanie (96-68). La France a tout de même fini le tournoi sur une note positive en s'adjugeant la médaille de bronze (95-93), s'invitant du coup pour la première fois sur le podium mondial. 


La finale a été sans suspense, les USA entrant parfaitement dans la partie pour boucler le 1er quart-temps avec une avance de 35-21. Résultat final : 129-92. Contre la Serbie, Kyrie Irving a marqué 26 points (6-sur-6 à trois points) et James Harden en a ajoutés 23 points, huit Américains inscrivant au moins 10 points.

Le meilleur joueur : Kyrie Irving

La sélection américaine était très équilibrée, comme en témoignent les sept joueurs qui ont conclu le tournoi avec une moyenne d'au moins 9.8 points par match. Plusieurs d'entre eux auraient pu être élus MVP de la compétition, mais la récompense est finalement revenue à Kyrie Irving, qui a vraiment su élever son niveau de jeu en fin de tournoi.

Irving a été le 5e meilleur marqueur de son équipe - mais seulement avec un total de 19 points de moins que le 1er James Harden - avec une moyenne de 12.1 points qu'il a accompagnée de 2.6 rebonds, 3.6 assists et 1.9 ballon récupéré par match.

 

Irving est entré doucement dans la compétition avec 9 points et 4 assists contre la Finlande, puis 13 points et 5 assists contre la Turquie et 10 points et 4 ballons récupérés contre la Nouvelle-Zélande. Irving a dû ensuite se contenter de 6 points et 2 assists contre la République dominicaine, finissant la phase de groupes avec 11 points et 6 assists contre l'Ukraine.

En huitièmes de finale, Irving a réalisé sa moins bonne prestation avec juste 4 points et 2 assists face au Mexique. Au match suivant en quarts de finale, il a cumulé 12 points et 4 ballons récupérés dans le succès contre la Slovénie. Mais ensuite, il a été tout simplement brillant : il a fini meilleur marqueur des USA avec 18 points dans la victoire contre la Lituanie (96-68) en demi-finales, en faisant de même en finale avec 26 points - et 4 assists - dans le triomphe contre la Serbie (129-92).

Irving a été rejoint dans le "5 majeur" du tournoi par son coéquipier Kenneth Faried, le Serbe Milos Teodosic, le Français Nicolas Batum et l'Espagnol Pau Gasol.

Le meilleur match : la demi-finale Serbie vs France

La 2e demi-finale a mis aux prises la Serbie et la France, avec à la clé le droit de défier les USA en finale. Les deux équipes s'étaient affrontées durant la phase de groupes à Grenade, la France ayant arraché une victoire 74-73 sur un lancer franc transformé par Joffrey Lauvergne à 1.1 seconde de la fin alors qu'elle avait été menée au score pour la majeure partie de la rencontre.

La France venait de réaliser l'une des plus grosses surprises de la Coupe du Monde FIBA en éliminant l'Espagne, que tout le monde voyait en finale, en quarts de finale. La Serbie, brouillonne en phase de groupes avec trois défaites, avait quant à elle fait plier la Grèce et le Brésil pour se hisser dans le dernier carré.

 
Les Français ont perdu 5 ballons dans les 5 premières minutes de la partie et la Serbie a bénéficié de trois tirs primés réussis par Milos Teosodic et Stefan Markovic lors d'un partiel de 11-0 pour prendre les devants (20-10). À la fin du 1er quart-temps, les Serbes ont mené 21-15.

Teodosic a inscrit 5 points en début de 2e période pour faire monter l'écart à 15 points (30-15). La France a réagi en scorant 6 points consécutifs, mais le maître à jouer Teodosic a poursuivi sur sa formidable lancée pour boucler la 1re mi-temps avec 18 points à son actif. Au moment de regagner les vestiaires, le score indiquait 46-32 en faveur des Serbes.

La sélection française a livré un solide 3e quart-temps en défense, n'accordant que 15 points, mais elle n'a jamais réussi à revenir à moins de 12 points. À la fin du 3e quart-temps, la Serbie avait une confortable avance (61-46). Mais les Bleus n'avaient pas dit leur dernier mot.

Nicolas Batum a marqué 35 points contre la Serbie, son meilleur total en équipe de France

La Serbie a eu besoin de presque 3 minutes pour marquer son premier panier du dernier quart-temps et deux tirs à trois points d'Evan Fournier et Batum ont initié un partiel de 15-4 pour permettre à la France de recoller à 4 points (65-61). Bogdan Bogdanovic a alors pris le relais côté serbe avec un tir primé et deux lay-ups pour compenser deux autres tirs à longue distance transformés par Batum pour rester en tête (80-74).

Le panier à trois points inscrit par Thomas Heurtel à 66 secondes de la sirène finale a ramené les Français à une possession (82-79) et le meneur a ensuite réussi trois lancers francs pour revenir à 84-82 à 17 secondes du terme. Les Serbes ont cependant su garder leur calme, Nikola Kalinic, Nemanja Bjelica et Marko Simonovic marquant tous leurs deux lancers francs pour assurer la victoire (90-85).

Teodosic a terminé le match avec 24 points, Bogdanovic en a totalisés 13 et Bjelica a compilé 10 points, 7 rebonds et 5 assists. Batum a réalisé son meilleur total en sélection avec 35 points - lui qui n'avait jusqu'ici affiché qu'une moyenne de 9.9 points par match - et Boris Diaw a cumulé 13 points et 10 rebonds, Heurtel se faisant quant à lui l'auteur de 12 points et 6 assists.

La plus belle histoire : les Susijengi à la conquête de l'Espagne

La Finlande n'a peut-être gagné qu'un seul match durant la Coupe du Monde FIBA 2014, mais elle a assurément écrit l'une des plus belles histoires de la compétition grâce à ses fantastiques fans.

En effet, plus de 10 000 Finlandais ont fait le voyage à Bilbao pour venir encourager leur équipe, néophyte dans le tournoi. Les Susijengi - ou "Wolfpacks" (meute de loups) - ont quasiment transformé la ville du nord de l'Espagne en une ville finlandaise, animant d'une ambiance inoubliable, dans la joie et la bonne humeur, les rues de la cité avant, pendant et après les matchs de la sélection finlandaise.

Les fans de la Finlande n'ont eu besoin que de trois heures pour acheter tous les billets disponibles afin de suivre leur équipe favorite pendant la phase de groupes. 

La sélection finlandaise avait mis fin en 2011 à 16 années d'absence du FIBA EuroBasket, avec un 9e rang final, et elle s'était ensuite qualifiée pour l'édition de 2013. Ce tournoi continental de 2013 en Slovénie avait été marqué par la présence d'un grand nombre de fans finlandais ayant fait le voyage pour assister aux matchs de leur équipe à Koper.

Leur formidable soutien avait permis à la Finlande de battre la Turquie, la Russie, la Grèce et la Suède en phase de groupes. Elle avait même pris le dessus sur la Slovénie au 2e tour, manquant de peu les quarts de finale.

Les Susijengi au FIBA EuroBasket 2013

Les débuts en Coupe du Monde FIBA de la Finlande ont proposé d'entrée un choc contre les redoutables USA, victorieux sans histoire (114-55). Le jour suivant, la Finlande a fêté sa première victoire dans la compétition en s'imposant contre l'Ukraine (81-76). Après ce match, des miliers de fans finlandais ont envahi la fan zone sise à côté du Centre d'exposition de Bilbao pour célébrer ce succès historique. Les joueurs et les coachs de la Finlande les ont même rejoints pour les saluer et les remercier de leur appui.

Ce fantastique soutien a d'ailleurs été reconnu en juin 2017, lorsque la fédération finlandaise de basketball a décidé de retirer le N° 6, désormais uniquement réservé au 6e homme de l'équipe : son public.

La meilleure performance : JJ Barea

Le meilleur marqueur du tournoi a été JJ Barea, qui n'a pas malheureusement pas pu aider son pays à gagner plus qu'un match sur cinq et qui n'a plus joué après la phase de groupes. Le meneur portoricain a terminé la compétition avec une moyenne de 22.0 points par match, à laquelle il a ajouté 3.2 rebonds et 3.2 assists. Il a réussi 53 % de ses tentatives de tirs à trois points pour un total de 20 tirs primés inscrits en cinq matchs.

 

Il a commencé le tournoi avec 24 points (5 tirs à trois points) dans la défaite face à l'Argentine. Barea a été limité à 15 points dans le revers concédé face au Sénégal, puis il a marqué 21 points dans le match perdu contre la Grèce.

Barea s'est illustré lors de son 4e match avec 30 points - et un 11-sur-12 aux lancers francs - pour contribuer à la victoire de Porto Rico contre les Philippines (77-73). Il a conclu la phase de groupes avec 20 points dans l'ultime défaite des Portoricains contre la Croatie.

Les meilleures statistiques

Points
Joueur (pays) Points par match
JJ Barea (Porto Rico) 22.0
Bojan Bogdanovic (Croatie) 21.2
Andray Blatche (Philippines) 21.2
Pau Gasol (Espagne) 20.0
Luis Scola (Argentine) 19.5
Rebonds
Joueur (pays) Rebonds par match
Andray Blatche (Philippines) 13.8
Hamed Ehaddadi (Iran) 11.4
Gorgui Dieng (Sénégal) 10.7
Giannis Bourousis (Grèce) 9.2
Luis Scola (Argentine) 8.5
Assists
Joueur (pays) Assists par match
Petteri Koponen (Finlande) 5.8
Xane Dalmeida (Sénégal) 5.3
Ricky Rubio (Espagne) 5.1
Pooh Jeter (Ukraine) 5.0
Milos Teodosic (Serbie) 4.4

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