BOURGES (France) - J’ai représenté mon pays à 21 ans, lors de la Coupe du Monde Féminine FIBA 2014 à Istanbul. Cela avait été une expérience surréaliste pour une jeune fille venant du comté de Victoria, qui s’était soudain retrouvée à jouer aux côtés de son idôle Penny Taylor et contre les meilleures joueuses du monde, le tout devant des fans européens passionnés.

L’année suivante, j’ai rejoint la WNBA avec le New York Liberty et le Madison Square Garden est devenu ma maison. Après deux opérations à l’épaule et une blessure à un genou, je m’étais remise et j’avais atteint mon rêve : jouer dans la meilleure ligue du monde. Mais la vie n’est pas un long fleuve tranquille. C’est un parcours sinueux, fait de hauts et de bas, et ce sont eux qui définissent la personne et l’athlète professionnelle que tu es.

(Crédit photo : Lauri Jean, Basketball Australia)

Après ne pas avoir été retenue pour les JO de Rio, je me suis dit que je n’allais plus regarder en arrière… j’allais devenir meilleure. J’étais la seule à avoir mon propre destin entre mes mains.

Les larmes que tout le monde a pu voir à Bourges lors de la rencontre décisive contre le Brésil, avec à la clé la qualification pour les JO de Tokyo 2020, étaient celles de quelqu’un complètement envahi par l’émotion. Le temps a semblé s’arrêter à ce moment précis. J’ai bien essayé de les retenir, mais cela m’a été impossible.

Lorsque le buzzer a retenti, mon visage s’est recouvert de mes larmes.

"CELA ME REND TRÈS HEUREUSE DE PENSER QUE NOUS ALLONS VIVRE CE GENRE D’EXPÉRIENCE ENSEMBLE. NOUS PARTAGEONS TOUTES LES MÊMES RÊVES."- Bec Allen

Pour moi, à titre personnel, c’était un mélange de reconnaissance et de soulagement. La récompense de tous les efforts consentis. L’accomplissement de notre mission. Et pour couronner le tout, je pouvais partager ça avec mes coéquipières en sélection australienne - mes amies.

J’ai énormément confiance en mes coéquières Opals. Avec Sandy Brondello, nous avons une coach qui comprend le basket féminin et ses joueuses. Vous ne pouvez qu’y voir une source d’inspiration.

Cette aventure qui me mènera à Tokyo est passée par des saisons en clubs européens, en Slovaquie, en France et en Pologne, ainsi que par cinq saisons en WNBA avec le New York Liberty. Ce n’est pas toujours évident de vivre loin de la maison, mais grâce à toutes ces expériences, je suis à coup sûr devenue une joueuse plus accomplie. Je sais que je suis désormais prête à relever le prochain défi.

Quand je prends le temps de repenser aux 12 équipes qui ont obtenu leur qualification pour le Tournoi olympique féminin de Tokyo 2020, issues des quatre coins du monde, et aux joueuses qui les composent, contre ou avec lesquelles j’ai joué, cela me rend très heureuse de penser que nous allons vivre ce genre d’expérience ensemble. Nous partageons toutes les mêmes rêves.

Je ne veux faire aucun pronostic pour Tokyo. Ce que je sais, c’est que les Opals se sont donné une chance d’aller à la conquête du sacre suprême. Notre objectif est de rentrer chez nous avec la médaille d’or autour du cou. Je suis également convaincue qu’aucune sélection ne sera plus proche, plus solidaire que la nôtre. Je suis impatiente d’y être !

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Bec Allen

Apparue avec le maillot de la sélection australienne lors de la Coupe du Monde Féminine U19 FIBA au Chili, Allen a fait ses premiers pas en équipe nationale senior à l'occasion de la Coupe du Monde Féminine FIBA 2014, aidant l'Australie à prendre le 3e rang final. En 2018, elle s'est illustrée en contribuant grandement à l'accession à la finale de la Coupe du Monde Féminine FIBA à Tenerife. Lors de la FIBA Women's Asia Cup 2019 à Bengalore, Allen a été élue dans le "5 majeur" de la compétition et elle a reçu le même honneur lors du TQOF 2020 de Bourges, à l'issue duquel l'Australie a décroché l'un des trois billets qualificatifs pour les JO de Tokyo 2020 en jeu en France.