LAGOS (FIBA AfroBasket 2017) - Pendant deux décennies, l'Angola a régné sur le continent africain, se défaisant sans trembler de chacun des adversaires qui se dressait sur sa route. Mais il existe aujourd'hui une équipe avec suffisamment d'atouts et d'expérience pour briser son hégémonie continentale.

C'est le Nigeria, qui a participé aux deux dernières Olympiades et qui a battu l'Angola lors de la finale de l'AfroBasket 2015.

Le Nigeria pointe désormais au 16ème rang du classement mondial des nations FIBA, grâce à ses remarquables performances au cours des dernières années, tandis que l'Angola est 23ème. Mais l'Angola a été si bon pendant si longtemps - 10 titres continentaux entre 1989 et 2009 - que beaucoup d'observateurs estiment encore qu'il doit être considéré comme la meilleure nation africaine. Cette folle série n'avait été interrompue qu'en 1997, lorsque le Sénégal avait gagné l'AfroBasket qu'il organisait chez lui.

Avant cela, en 1983 et 1985, l'Angola avait été finaliste, et en 1987, il avait pris la troisième place. Depuis 2009, les Angolais ont perdu les finales des éditions 2011 et 2015, mais ont remporté l'AfroBasket 2013. Leur domination a donc bel et bien été très marquée sur une longue période.

Certes, l'Angola n'est plus aussi dominateur qu'auparavant, et il ne s'en cache d'ailleurs pas. Ceci est dû à l'avènement du Nigeria. Les D'Tigers, qui ont obtenu leur qualification pour les JO de Londres 2012 via le Tournoi de Qualification Olympique (TQO) au Vénézuela, ont brillament gagné leur billet pour Rio 2016 en remportant l'AfroBasket disputé en Tunisie en 2015.

Et à Rio, où ils ont battu la Croatie et se sont inclinés de peu contre la Lituanie et l'Espagne, les Nigérians ont démontré toute leur combativité, leurs qualités techniques et leur progrès tactiques. Toutefois, il manque encore un petit quelque chose.

Le coach et les joueurs vous diront que les structures d'encadrement sont insuffisantes. Al Farouq Aminu, ailier évoluant en NBA, avait dû par exemple déclarer forfait à cause de problèmes d'assurance.

Le Nigeria n'était peut-être pas assez expérimenté en débarquant au Brésil. Il n'a pas eu de chance non plus, perdant sur blessure l'emblématique intérieur Shane Lawal lors du tout premier match des JO contre l'Argentine.

Le sentiment général qui régnait dans l'équipe à la fin du tournoi était que les Nigérians auraient pu, et probablement dû, faire mieux. Il n'en reste pas moins que des apparitions à deux Olympiades consécutives sont une source d'expérience inestimable. Le Nigeria devrait pouvoir en retirer les bénéfices.

"Je n'ai personnellement aucun regret," dit le Nigérian Chamberlain Oguchi, MVP de l'AfroBasket 2015, à FIBA.com à propos des JO de Rio 2016. "J'ai tout donné pour mon pays, mes coéquipiers aussi, et c'est pour ça que je peux ne pas en avoir."

Oguchi, MVP de l'AfroBasket 2015, est désormais double olympien

"Si vous regardez ce que nous avons accompli ces deux dernières années, le talent de notre réservoir et la continuité que nous sommes en train de construire, nous avons le sentiment que nous pouvons appartenir au Top 10 mondial," confie Lawal à FIBA.com. "Nous en sommes convaincus, peu importe ce que les gens pensent de nous au niveau technique ou autre."

Lawal estime que le Nigeria n'a pas été très loin d'obtenir des résultats très différents aux JO.

"Je crois vraiment qu'un bilan de 4-1 n'était pas complètement hors de portée pour nous," souligne-t-il. "Ce que les gars ont réussi à faire malgré les circonstances ne peut que nous rendre fiers. Mais ça fait un peu mal de se dire que nous aurions pu prétendre à mieux."

Le Nigeria fera partie des favoris africains pour l'obtention d'une place à la Coupe du monde FIBA 2019 et aux JO de 2020.

Avant cela toutefois, l'équipe coachée par Will Voigt tentera de gagner un deuxième AfroBasket, qui plus est de manière consécutive. Le titre de 2015 était en effet le premier pour la sélection masculine senior.

La prochaine édition de l'AfroBasket aura lieu du 18 au 30 août 2017 à Brazzaville, en République du Congo.

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