FIBA Basketball

    Japon : Motohashi voit grand

    Mon pays, le Japon, n’est qu’à quelques mois d’accueillir les JO de 2020 et je dois admettre que je suis impatiente de les disputer.

    TOKYO (Japon) - Mon pays, le Japon, n’est qu’à quelques mois d’accueillir les JO de 2020 et je dois admettre que je suis impatiente de les disputer.

    Nous sommes ambitieuses. Notre objectif est de gagner la médaille d’or. Oui, il y aura de très nombreuses excellentes équipes qui partagent la même ambition, mais nous travaillons dur pour être au meilleur de notre forme et nous savons que les fans seront là pour nous soutenir et nous aider à nous dépasser.

    Lors du Tournoi de Qualification Olympique Féminin FIBA (TQOF) 2020 d’Ostende, nous avons battu la Suède, mais nous nous sommes inclinées de peu contre la Belgique et le Canada. Même si nous avions déjà notre qualification pour les JO en poche, nous voulions remporter tous nos matchs en Belgique, ces deux défaites ont donc été très décevantes pour nous. Mais nous allons apprendre de nos erreurs.

    "JE N’AVAIS PAS IMAGINÉ INTÉGRER UN JOUR L’ÉQUIPE NATIONALE, CAR JE NE PENSAIS PAS ATTEINDRE LE NIVEAU SUFFISANT POUR LE FAIRE."- Nako Motohashi

    Je suis convaincue que ces revers vont nous rendre plus fortes et que nous serons plus confiantes que jamais au moment de débuter le Tournoi olympique Féminin.

    Je dis cela tout en sachant que je n’avais jamais osé rêver me retrouver dans cette position, sur le point de participer à des JO. Je n’avais pas imaginé intégrer un jour l’équipe nationale, car je ne pensais pas atteindre le niveau suffisant pour le faire.

    Tout d’abord, je n’avais jamais joué en sélection nationale jeunesse, et même après être enfin devenue pro, représenter mon pays n’était tout simplement pas une chose à laquelle je m’attendais.

    J’étais satisfaite de ma vie avant de recevoir cette fabuleuse chance. J’ai grandi avec l’envie de faire et de réussir mes études, raison pour laquelle ma licence obtenue à 22 ans à la Waseda University était très importante à mes yeux. À ce propos, je pense que beaucoup de basketteuses, voire d’athlètes tout simplement, pourraient trouver mon parcours plutôt intéressant.

    Le sujet de ma thèse était l’impact psychologique des blessures.

    J’adore le basket, mais j’aime aussi beaucoup me déconnecter du sport et penser à d’autres choses. Par exemple, je lis énormément en dehors de mes engagements avec mon club (Tokyo Haneda Vickies). Je me plais également à passer du temps avec mon chien. Mon film préféré est "Mes vies de chien". 


    Le but pour moi n’était pas de représenter mon pays. Ou du moins cela ne l’était pas jusqu’à que j’intègre le cadre national.

    De manière inattendue, j’ai reçu une convocation pour un camp d’entraînement de la part de la fédération japonaise de basketball. C’était avant la Coupe du Monde Féminine FIBA 2018 à Tenerife (Espagne). Notre coach national, Tom Hovasse, voulait passer en revue quelques joueuses qu’il n’avait pas eues sous ses ordres auparavant, et j’étais l’une d’elles.

    "Tout le monde dans l’équipe est flexible… Je suis entourée de formidables joueuses" - Motohashi

    J’ai tout de suite réalisé que j’avais la chance de faire quelque chose d’extraordinaire. J’ai tout d’abord ressenti de la pression, mais j’ai alors décidé de m’efforcer à jouer mon jeu. J’ai travaillé extrêmement dur pour apprendre le plus possible et pour tirer le plus grand profit de cette expérience, en sachant que quoi qu’il arrive, j’en ressortirais meilleure, tant comme joueuse que comme personne.

    En fait, le camp s’est très bien passé et j’ai été sélectionnée pour jouer en équipe nationale. À partir de là, je me suis engagée à donner le meilleur de moi-même, pour moi et pour le Japon, et j’ai choisi de profiter de chaque seconde.

    "SI JE PARVIENS À DONNER MON MAXIMUM, À MA FAÇON, LE JAPON PEUT PROFITER DE MA VITESSE."- Motohashi

    Alors, comment c’est ? Il y a désormais plus de pression quand j’enfile le maillot du Japon, mais c’est une bonne pression. Je ne veux décevoir personne. Ce qui est génial, c’est que je suis entourée de formidables joueuses. Tout le monde dans l’équipe est flexible, polyvalent, et je suis à l’aise avec toutes mes coéquipières.

    Mon style s’inscrit bien dans ce que nous sommes en train d’essayer de faire, c’est-à-dire développer un jeu rapide, mais organisé. Si je parviens à donner mon maximum, à ma façon, le Japon peut profiter de ma vitesse.

    La Coupe du Monde Féminine FIBA 2018 a été un bon apprentissage. J’étais dans le cinq de départ et je passais beaucoup de temps sur le terrain. Nous ne sommes toutefois pas allées aussi loin que nous le souhaitions, en nous inclinant face à la Chine et en manquant ainsi les quarts de finale.

    Les choses se sont bien mieux déroulées l’année dernière à la FIBA Women’s Asia Cup en Inde. Je sortais d’une saison difficile avec mon club (Tokyo Haneda Vickies), mais tout s’est parfaitement passé à Bangalore. Nous avons gagné tous nos matchs. J’ai bien joué et cela m’a valu d’être élue MVP de la compétition. C’était incroyable d’à la fois remporter le titre et recevoir cette récompense individuelle. C’était un vrai soulagement.

    Je n’oublierai jamais la victoire en demi-finale contre l’Australie.

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    Liz Cambage n’a pas disputé cette rencontre, mais quelques semaines plus tard, nous avons à nouveau battu l’Australie dans le cadre du Tournoi de pré-Qualification Olympique Féminin de Kuala Lumpur et cette fois-ci, elle était là. Ceci dit, il faut admettre que son expulsion du terrain dans le 4e quart-temps nous a été favorable. 

    J’ai remarqué quelque chose d’autre. Depuis que j’ai rejoint l’équipe nationale, j’ai le sentiment qu’il y a plus de monde aux matchs de Tokyo Haneda Vickies. Ceci tend à confirmer l’idée que les fans se sentent très proche de la sélection japonaise.

    À Ostende, nous savions que nous allions affronter de redoutables adversaires dans le cadre du TQOF, car les trois autres nations étaient en quête de qualification pour les JO. La Belgique a une superbe équipe, comme le Canada d’aileurs. Dans les autres TQOF, les USA, l’Espagne, la France, la Chine, l’Australie et le Nigeria - pour ne citer qu’eux - ont tous démontré leur talent. Cela signifie que le Tournoi olympique Féminin sera d’un niveau très élevé et je me réjouis d’y participer.

    Nako MOTOHASHI

    La distributrice du Japon Nako Motohashi est une des révélations du basket international féminin. Elle a fait ses débuts en sélection nationale lors de la Coupe du Monde Féminine FIBA 2018 à Tenerife (Espagne), puis elle a mené son pays sur la plus haute marche du podium de la FIBA Women's Asia Cup 2019 à Bangalore (Inde). Elle a participé au Tournoi pré-Qualificatif Olympique Féminin FIBA à Kuala Lumpur (Malaysie) et au Tournoi Qualificatif Olympique Féminin FIBA 2020 d'Ostende (Belgique).