Sant-Roos, Polas Bartolo ouvrent la voie aux prochains Cubains en BCL

ATHENES/BONN/BURGOS/SARAGOSSE (Grèce/Allemagne/Espagne) - Howard Sant-Roos et Yorman Polas Bartolo ne se considèrent pas vraiment comme des pionniers. Mais Jasiel Rivero et Javier Justiz diraient qu'ils le sont - qu'ils ont joué un rôle majeur en aidant les Cubains à s'imposer comme partie intégrante de la Basketball Champions League.

Cuba est connu pour beaucoup de choses, notamment les cigares et le baseball. Mais le basket n'est pas en tête de liste. Pourtant, Sant-Roos, Polas Bartolo, Rivero et Justiz forment un quatuor de joueurs originaires de l'île au large des côtes américaines dont les équipes ont les Play-Offs de la BCL en ligne de mire, avant la Journée 10.

Sant-Roos joue à un niveau de MVP avec l'AEK Athènes, qui occupe la première place du Groupe B. L'équipe de Polas Bartolo est également en tête du Groupe D avec Telekom Baskets Bonn. Justiz et Casademont Saragosse occupent la troisième place du Groupe D (5-4) et Rivero et Burgos la quatrième place du Groupe B (5-4).

Un spectacle palpitant pour les fans cubains - Justiz affronte Polas Bartolo en BCL

Les quatre Cubains étant séparés en deux groupes, cela signifie que le quatuor a pu s'affronter et créer des moments spéciaux pour ceux qui sont chez eux à La Havane et dans l'île.

"J'étais très excité. Tout d'abord, jouer contre Saragosse a été un bon défi. Ensuite, je n'avais jamais pensé à rencontrer un compatriote sur le terrain. J'étais très fier de voir mon pays ainsi représenté", a déclaré Polas Bartolo à propos du match de la première journée contre Justiz et Saragosse, remporté 85-71 à domicile.

"C'est très excitant chaque fois que j'affronte un autre joueur cubain car nous ne sommes pas nombreux à jouer à ce niveau. Cela signifie beaucoup pour nous et pour le basket cubain", a déclaré Justiz, qui a vu Polas Bartolo et Bonn le battre à deux reprises, lui et Saragosse, s'inclinant 77-72 à domicile lors de la huitième journée de la Journée 1.

Sant-Roos et Rivero ont dû se contenter d'une discussion d'avant-match et d'une poignée de main d'après-match, car Rivero n'a pas joué pour Burgos lorsqu'ils se sont inclinés 74-66 lors de la cinquième journée en Grèce.

"C'était très décevant parce que vous voulez avoir deux Cubains sur le terrain", a déclaré Sant-Roos, tandis que Rivero a déclaré : "Le match était très excitant, même si je n'étais pas sur le terrain. Je suis très heureux de participer à cette compétition en dehors de l'île et de pouvoir retrouver des amis et des frères cubains".

A 28 ans, Sant-Roos est sans doute l'un des meilleurs joueurs cubains de tous les temps. La mère de Sant-Roos a épousé un Italien et il a déménagé en Europe en 2007 à l'âge de 16 ans. Le natif de La Havane a rejoint une équipe de Serie C en Italie. En 2011, il s'est installé en Allemagne pour jouer dans l'équipe de troisième division de Braunschweig et pour une poignée de matchs en BBL. Sant-Roos est retourné en Italie après deux saisons et a joué avec Casalpusterlengo en A2 Gold en 2014-15 avant de faire un autre saut vers Nymburk en République tchèque, où il a joué deux saisons, notamment en BCL en 2016-17.

La réputation de Sant-Roos comme l'une des meilleurs ailiers défensifs en Europe a grandi et il a rejoint la Turquie pour la saison 2017-18, aidant Darussafaka Istanbul à remporter l'EuroCup - devenant ainsi le premier Cubain à remporter cette compétition. Après une saison en Turquie, il a commencé à laisser sa marque à l'AEK - où il a chance de remporter le titre en BCL cette saison après avoir aidé l'équipe à remporter la Coupe Intercontinentale de la FIBA en 2019.

Alors que Sant-Roos a quitté Cuba à 16 ans, Polas Bartolo avait déjà 27 ans lorsqu'il est parti pour l'Allemagne, où il a atterri en 2012 avec le Munich Basket, une équipe de quatrième division. Le natif de Camaguey a sauté en deuxième division avec les Crailsheim Merlins en Pro A la saison suivante et a suivi avec la saison 2014-15 avec les 46ers de Giessen en Pro A.

Les prouesses défensives du swingman ont permis à Giessen d'être promu en BBL en 2015 et il a joué une saison de plus avec l'équipe avant de rejoindre son équipe actuelle à Bonn en 2016. Bonn a joué la saison 2016-17 de la FIBA Europe Cup et Polas Bartolo a donc fait ses débuts en BCL la saison suivante.

Quand on lui demande si ses deux compatriotes plus âgés sont des pionniers, Justiz répond : "Oui. Bien que Howard ait bougé très tôt et qu'il ait acquis beaucoup d'expérience et de reconnaissance ici en Europe, il peut être considéré comme un pionnier. D'un autre côté, Yorman a joué quelques années à Cuba et s'est ensuite installé en Allemagne, où il est complètement établi".

“JE NE DIRAIS PAS PIONNIER. HOWARD ET MOI AVONS EU LA CHANCE D'AVOIR CES CHANCES À L'ÉPOQUE.”- Polas Bartolo

Rivero est d'accord avec Justiz sur le fait que Sant-Roos et Polas Bartolo étaient des pionniers pour lui et d'autres compatriotes.

"Oui, ils ont été les premiers à faire le saut vers ces championnats. Grâce à cela, nous avons eu la chance de venir jouer ici. Nous espérons, comme nous l'avons fait, que beaucoup d'autres viendront", a déclaré Rivero.

De son côté, Justiz passe sa deuxième saison en Europe après avoir rejoint Saragosse la saison dernière. Le joueur de 27 ans avait joué les trois saisons précédentes en LigaA argentine. Il a également fait ses débuts avec l'équipe nationale senior de Cuba en 2014 et a participé à la FIBA AmeriCup 2015.

Rivero est en fait très reconnaissant envers Justiz de l'avoir aidé à le faire venir en Europe. Les deux ont joué ensemble en Argentine à Estudiantes Concordia ainsi qu'avec l'équipe nationale cubaine en 2014, 2015, 2018 et en 2019 lors des pré-qualifications de la FIBA AmeriCup 2021. Tout cela l'a aidé à décrocher un contrat avec Burgos, qui a en fait permis à Rivero de rester en Argentine une saison de plus, puisque le jeune homme, aujourd'hui âgé de 26 ans, a joué la saison 2018-19 avec Boca Juniors.

Justiz considère Rivero comme un frère.

"Nous nous connaissons depuis longtemps, depuis notre enfance. Quelques années plus tard, nous avons joué ensemble en Argentine, puis nous nous sommes affrontés là-bas. Il y a une saine rivalité quand nous jouons l'un contre l'autre, mais par-dessus tout, c'est une belle amitié ; il est comme un frère pour moi", explique Justiz, qui a le même agent que Rivero.

Rivero a exprimé sa gratitude envers Justiz.

"Il a eu une grande influence sur moi. J'étais très heureux quand il est venu en Espagne, ce dont il ne pouvait même pas rêver. Comme d'autres, il a commencé à suivre ce chemin et nous espérons que beaucoup d'autres compatriotes auront la chance de venir à l'avenir", a déclaré Rivero.

Il semble évident que Sant-Roos et Polas Bartolo ont ouvert la voie aux Cubains, mais ils n'aiment pas utiliser le mot "pionnier".

"Je ne dirais pas pionniers. Howard et moi avons eu la chance d'avoir ces chances à l'époque. Avec un travail acharné, nous avons vu ces opportunités se présenter. Cela ne facilite pas les choses pour les autres joueurs cubains, mais cela pourrait démontrer que les efforts peuvent payer", a déclaré Polas Bartolo.

"Je ne sais pas si tout a commencé là. Je suis juste heureux que plus de gens aient commencé à venir en Europe et se soient fait connaître ici. Je ne sais pas pour Yorman, mais je ne me considère pas comme un pionnier. Je suis juste heureux que tout le monde ait une chance", a ajouté Sant-Roos.

Pionniers ou pas... Sant-Roos et Polas Bartolo ont contribué à ce que Justiz et Rivero participent à la Basketball Champions League. Et l'exposition du quatuor dans la compétition européenne pourrait bientôt entraîner d'autres Cubains dans le jeu.