FIBA Basketball

    Prêts pour la prochaine étape

    Dans le premier opus d'une série d'articles spéciaux, nous avons contacté Sam Meyerkopf, du site nextstep-basketball.com, qui apporte un éclairage sur quelques rookies américains à suivre en BCL.


    On dirait qu'une décennie s'est écoulée depuis que l'AEK Athènes a (littéralement) mis le feu à l'OAKA Stadium, en mai dernier, à l'occasion de son propre 50e anniversaire. Un été long et chaud plus tard et nous sommes prêts à repartir pour une nouvelle édition de la Basketball Champions League..

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    La saison dernière, nous avons vu une classe exceptionnelle de recrues américaines commencer leur carrière en Europe. Thomas Walkup et Kendrick Ray, en particulier, ont largement dépassé l'impact que l'on attend normalement de la part de joueurs de première année. Tous deux ont franchi des étapes importantes dans leur carrière.

    Dans le premier d'une série d'articles spéciaux, conçus pour "lever le couvercle" sur le fonctionnement intérieur et apporter un éclairage sur certains acteurs de la BCL, nous avons contacté Sam Meyerkopf du site nextstep-basketball.com.

     Sam couvre le basketball européen depuis une dizaine d'années et, depuis environ cinq ans, travaille avec Simon Jatsch à la mise en place d'un service de recherche d'informations sur les joueurs de tous âges qui pratiquent actuellement leur métier en dehors de la NBA. Même si ses voyages l'amènent à travers l'Europe, la localisation de Sam à Boston le place dans une position unique pour voir de nombreux joueurs du système NCAA en personne, et ensuite associer cela avec la connaissance du paysage du basketball européen pour comprendre quels clubs et situations pourraient le mieux convenir. Nous avons discuté de ce qui rend un joueur capable d'effectuer une transition en douceur et aussi de la quantité de travail invisible qui fait partie d'une cheminement d'une recrue venant des Etats-Unis. Sam a également souligné à quoi pourrait ressembler la saison de Thomas Walkup ou Kendrick Ray.

     

    Thomas Walkup  throwing it down for MHP Riesen Ludwigsburg

    Quand un joueur atterrit en Europe, que savez-vous de lui et combien de fois l'avez-vous vu jouer en personne ?
     

    SM: Je suis certains de ces joueurs (et parfois vaguement) depuis qu'ils sont en première année. Ou parfois même en tant que lycéens. Mais la principale  évaluation est faite quand ils sont seniors, c'est la viande sur l'os que la plupart des équipes européennes sont en train de mâcher. Nous classons entre cent et deux cents seniors chaque année et j'essaie d'en savoir un peu plus sur chacun d'entre eux. Mais si nous éliminons les vingt-cinq premiers parce qu'ils se dirigent vers la NBA ou la G League, je me concentre vraiment sur les cent joueurs suivants. Pour ces joueurs, j'essaie de regarder au moins trois matchs entre leurs années junior et senior. Quand on tient compte du fait que je vais aux matchs en direct, il se peut que je finisse par voir un joueur entre dix et vingt fois.

     

    Votre travail se limite à ce que les joueurs font sur le terrain ?

    SM: Des tonnes de recherches sont effectuées sur le joueur en dehors du terrain. Cela devient parfois l'une de nos principales responsabilités chez NXS. Nous sommes constamment à la recherche de miettes d'information tout au long de la saison. Nous voulons simplement sonder les gens du basketball et obtenir autant d'informations que possible. De cette façon, nous sommes prêts quand le nom d'un joueur est mentionné par une équipe. Puis, l'été, lorsqu'un joueur est vraiment ciblé par une équipe, je vais revenir sur les relations que j'ai établies et essayer de découvrir qui est vraiment le joueur en tant que personne..

    Qu'en est-il des caractéristiques typiques d'une recrue américaine à succès ?

    SM: Pour un débutant en Europe, c'est essentiellement 3 choses : Est-il coachable/Est-ce qu'il s'entraîne dur ? Peut-il se débrouiller tout seul ? Est-ce un crétin ? Ceux qui réussissent sont ceux qui s'adaptent. Maintenant, si vous avez un talent incroyable, vous le ferez probablement parce que vous êtes si bon. Mais pour tout le monde, c'est une question de caractère. Comment gérer les situations difficiles sur le terrain et en dehors ? Quelle est votre détermination ?

    Peut-on apprendre quelque chose de la différence entre un joueur comme Walkup qui a explosé pendant sa saison de rookie et un joueur comme Gabe York qui est venu avec une plus grande réputation mais qui a eu plus de difficultés pour réaliser ce potentiel ?

    SM: Walkup est un cas amusant pour nous et nous essayons aussi de savoir s'il représente une tendance ou un cas particulier. Simon et moi adorions tous les deux Walkup à la fac. J'ai pu le voir en direct dans son année junior lors du tournoi NCAA et il a été fantastique. Puis au Portsmouth Invitational où il s'est vraiment démarqué. Tout d'abord, s'il avait sauté en Europe tout droit sorti de l'université, il aurait eu un contrat rookie assez important et son jeu n'aurait pas été une surprise. Deuxièmement, il a joué comme un ailier-fort sous-dimensionné à l'université et maintenant il est essentiellement un meneur de jeu. Quand on tient compte de sa saison difficile en G-League, c'est comme ça qu'il est devenu un joueur sous-estimé. Ce qui a fonctionné pour lui, c'est qu'il s'est retrouvé dans un style de jeu parfait à Ludwigsburg, et c'est tout..

    Pour ce qui concerne York, sa saison de débutant l'a perturbé. Il a obtenu l'un des plus gros contrats de débutant en Europe pour jouer meneur de jeu, et ce fut un désastre (à Vanoli Cremona). Il ne valait pas le salaire qu'il a eu en tant que rookie et il n'est pas meneur de jeu, c'est un pur marqueur. À cause de cela, il est allé G-League et encore une fois, c'est ainsi qu'il est devenu sous-estimé. York, de la même façon que Walkup, a trouvé une bonne place à Bayreuth. Dans l'attaque de Korner, York avait beaucoup de liberté et pouvait tirer de n'importe où, c'est ainsi qu'il a fait ses preuves. Il avait besoin de cette liberté pour réussir en Europe.

    La forme physique est tellement cruciale ainsi que les attentes envers tous ces jeunes arrières en Europe.

    Donc, si nous considérons le talent, le caractère hors terrain et la forme physique, qui sont les joueurs de première année dans la meilleure situation pour réussir cette saison ?

    SM: Avec les débutants en Europe, souvent les meneurs ont besoin d'un certain temps pour s'adapter aux nouveaux systèmes structurés et les gros se font manger. Concentrons-nous donc sur trois styles d'ailiers différents.

    L'ailier créateur
    Milton Doyle, arrière, Murcia

     

    Doyle n'est pas un rookie dans le milieu pro, mais un rookie en Europe. L'an dernier, il a joué dans la G-League chez les Long Island Nets et au milieu de la saison, il a obtenu un 2-way contract avec les Brooklyn Nets en NBA. Après avoir fait ses preuves (3,4 points en 10 matchs), Doyle semblait vouloir soit revenir chez les Nets, soit faire le saut vers un bon club européen. Il a trouvé une bonne place et pourra jouer en ACB et en BCL chaque semaine.

    Doyle n'a pas vraiment de poste, dans le bon sens du terme. C'est une sorte de 2/1/3. Un joueur assez long pour jouer en tant qu'ailier et qui a la capacité de créer du jeu comme un arrière. Il a la taille, le dribble, la connaissance du jeu et le drive qui font de lui un arrière-ailier moderne et unique. Les équipes de l'ACB s'appuient sur des joueurs exécutant les systèmes avec précision et Doyle s'adaptera parfaitement à une attaque comprenant plusieurs créateurs. Doyle passera du temps au poste de meneur et sera probablement décalé à d'autres postes tout au long. Il a la vision il voit vraiment le jeu. Doyle est aussi un bel athlète, doté d'un beau tir en suspension. Vraiment, il a tout le package offensif. Il n'est pas non plus avare de ses efforts en défense car sa longueur peut être un élément perturbateur pour l'adversaire. Il est non seulement l'un des meilleurs rookies de la BCL, mais il est aussi l'un des meilleurs d'Europe.

     

    L'ailier puissant

     

    Jea'Sean Tate, ailier, Anvers

    Tate est un vrai rookie, qui a fait le saut depuis Ohio State vers le finaliste belge de l'an dernier, Anvers. C'est la première saison d'Anvers dans la BCL et le simple fait de participer à la compétition est un grand pas pour le club. Nous avons déjà pu voir le talent de Tate lors des deux manches de qualification. Ce qui rend Tate unique, ce sont ses capacités physiques combinées à ses bons fondamentaux. A Ohio State, Tate était souvent utilisé comme un grand sous-dimensionné, jouant beaucoup de minutes au poste 4, et même en 5, n'attendant que d'être mis en valeur.

    Aujourd'hui à Anvers, son rôle s'est élargi puisque Tate est utilisé comme un ailier combo avec de nombreuses occasions de s'illustrer en attaque. Il est trop puissant pour les 3 et trop insaisissable pour les 4. Sa force et sa fluidité ressortent immédiatement sur un terrain en Europe. Quand il voit une petite ouverture, il l'exploite et une fois en mouvement, il est difficile d'arrêter un athlète de son calibre. Il a une capacité de passe intrigante sur ses drives et son tir extérieur devient efficient. Physiquement, il a le potentiel de défendre à une variété de postes. Pour sa première saison dans une bonne compétition européenne, il est certain qu'il aura quelques difficultés à s'adapter à son nouveau rôle. Mais c'est un spécimen physique et Anvers est le lieu de développement parfait avec son équipe de jeunes joueurs à perfectionner.

     

    L'ailier scoreur

    Kelan Martin, ailier-fort, Ludwigsburg

    Avec Murcia, Ludwigsburg s'est également qualifié pour le Final Four de la BCL l'an dernier. Le club est toujours en train de peaufiner son roster et a opéré un grand renouvellement. Martin, en tant que débutant, aura ses bons et ses mauvais moments. Mais s'il y a une chose qu'il peut vraiment faire, c'est marquer. Après une carrière dans l'usine de basket de Butler, Martin est bien formé pour un rookie. C'est un vrai "stretch forward". En tant que 4, il adore pousser le ballon après un rebond défensif (ce que tous les intérieurs de Ludwigsburg avaient l'habitude de faire la saison dernière). Il a un cadre unique, qui lui permet de créer de l'espace pour ses tirs. Il vit pour le tir, qu'il s'agisse d'un 3-pts, d'un jumper, ou d'un tir plus près du cercle.

    Ludwigsburg a un système très flexible, les positions peuvent changer et même si Martin est un 4, il a passé un certain temps dans la pré-saison et le début de saison comme un 5 au large. La chose qu'il devra apprendre en tant que débutant, c'est la défense - ce pour quoi son équipe est connue. Ils jouent une défense en pression tout terrain et Martin doit trouver sa place dans ce style. Au fur et à mesure qu'il se sentira plus à l'aise, cela ne fera qu'améliorer sa capacité à marquer.


    Honorable mention Rookies (First Season in Europe):

    Hassan Martin, pivot, medi Bayreuth, Xavier Rathan-Mayes, meneur, AEK, Malik Pope, ailier-fort, PAOK, Jérémy Senglin, arrière, Nanterre 92, James Webb, ailier-fort, Telekom Baskets Bonn, Victor Sanders, arrière, Telenet Giants Anvers, TJ Williams, meneur, Filou Oostende.

     Si vous voulez en savoir plus sur l'un des joueurs listé ou sur les joueurs de première année qui touchent pour la première fois le sol européen, vous pouvez suivre Sam et Simon sur Twitter Si vous voulez en savoir plus sur l'un des joueurs listé ou sur les joueurs de première année qui touchent pour la première fois le sol européen, vous pouvez suivre Sam et Simon sur Twitter @HoopLikeDrazen and @sJacas et consulter leur encyclopédie des rookies sur nextstep-basketball.com.