L'Égyptienne Sara Gamal prend à cœur son rôle de pionnière
L'Égyptienne Sara Gamal commence à avoir l'habitude d'établir de nouveaux records dans le basketball africain.
DAKAR (Sénégal) - L'Égyptienne Sara Gamal commence à avoir l'habitude d'établir de nouveaux records dans le basketball africain.
Après être devenue la première Africaine à arbitrer un match de 3x3 l'été dernier aux JO de Tokyo 2020, elle a enrichi son palmarès de pionnière en étant la première Africaine à être en charge de l'arbitrage d'un match des Éliminatoires Zone Afrique de la Coupe du Monde FIBA.
La femme de 33 ans a d'abord fait partie du trio qui a sifflé la rencontre Cameroun vs Tunisie, puis de celui qui a arbitré le match Rwanda vs Tunisie, deux parties programmées dans le cadre de la seconde fenêtre qualificative des Éliminatoires Zone Afrique.
« MON MESSAGE PRINCIPAL, C'EST QUE SI VOUS VOUS FIXEZ UN OBJECTIF ET QUE VOUS TRAVAILLEZ DUR POUR ESSAYER DE L'ATTEINDRE, VOUS Y PARVIENDREZ. »
« Je tiens à remercier la FIBA de m'avoir donné cette opportunité, c'est un grand honneur pour moi et je suis très heureuse d'avoir pu arbitrer ces matchs », confie Gamal à FIBA.basketball.
« C'est fantastique de franchir cette nouvelle étape en sifflant une rencontre masculine, non seulement pour moi à titre personnel, mais pour toutes les femmes arbitres. » Sara Gamal lors du Championnat d'Afrique U18 FIBA 2021
« Je prends cela comme un défi. Je vais continuer à travailler dur pour me maintenir au plus haut niveau, qui est ce que la FIBA attend de nous. »
« J'entre à chaque fois sur le terrain en sachant que je dois faire du bon travail pour donner une excellente image des femmes arbitres. »
Diplômée en génie civil, Gamal est tombée très jeune amoureuse du basketball.
« J'ai commencé à arbitrer des matchs de championnat égyptien quand j'avais 15 ans et cela m'a pris du temps pour apprendre et comprendre le jeu », reconnaît-elle.
« À mes 25 ans, j'ai décidé de tenter de décrocher ma licence d'arbitre internationale. »
Sara Gamal s'adressant au coach de la Tunisie Dirk Bauermann
Distributrice du club égyptien de Smouha pendant cinq ans, Gamal n'a jamais caché son attachement pour le sport qu'elle a pratiqué depuis qu'elle avait cinq ans.
« Comme arbitre, j'ai appris auprès de nombreuses personnes. J'essaie constamment de retenir une ou deux leçons des arbitres plus expérimentés et ensuite je tente de progresser de mon côté. »
Riche d'expériences acquises lors de deux éditions du FIBA Women's AfroBaskets (2017 et 2021) et lors d'une Coupe du Monde jeunesse FIBA en Biélorussie (2018), Gamal veut réaliser les meilleures performances possibles sur le terrain.
« Après chaque match, je revisionne toutes les séquences de jeu. J'analyse chaque action, j'essaie de voir ce que j'aurais pu siffler différemment, de comprendre les choses que je n'ai pas vues. C'est un processus constant. Vous devez constamment essayer de progresser pour atteindre votre meilleur niveau. »
Sara Gamal admet volontiers que sa participation à des événements majeurs va bien au-delà de sa simple personne, cela concerne des centaines, voire des milliers de jeunes filles qui rêvent d'atteindre ce niveau.
✨ Sara Gamal 🇪🇬✨
— Usher Komugisha (@UsherKomugisha) July 25, 2021
An engineer by profession, Sara is the first Arab, African and hijab-wearing basketball referee at the Olympics.
Sara, who is officiating 3x3 basketball featuring for the first time, was 1 of 3 female referees selected to officiate at @theBAL. #KnowHerName pic.twitter.com/8X9hynciPr
« Mon message principal, c'est que si vous vous fixez un objectif et que vous travaillez dur pour essayer de l'atteindre, vous y parviendrez. Les jeunes filles doivent croire en elles-mêmes. Si vous faites part de concentration et si vous vous investissez sérieusement, des opportunités vont se présenter à vous. »
Pour en arriver là, Gamal a dû consentir de nombreux sacrifices.
« Ce n'est pas toujours facile. J'ai dû jongler entre ça et ma vie de famille. J'essaie de passer le plus de temps possible auprès des miens, mais ils savent toute l'importance que ces tournois revêtent pour moi. »
Gamal remercie sa maman.
« Elle m'a toujours soutenue. Quand j'ai débuté ma carrière d'arbitre, elle était là pour me motiver, pour m'aider et me pousser en avant. Je suis très heureuse et reconnaissante d'avoir pu compter sur elle tout du long. »
Mais l'arbitre égyptienne dispose d'une solide base de fans, allant bien au-delà de sa seule maman. Chacune des participations à des compétitions majeures de cette native du port méditerranéen d'Alexandrie est accueillie avec beaucoup d'enthousiasme dans la ville du célèbre club d'Al-Ittihad.
« Ces gens m'ont accompagné depuis mes débuts, dit Gamal en riant, les habitants d'Alexandrie célèbrent à chaque fois que je participe à un tournoi important, car ils m'aiment et me soutiennent. »
« Quand je reviens chez moi, ils sont très contents et me réservent un bel accueil. C'est génial de vivre ces moments-là, car c'est vrai que je les représente aussi un peu. Ils m'ont énormément appris et je suis heureuse de leur amener de la fierté. »
« J'ai des fans ailleurs qu'à Alexandrie. Des personnes m'appellent ou m'écrivent après les matchs, pour me féliciter ou me donner des conseils, et pas seulement depuis l'Afrique. »
La Botswanaise Dorothy Okatch à l'occasion de la saison inaugurale de la Basketball Africa League à Kigali (Rwanda)
Gamal estime aussi que la politique prônée par la FIBA est une excellente chose pour les femmes arbitres, pour qui elle voit un futur prometteur.
« La FIBA nous soutient constamment en nous offrant notamment de belles opportunités dans des compétitions majeures, ce qui va nous permettre de progresser et de nous développer. »
Il n'y aura pas beaucoup de répit pour Sara Gamal. Après sa toute récente participation aux Éliminatoires Zone Afrique de la Coupe du Monde FIBA 2023, elle entend bien poursuivre son rôle de pionnière à l'occasion de la seconde édition de la Basketball Africa League (BAL), où elle sera une nouvelle fois engagée pour arbitrer des matchs de basketball masculin. Son objectif principal ? Servir d'exemple pour les jeunes arbitres, en Afrique et ailleurs.
FIBA