Le retour de Guiao ? Le destin !
Joseller "Yeng" Guiao ne figurait pas sur les listes des nombreux fans pour reprendre les commandes de l'équipe nationale, surtout avec ses antécédents.
MANILA (Philippines) - Joseller "Yeng" Guiao ne figurait pas sur les listes des nombreux fans pour reprendre les commandes de l'équipe nationale, surtout avec ses antécédents.
"C'EST LE DESTIN. AU MOMENT DES FAITS, JE N'AURAIS JAMAIS IMAGINÉ ME RETROUVER DANS CETTE POSITION AUJOURD'HUI."
Coach Yeng a dirigé la sélection des Philippines pour la première fois lors de la FIBA Asia Cup 2009 à Tianjin (Chine), qui était qualificative pour la Coupe du Monde FIBA 2010 en Turquie. Mais ses choix pour composer son équipe, avec pourtant les meilleurs joueurs de Philippine Basketball Association (PBA) à disposition, s'étaient alors avérés mauvais. En effet, son groupe n'avait pas su faire mieux qu'un pitoyable 8e rang - bien loin des attentes.
Après cela, coach Yeng s'est dit que ses jours en sélection nationale étaient pour toujours finis.
Nous savons toutefois que ceci n'est pas vrai, car il a non seulement été rappelé à la tête de l'équipe nationale en 2018, il a aussi et surtout réussi à ramener la Team Pilipinas sur la plus grande scène du basket international, la Coupe du Monde FIBA 2019, qui aura lieu cet année en Chine.
Cette compétition s'annonce très compliquée pour les 'Filipinos', qui partagent le Groupe D avec l'Angola, l'Italie et la Serbie.
Cette qualification est un formidable accomplissement pour coach Yeng, en quête de rédemption, surtout que les Philippines avaient le dos au mur au moment d'aborder l'ultime fenêtre des Éliminatoires Zone Asie. Mais les victoires fleuves enregistrées face au Qatar et au Kazakhstan ont permis aux Philippins de prendre part cet été à leur cinquième Coupe du Monde. Cela signifie également que ce pays est assuré de participer à trois éditions consécutives, puisque les Philippines seront co-hôtes, avec le Japon et l'Indonésie, de la Coupe du Monde FIBA 2023.
Pour coach Yeng, tout ceci est le fruit d'une seule chose.
"C'est le destin," dit-il. "Je n'avais aucune idée, aucun plan. Tout a commencé avec l'incident lors du match contre l'Australie. À ce moment-là, je n'étais qu'un parmi les nombreux candidats qui s'intéressaient à l'équipe nationale. Au moment des faits, je n'aurais jamais imaginé me retrouver dans cette position aujourd'hui."
Son caractère inattendu n'est toutefois pas l'élément le plus intéressant de la nomination de Yeng. Il ne faut pas oublier qu'il a dû s'employer pour compléter l'effectif de la sélection pour la quatrième fenêtre qualificative, en septembre dernier. Il savait que le temps ne jouait pas pour lui et contrairement à 2009, il n'avait pas l'embarras du choix pour composer son effectif. Mais il ne s'est pas laissé décourager par le poids de sa responsabilité quand on lui a demandé de servir le pays.
"Je ne pouvais pas dire non," confie-t-il. "C'est un honneur de se mettre à nouveau au service de l'équipe nationale. Je voulais retenter ma chance. L'objectif était de se qualifier pour la Coupe du Monde. Si nous avions échoué, j'aurais immédiatement démissionné."
Mais de démission, il n'y en a pas eu. En fait, il a cette fois réussi avec brio son travail à la tête de la sélection. Il suffit de demander son avis à Ryan Gregorio, assistant spécial d'Al Panlilio, président de la Samahang Basketbol ng Pilipinas (SBP).
"Les gens admirent sa capacité à exploiter le meilleur de ses joueurs," explique Gregorio. "Il est un modèle, dans la mesure où il fait exactement ce qu'il dit. Sans prétention, sans discrimination. Il consulte les membres de son staff pour prendre ses décisions. Il enlève de la pression à tout le monde en demandant juste à ses joueurs et à son staff de faire du mieux possible. Je me souviens de lui disant 'Si les choses se passent mal, tournez-vous vers moi, je prendrai le blâme. Si les choses se passent bien, je me retirerai et je vous laisserai savourer ce que vous avez accompli.'"
"I just want you guys to play your game, maglaro lang kayo. I don't want you guys to worry. If we lose, it's on me, ako yan. But if we win, all the glory, all the credit, sa inyo yan. Just play your game."
— Waylon Galvez (@batangBOYAA) September 10, 2018
YENG GUIAO
Head Coach
Team Pilipinas 🇵🇭 pic.twitter.com/hn5Gaub1ln
Mais ce ne sont pas de telles louanges qui font que Yeng se lève chaque matin avec une seule idée en tête : créer la surprise en Chine à la fin de l'été.
C'est plutôt le fait que ses joueurs, son staff et lui représenteront leur pays à la Coupe du Monde, où ils se retrouveront face aux meilleures équipes du monde. Il veut faire honneur à sa nation en mettant sur pied une sélection nationale dont tous les Filipinos pourront être fiers.
“There’s a different kind of satisfaction and pride that comes with coaching the national team." - Yeng Guiao
— SLAM PH (@SLAMonlineph) February 19, 2019
The Last Push: Coach Yeng Guiao talks the Philippine Team and lessons from the international stage
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"Nous ne parlons pas de n'importe quelle équipe ; il s'agit de représenter un pays," souligne-t-il. "Cela ressemble à un championnat, mais c'est bien plus que ça. C'est un niveau supérieur. Il ne s'agit pas de faire plaisir juste aux fans de l'une ou l'autre équipe de PBA. Cela concerne la nation tout entière."
Les Philippines débuteront la Coupe du Monde le 31 août à Foshan, où elles affronteront successivement l'Italie, la Serbie et l'Angola. Inutile de dire que les fans philippins débarqueront en masse en Chine et de préciser que ceux qui seront restés au pays suivront de très près le parcours de Yeng et de ses hommes, fiers portes-drapeaux de leur nation.
FIBA