Fridzon a toujours faim de victoires
MOSCOW (FIBA Basketball World Cup 2019 European Qualifiers) - Constamment mis sous pression dans sa vie de basketteur professionnel, que ce soit avec la Russie ou le CSKA Moscou, Vitaly Fridzon a trouvé...
MOSCOW (FIBA Basketball World Cup 2019 European Qualifiers) - Constamment mis sous pression dans sa vie de basketteur professionnel, que ce soit avec la Russie ou le CSKA Moscou, Vitaly Fridzon a trouvé le moyen de relâcher les tensions entre deux matches importants.
"Je vais faire de la pêche à presque chacun de mes jours de congé," confie-t-il à FIBA.basketball. "J'adore faire ça, c'est tellement relaxant. Ma plus grosse prise pesait quasiment 11 kilos, c'était impressionnant !"
"Il n'y a pas beaucoup d'analogies entre le basketball et la pêche, ce qui est une bonne chose, car cela me permet ainsi de me changer les idées en profitant de la nature, plutôt que de toujours penser au basketball."
Le terme impressionnant peut aussi servir à décrire certaines des performances de Fridzon sur les parquets tout au long de sa carrière en équipe nationale.
Même s'il n'est peut-être pas considéré comme l'un des plus grands joueurs de tous les temps de son pays, il a néanmoins réalisé quelques prestations dignes d'éloges. En 2012, Fridzon faisait partie des meilleurs shooteurs au monde - si ce n'est le meilleur - et il a aidé la Russie à avoir du succès tant au Tournoi de Qualification Olympique (TQO) de Caracas, au Venezuela, qu'aux JO de Londres ensuite. Sur l'ensemble des deux événements, il avait transformé 21 de ses 36 (58.3 %) tentatives de tirs à trois points.
Sensationnelle est le mot qui décrit le mieux sa performance contre la Bosnie-Herzégovine durant les Éliminatoires Zone Europe pour la Coupe du Monde FIBA 2019, le 25 février dernier à Perm. Fridzon n'avait pas pu disputer le match contre la France deux jours plus tôt et il avait regardé avec grande frustration Sergey Karasev rater un tir près du panier qui aurait permis à la Russie de s'imposer à la fin du temps réglementaire. La France avait finalement remporté la rencontre après prolongation.
"J'ai regardé ce match, j'étais très nerveux," se souvient Fridzon. "J'ai vu notre équipe manquer d'un peu de chance, Karasev aurait pu nous offrir la victoire (à la fin du 4ème quart-temps). C'était dur de vivre ça de l'extérieur. J'espère n'avoir jamais à repasser par ce genre de moment dans ma carrière en sélection nationale."
Contre la Bosnie-Herzégovine, Fridzon a non seulement joué, il a en plus porté la Russie sur ses épaules, cumulant 16 points et 8 rebonds en sortie de banc.
"Je savais que j'allais être présent pour le second match," dit-il. "Comme je le dis toujours, pour moi, c'est un immense honneur et une grande fierté de jouer en équipe nationale, et tant que je serai en bonne santé et que l'occasion se présentera à moi, je viendrai. J'étais vraiment content et j'ai pu constater que mon arrivée a boosté l'équipe mentalement."
Quelles sont les chances de voir la Russie en Chine en 2019 ? Lors du FIBA EuroBasket 2013, elle n'a pas passé la phase de groupes et elle a largement échoué l'année suivante dans sa tentative de participation à la Coupe du Monde en Espagne. Elle n'a pas non plus réussi à se sortir de la phase de groupes du FIBA EuroBasket 2015 et elle n'a ainsi pas pu obtenir sa place dans l'un des trois TQO pour les JO de Rio de Janeiro 2016.
Si l'on se réfère aux résultats de l'été dernier - lorsque la Russie a débuté le FIBA EuroBasket 2017 à Istanbul avec des victoires contre la Turquie et la Serbie en phase préliminaire, puis avec ses succès en phase finale contre la Croatie et la Grèce, pour un 4ème rang final - les Russes ont clairement les moyens de se qualifier pour la Coupe du Monde FIBA 2019 à 32 équipes. Ils peuvent aussi aspirer à figurer parmi les favoris du tournoi en Chine.
"C'EST UN IMMENSE HONNEUR ET UNE GRANDE FIERTÉ DE JOUER EN ÉQUIPE NATIONALE, ET TANT QUE JE SERAI EN BONNE SANTÉ ET QUE L'OCCASION SE PRÉSENTERA À MOI, JE VIENDRAI."
"Cela nous a aidé à comprendre que nous avions le potentiel pour nous mêler à la lutte pour les médailles," lance Fridzon. "Cela a renforcé notre confiance en nous. Pour être honnête, même moi je doutais de notre niveau avant la compétition. Mais cet EuroBasket nous a vraiment montré que nous sommes de retour parmi les grandes nations d'Europe après notre dégringolade post-JO 2012. Le moment est venu d'aller nous battre pour des médailles, car je n'en ai pour l'heure aucune."
La route qui mène en Chine est encore longue. Il y aura pour commencer un match dangereux en Belgique, à Anvers, le 29 juin. La Belgique a perdu ses quatre premières rencontres des Éliminatoires.
Contre la Russie à Nizhny le 27 novembre, les hommes d'Eddy Casteels ont galvaudé un avantage de plus de 10 points pour s'incliner finalement 76-69.
Ensuite, les Russes accueilleront la France le 2 juillet à Krasnodar.
Contrairement aux deux premières fenêtres qualificatives, celle qui arrive se disputera après la fin des championnats nationaux. Fridzon apprécie toutefois le fait qu'il y ait des matches des équipes nationales en cours de saison, comme en novembre et février.
"C'est vraiment génial pour les fans de voir leurs sélections nationales pendant la saison, et les rencontres à Nizhny et Perm l'ont démontré, c'est sûr," souligne-t-il.
"À Perm, c'est toujours fantastique. C'est probablement le meilleur public de Russie. Il soutient même plus l'équipe nationale que son club. Tout le monde est unanime : c'est un vrai plaisir de jouer à Perm.
"Je trouve que la fédération russe de basketball fait de l'excellent travail en amenant la sélection nationale dans différentes villes. C'est ce dont a besoin le basketball. Avant 2016, nos compatriotes ne pouvaient jamais venir assister à des matches au pays, et (le président de la fédération russe de basketball) Andrei Kirilenko savait la frustration que cela engendrait. Nous jouons toujours à guichets fermés. J'adore ça."
Fridzon estime que le nouveau système de qualification pour la Coupe du Monde met plus en valeur le basketball international.
"C'est un bon système," affirme-t-il. "Si nous arrivons à réunir nos meilleurs joueurs, nous irons aux JO."
"JE TROUVE QUE LA FÉDÉRATION RUSSE DE BASKETBALL FAIT DE L'EXCELLENT TRAVAIL EN AMENANT LA SÉLECTION NATIONALE DANS DIFFÉRENTES VILLES. C'EST CE DONT A BESOIN LE BASKETBALL."
Quant aux trêves en cours de saison pour disputer des matches des équipes nationales, Fridzon les perçoit vraiment comme un grand point positif.
"Il y a de nombreux avantages : les gars arrivent en forme, cela permet de s'évader mentalement de la saison en club, longue et éprouvante, et les moments passés en sélection nationale sont toujours à la fois relaxants et énergisants, ils font toujours du bien."
Fridzon aime l'équipe nationale, et pas seulement celle de basketball. Il a aussi "beaucoup d'amis hockeyeurs", un autre sport majeur en Russie.
"Croyez-moi, ils soutiennent notre équipe de basketball, tout comme nous soutenons la leur," lance-t-il.
En repensant à l'expérience vécue aux JO de Londres, Fridzon n'a qu'une envie : revivre des moments pareils.
"J'ai encore envie de prendre part à des JO," avoue-t-il. "L'an passé, j'ai disputé mon dernier EuroBasket, alors je souhaite désormais vraiment une qualification pour la Coupe du Monde et les JO. Ce serait fantastique de participer à une troisième Olympiade. Mais nous devons avant tout nous concentrer sur les Éliminatoires pour la Coupe du Monde."
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