Finlande : deux victoires à tout prix
Selon Erik Murphy, les Finlandais ont une très grande qualité qui les aide passablement dans les moments difficiles.
HELSINKI (FIBA Basketball World Cup 2019 European Qualifiers) - Selon Erik Murphy, les Finlandais ont une très grande qualité qui les aide passablement dans les moments difficiles.
"Les Finlandais ne craquent jamais," affirme-t-il. "Et s'ils devaient être sur le point de le faire, vous ne le sauriez pas."
Murphy, 28 ans, le savait avant d'enfiler pour la première fois le maillot des Susijengi au niveau international. Sa maman, Paivi, est Finlandaise. Comme son papa, l'ancien joueur pro Jay Murphy, et ses deux jeunes frères, Alex et Tomas, Paivi jouait également au basketball.
"Ma maman est une dure," dit Murphy. "Tu n'as pas envie d'avoir des problèmes avec Paivi."
"NOUS ADORONS AVOIR LE RÔLE DU CHALLENGER. LA PRESSION SERA SUR LEURS ÉPAULES. NOUS DEVONS JUSTE Y ALLER, PRATIQUER NOTRE BASKET ET PROVOQUER NOTRE CHANCE."
Murphy a appris à apprécier cette résistance à toute épreuve des Finlandais depuis qu'il a fait ses débuts en sélection nationale en 2014. Il a fait partie des équipes qui ont tenu tête aux cadors du basket international.
Au sortir d'une saison NBA avec les Chicago Bulls, il a rejoint la Finlande pour la Coupe du Monde FIBA 2014 en Espagne. Là, il a pu vivre l'extraordinaire 'Susijengi mania', avec 10'000 fans finlandais présents à Bilbao pour soutenir leur pays. Après la claque subie lors du premier match contre les USA (114-55), les 12 points et 8 rebonds de Murphy ont été très importants dans la rencontre suivante contre l'Ukraine, remportée 81-76.
La Finlande s'est ensuite inclinée de peu contre la République dominicaine, la Turquie et la Nouvelle-Zélande, manquant ainsi sa qualification pour la phase finale du tournoi. L'année d'après en France, Murphy a aidé son pays à se sortir de la phase préliminaire pour participer à son troisième FIBA EuroBasket consécutif.
Il a également pris part aux matchs de la phase de groupes du FIBA EuroBasket 2017 qui ont eu lieu en Finlande, où les Finlandais ont battu la France, la Pologne, la Grèce et l'Islande, ne perdant que contre la Slovénie, future championne continentale.
"À CHAQUE FOIS QUE NOUS JOUONS À LA MAISON, NOS FANS SONT HALLUCINANTS. LES SALLES SONT TOUJOURS PLEINES ET LES FANS METTENT UNE AMBIANCE DE FEU."
Le pays a été submergé par la 'Lauri mania' au cours de cette campagne qui les a menés jusqu'à la phase à élimination directe. À cette occasion, Lauri Markkanen, avant d'embarquer en NBA avec les Bulls pour sa saison rookie, a été sensationnel devant ses fans, compilant des moyennes de 19.5 points et 5.7 rebonds par match.
"C'était assez fou, jouer dans cette ambiance était dingue," se souvient Murphy. "À chaque fois que nous jouons à la maison, nos fans sont hallucinants. Les salles sont toujours pleines et les fans mettent une ambiance de feu. Leur niveau de soutien est absolument incroyable. Avec le temps qui passe, le phénomène prend de plus en plus d'ampleur."
Et c'est bien cela qu'il attendra de ses compatriotes lorsque la Finlande accueillera la France le 21 février dans le cadre de la sixième et ultime fenêtre des Éliminatoires pour la Coupe du Monde FIBA 2019. Cette rencontre sera suivie d'un clash contre la Russie à Perm, le 24 février.
Seules les trois premières équipes de chacun des groupes du second tour se qualifieront pour la Coupe du Monde. La Finlande (5-5) est actuellement quatrième du Groupe K derrière la Russie (6-4), qui a remporté la première confrontation entre les deux nations 77-75, au terme d'une prolongation. La Russie se rendra elle en Bulgarie le 21 février. La France et la République tchèque se sont déjà assuré les deux premiers billets du groupe.
"Cela va être évidemment très dur, mais nous avons encore une chance,” note Murphy. "Nous devons gagner les deux matchs. À domicile, nous sommes plutôt confiants grâce à notre public. C'est clair, cette défaite contre la Russie nous a fait mal.
"Nous devrons aller nous imposer en Russie. Ce sera une tâche difficile, mais nous en sommes capables.”
Si le monde du basket a appris quelque chose au sujet des Finlandais lors de la dernière fenêtre, c'est qu'ils ne s'avouent jamais vaincus. Après leur rageante défaite contre la Russie à la Espoo Arena, ils se sont déplacés en Bosnie-Herzégovine. Menés de 21 points, puis de 18 au début du quatrième quart-temps, ils ont réussi à renverser le match et finalement s'imposer 81-77, en écrasant leur hôte 36-14 durant les 10 dernières minutes.
"Je n'avais jamais pris part à un match pareil auparavant," confie Murphy. "J'avais été très mauvais ce jour-là, mais peu importe, car nous l'avons gagné. C'était plutôt fou à regarder.
"Quand nous avons ramené le score à 10-14 points, nous avons pris un temps-mort et (l'ailier de la Finlande) Shawn Huff a insisté sur le fait qu'ils étaient fatigués, que nous avions une chance en poussant le ballon, que leur rotation était courte, qu'il fallait maintenir notre intensité. Les gars ont continué à jouer dur. Nous avons rentré des tirs importants, Sasu notamment."
Salin a transformé 4 de ses 6 tirs à longue distance, finissant la rencontre meilleur marqueur de son équipe avec 19 points.
Unreal comeback by @basketfinland 🇫🇮 as they erase a 20-point deficit with a 36-14 last quarter run to stay in the hunt for a spot at the #FIBAWC 2019!
— Basketball World Cup (@FIBAWC) December 3, 2018
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Les Finlandais, en quête de participation à la Coupe du Monde, tiennent leur destin entre leurs mains, même si la Russie semble mieux placée pour finir à l'une des trois premières places.
"Nous avions été au contact durant tout le (premier) match, ils sont physiques, mais nous étions parvenus à rivaliser d'intensité et de solidité," lâche Murphy. "À la fin, ils ont converti des tirs cruciaux. Nous devons juste rejouer de la même manière."
Quant au fait de devoir cette fois jouer en terrain hostile, Murphy déclare : "Nous adorons avoir le rôle du challenger. La pression sera sur leurs épaules. Nous devons juste y aller, pratiquer notre basket et provoquer notre chance."
Mais avant cela, les Finlandais devront remporter un match délicat face à la France.
Murphy, qui évolue aux Fraport Skyliners (Allemagne), se réjouit toujours de retrouver ses coéquipiers en sélection finlandaise.
"Les gars (en équipe nationale de Finlande) m'ont immédiatement accepté parmi eux," souligne-t-il. "C'est comme une famille. C'est un groupe très uni, ce qui est indispensable pour gagner.
"Nous jouons les uns pour les autres, c'est ce qui explique les différents succès que nous avons eus jusqu'à présent."
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