Nwora et le Nigeria veulent bâtir une dynastie
ABUJA (FIBA Basketball World Cup 2019 Africa Qualifiers) - Avant de reprendre les commandes du Nigeria, Alex Nwora a travaillé pendant presque six ans avec le Cap-Vert, laissant une empreinte derrière lui.
ABUJA (FIBA Basketball World Cup 2019 Africa Qualifiers) - Avant de reprendre les commandes du Nigeria, Alex Nwora a travaillé pendant presque six ans avec le Cap-Vert, laissant une empreinte derrière lui. Toutefois, au moment d’entrer en fonction, peu de gens pensaient qu'il serait l'homme de la situation.
Mais le coach de l'équipe de basketball du Erie Community College de Buffalo, dans l’état de New York, a accepté le challenge proposé par le Nigeria. Il a passé son premier test lors du FIBA AfroBasket 2017, avec Ike Diogu comme seul rescapé de la sélection nationale titrée en 2015. Et contre toute attente, les Nigérians ont réussi à prendre un impressionnant second rang, derrière la Tunisie.
En février, lors du deuxième test, il a mené le Nigeria à la première place provisoire du Groupe B à Bamako (Mali), dans le cadre des Éliminatoires Zone Afrique pour la Coupe du Monde FIBA 2019. L’équipe alignée était un mélange des sélections 2015 et 2017, auxquelles il a ajouté quelques nouveaux éléments.
Dans un entretien exclusif accordé à FIBA.basketball, Nwora s’est confié sur les défis relatifs à son job et il a souligné la richesse du réservoir de basketteurs nigérians, le contraignant à opérer des choix souvent difficiles.
Le Nigeria a bouclé la première manche des Éliminatoires pour la Coupe du Monde sur un bilan de 3-0. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
C’est un bon sentiment. C’est une forme de récompense pour tout le temps que nous avons consacré à mettre sur pied cette équipe, même si les délais étaient restreints. Un grand merci au staff pour son aide. Je pense que les résultats sont excellents pour nous.
À quoi pouvons-nous nous attendre lors de la troisième fenêtre qualificative ?
Nous aurons plus de joueurs à disposition et il sera intéressant de les voir lutter pour une place dans le contingent. Le plus dur sera de faire une sélection. Je suis content que certains d’entre eux ont réalisé une si bonne première manche des Éliminatoires. Ceux qui n’étaient pas là à Bamako ambitionnent de gagner leur place dans l’équipe. Le prochain camp de préparation sera intense.
L’équipe qui a pris le second rang au FIBA AfroBasket 2017 était différente, tout comme celle qui a joué au Mali. Comment faites-vous pour gérer ces variations ?
Nous sommes en train d’essayer de construire une dynastie pour le basketball nigérian. Nous souhaitons donc avoir le plus de ressources possible, comme toute organisation [pays] le devrait. Actuellement, nous voulons rebâtir l’équipe nationale et nous disposons de quelques vétérans pour nous y aider. Nous tentons également de rassembler des joueurs locaux et d’autres évoluant à l’étranger qui n’étaient pas disponibles auparavant. J’ai des vidéos de tous mes joueurs, y compris de ceux qui étaient absents en février.
Quel est votre objectif ultime pour le Nigeria et comment entendez-vous faire progresser le niveau des coaches dans le pays ?
J’ai formé des coaches à l’étranger. Je peux impliquer plus de personnes à mes côtés, en particulier des coaches locaux. C’est de ça dont ils ont surtout besoin. Après, la passion seule ne suffit pas, il faut également de la patience. Il faut savoir donner au jeu, s’investir, avant de prétendre à recevoir quelque chose en échange. Tout va s’améliorer. Je ne crois pas que les coaches au Nigeria sont aussi mauvais que les gens le disent. La vérité, c’est qu’il n’y a que très peu d’opportunités. Les entraîner de temps en temps est une bonne idée, mais il est surtout très important qu’ils s’investissent plus.
"JE NE CROIS PAS QUE LES COACHES AU NIGERIA SONT AUSSI MAUVAIS QUE LES GENS LE DISENT. LA VÉRITÉ, C’EST QU’IL N’Y A QUE TRÈS PEU D’OPPORTUNITÉS." - Nwora
Comment êtes-vous devenu coach ?
J’ai commencé la basketball à Anambra State (au Nigeria) et les coaches Mabel et Kalu sont ceux qui m’ont encadré à mes débuts. Mais celui qui m’a vraiment lancé est Sunny Edemba, qui m’a pris sous son aile lors d’un tournoi. Ensuite, j’ai eu la chance de recevoir une bourse pour aller aux USA. J’y ai passé quatre ans et j’en suis reparti avec une licence. J’ai quitté le pays et j’ai joué avec les Harlem Globetrotters, avant d’y retourner pour faire un masters. C’est après celui-ci que je me suis tourné vers le coaching.
Vos enfants s’intéressent-ils aussi au basketball ?
J’en ai quatre. Mon aîné Jordan [Nwora] évolue aux Louisville Athletics. Il a joué sous les ordres de Bobby Petrino, qui est l'un des meilleurs coaches aux USA et pour qui j'ai beaucoup de respect. Jordan a été élu parmi les meilleurs joueurs de l’année 2017 et ses capacités m'hallucinent.
L'aînée de mes filles va bientôt fêter ses 16 ans et elle joue également au basketball. Mais elle veut devenir avocate. Tous mes enfants s’intéressent au basketball d’une manière ou d’une autre.
Si vous n’étiez pas dans le basketball, que feriez-vous ?
Je suis graphiste. C’est la licence que j’ai obtenue avant de décrocher mon masters. J’aime travailler avec les gens et partager mes connaissances avec eux.
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