Le Cameroun doit réussir à imposer son rythme
Le Cameroun a lancé sa quête d'une 10e participation au FIBA AfroBasket au début de l'année en affrontant la Guinée équatoriale, la Guinée et la Côte d'Ivoire à Yaoundé.
LIMOGES (France) - Le Cameroun a lancé sa quête d'une 10e participation au FIBA AfroBasket au début de l'année en affrontant la Guinée équatoriale, la Guinée et la Côte d'Ivoire à Yaoundé.
Les "Lions", comme ils sont surnommés, ont d'abord fait preuve d'une grande maîtrise, tant contre la Guinée équatoriale (90-58) que contre la Guinée (90-59).
Ces deux larges victoires en poche, le Cameroun a ensuite croisé le chemin de la Côte d'Ivoire.
"J'ESPÈRE QUE NOUS ARRIVERONS À PRENDRE NOTRE REVANCHE CONTRE LA CÔTE D'IVOIRE, CAR CELA ME POURSUIT DEPUIS UN MOMENT. IL FAUT VRAIMENT QUE JE TROUVE UN MOYEN D'AIDER MON ÉQUIPE NATIONALE À LE FAIRE L'ANNÉE PROCHAINE."
Ce match revêtait une signification toute particulière, puisque la qualification de la Côte d'Ivoire pour la Coupe du Monde FIBA 2019 s'est faite au détriment du Cameroun, impatient de faire sa toute première apparition dans le plus grand événement mondial.
Mais en dépit des encouragements des fans locaux, les Camerounais n'ont pas réussi à prendre leur revanche, s'inclinant 82-74 contre les Ivoiriens.
Tandis que le 3e succès de la Côte d'Ivoire lui a donné un avantage certain en vue de la prochaine fenêtre qualificative, le Cameroun a une fois de plus démontré ses limites et son manque de régularité. L'ailier Benoît Mbala ne peut que confirmer les difficultés de son équipe nationale à gérer les matchs importants.
Benoît Mbala
"Honnêtement, nous devons être mieux organisés face aux grandes nations," dit Mbala à FIBA.basketball.
"Nous avons gagné nos deux premiers matchs (contre la Guinée équatoriale et la Guinée) en jouant dur des deux côtés du terrain, mais contre des grosses équipes comme celle de Côte d'Ivoire, nous devons être plus rigoureux et savoir garder notre calme."
Pour confirmer ses dires, Mbala cite en exemple le premier quart-temps de la partie face à la Côte d'Ivoire, qu'il considère comme "catastrophique" : les Ivoiriens l'ont en effet conclu avec une nette avance au score (30-19).
En songeant à la seconde fenêtre des Éliminatoires, le joueur de 25 ans pense que les "Lions" ont les moyens de dominer tant en attaque qu'en défense, une nécessité s'ils entendent pouvoir rivaliser avec les meilleures équipes d'Afrique l'an prochain au Rwanda.
"Nous avons fait preuve d'une grande intensité. Nous avons joué dur et nous devons continuer dans cette direction.
"Nous devons imposer notre rythme à tous nos adversaires. Nous devons les forcer à pratiquer notre style de jeu et si nous y parvenons, ils rencontreront beaucoup de difficultés face à nous.
"Lors des deux premiers matchs, nous avons été tellement intenses que nos adversaires se sont rapidement fatigués, ce qui leur a fait perdre bon nombre de ballons et commettre des fautes, deux éléments dont nous avons pu profiter.
"À chaque fois que nous jouons lentement ou que nous devons attaquer une défense en zone, nous éprouvons passablement de peine car nous n'arrivons pas à marquer des points faciles en contre-attaque ou à provoquer des pertes de ballons. Nous l'avons maintenant compris et nous allons le corriger," assure Mbala.
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— FIBA AfroBasket (@AfroBasket) February 23, 2020
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Le polyvalent ailier sait que pour permettre au Cameroun d'étouffer ses adversaires, ses coéquipiers et lui doivent se maintenir en forme.
Le joueur de 2.03m a tourné à 12 points de moyenne en février, tout en étant le meilleur rebondeur de sa sélection avec 9.7 rebonds par match. Il estime que l'addition de certains jeunes a redynamisé la sélection camerounaise.
Samir Gbetkom (22 ans) a fait ses débuts avec le Cameroun en février, mais le distributeur a immédiatement fait sentir sa présence sur le terrain, avec 6.3 points de moyenne par match, et Mbala estime que c'est un signal très encourageant pour le futur du basket camerounais.
Samir Gbetkom
"Les jeunes apportent beaucoup d'énergie, c'est génial," note Mbala, ajoutant : "Ils veulent apprendre et ils sont prêts à tout donner. Tu le ressens aux entraînements et c'est plutôt prometteur.
"Notre style de jeu requiert de la fraîcheur physique, nous avons besoin de gars qui se donnent sans compter et qui ont envie de s'investir. C'est une formidable chance de les avoir dans notre équipe.
"Pour certains d'entre eux, c'est la première ou seconde apparition en sélection nationale, et ils veulent aider à construire ce projet sur lequel nous travaillons depuis quelques années.
"Je dois pouvoir les aider, les encadrer, car lorsque je suis arrivé dans l'équipe, j'ai pu profiter d'autres joueurs qui m'ont guidé. Si nous arrivons à le faire, nous retirerons le meilleur d'eux et cela nous permettra d'aborder sereinement la fenêtre de février."
Mbala veut encore prouver des choses au FIBA AfroBasket.
Ses débuts dans la compétition continentale, en 2017, ont été étincelants, En Tunisie, il avait compilé des moyennes incroyables de 21.8 points et de 9.3 rebonds par match, contribuant grandement au 5e rang obtenu par le Cameroun.
Mais presque quatre ans après l'aventure en Tunisie, le natif de Yaoundé aujourd'hui âgé de 25 ans s'est métamorphosé en un joueur encore meilleur, qui évolue actuellement en première division française avec le CSP Limoges.
Mbala espère que toute son expérience accumulée au fil des ans sera utile à des "Lions" désireux de retrouver les sommets de la hiérarchie continentale.
"Je joue régulièrement en championnat et en ligue européenne, ce qui m'a aidé à progresser.
"J'essaie de constamment m'améliorer, d'être un leader et de servir d'exemple pour les plus jeunes.
"J'espère que nous arriverons à prendre notre revanche contre la Côte d'Ivoire, car cela me poursuit depuis un moment. Il faut vraiment que je trouve un moyen d'aider mon équipe nationale à le faire l'année prochaine," conclut Mbala.
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