Retour tactique : Demi-finale UCAM Murcia - Unicaja
La deuxième demi-finale du Final Four de Belgrade a établi un nouveau palier sur le plan physique.
BELGRADE (Serbie) - La deuxième demi-finale du Final Four de Belgrade a établi un nouveau palier sur le plan physique.
Si la première demi-finale entre les vainqueurs de Lenovo Tenerife et Peristeri bwin a été axée sur la puissance de feu offensive, cette demi-finale en était le négatif, et les deux entraîneurs ont parlé lors de la conférence de presse d'après-match de la dimension physique défensive qui a été décisif.
"J'ai eu l'impression que nous avons dominé 75% du match" - Sito Alonso
Au final, Unicaja a montré à tout le monde pourquoi il occupe actuellement la première place du classement de la Liga Endesa espagnole et pourquoi il est le favori de la plupart des observateurs pour remporter le magnifique trophée de la BCL ici en Serbie.
Ils se sont imposés 80-74 dans la deuxième demi-finale face à UCAM Murcia, mais en vérité, ce n'était pas l'issue la plus probable pendant la majeure partie du match.
"Je pense que nous avons dominé 75% du match, non pas parce que nous gagnions pendant cette période, mais parce que nous avons beaucoup mieux joué", a déclaré Alonso.
"Dans les 20 premières minutes, ils n'ont réussi que six tirs à 3-points et ils en ont marqué 11 sur 19 dans les 20 minutes suivantes.
Les 20 premières minutes ont en effet été dominées par la défense de Murcia. Ils utilisaient une pression intense sur le ballon, des couvertures agressives sur pick-and-roll et, en même temps, invitaient les meneurs de jeu d'Unicaja à devenir des shooteurs plutôt que des passeurs.
Le premier extrait ci-dessous illustre parfaitement le type de schéma qui fonctionnait pour eux. En regardant le clip, on ne peut s'empêcher de remarquer la trappe sur le ballon lorsque Nihad Dedovic reçoit une passe de David Kravish.
Mais il faut aussi prêter attention au numéro 10 de Murcia, Troy Caupain. Il délaisse complètement son homme, Alberto Diaz, pour défendre sur Kravish, laissant à Diaz tout l'espace nécessaire pour tenter sa chance. Non seulement Murcia a limité le nombre de tirs à 3-points de l'Unicaja, mais ils ont également dicté qui devait les prendre.
Les deux clips ci-dessous illustrent le caractère physique de la défense qui a posé des problèmes à l'équipe d'Ibon Navarro, l'entraîneur d'Unicaja.
Dans le premier, on voit le numéro 35 de Murcia, Simon Birgander, en position de drop très profonde lorsque Kendrick Perry d'Unicaja utilise l'écran porteur. Perry a pénétré avec le ballon et l'intérieur était là pour contester un tir difficile.
Dans le deuxième clip, on voit la pression exercée sur Perry, à la fois avec et sans le ballon. Jonah Radebaugh, pour Murcia, le serre de près et se bat bec et ongles pour l'empêcher de récupérer le ballon sur un main à main.
Finalement, Perry récupère le ballon et trouve Dylan Osetkowski au poste, où ce dernier réussit un tir difficile, mais on peut voir à quel point Unicaja a dû travailler dur pour chaque point au tableau d'affichage.
Sans surprise, Murcia menait 40-33 à la mi-temps.
Comme l'a suggéré Alonso, la deuxième mi-temps a été très différente et le mérite en revient à Navarro et à l'équipe de l'Unicaja pour leur adaptation.
Bien sûr, il est utile d'avoir de la profondeur dans son effectif et de pouvoir utiliser une option comme Tyler Kalinoski qui effectue des actions en sortie d'écran au lieu de permettre à Murcia de continuer à dominer en mettant la pression sur le ballon.
Une autre chose qui aide est d'avoir l'un des meilleurs défenseurs d'Europe, comme Alberto Diaz, dans son équipe.
Navarro a remercié Diaz d'avoir augmenté la pression sur le ballon et d'avoir répondu à l'intensité de Murcia. Le clip ci-dessous montre exactement ce qu'est Diaz.
Avec n'importe quel autre joueur sur le terrain, un rebond vers Murcia aurait été le début d'une nouvelle possession offensive pour eux, mais Diaz s'est jeté sur le terrain pour récupérer la balle, permettant à l'Unicaja de marquer facilement.
Voilà à quoi ressemble une action défensive :
Ce genre d'action peut galvaniser toute une équipe et connecter les 12 joueurs au match.
Et c'est exactement ce qui s'est passé. Les possessions suivantes ont vu Perry planter un tir contre la même couverture défensive en drop qui lui avait posé problème en première mi-temps.
L'instant d'après, Osetkowski a réussit un tir primé dans le coin alors que la défense de Murcia l'avait laissé pour aider dans la peinture. Si tard dans le match, ce sont des tirs qui brisent les schémas.
Les schémas défensifs de Murcia ne posant plus de problèmes insolubles à Unicaja, Alonso a été contraint de procéder à un ajustement de dernière minute.
Il a opté pour une défense en zone 3-2. Et cela a fonctionné. Murcia a ramené le déficit à un seul point.
L'éternel défi d'une défense de zone, cependant, est que vous risquez de laisser des shooteurs ouverts, et Unicaja a des shooteurs.
Dans ce cas, Kalinsoki et Carter ont réussi des tirs énormes contre la zone pour tuer le match.
Le prochain match d'Unicaja sera face un adversaire très familier, Lenovo Tenerife. S'agit-il d'une rivalité ? C'est une rivalité.
Les deux équipes se sont affrontées au début de l'année lors de la Copa del Rey espagnole, et c'est l'équipe canarienne qui a remporté la victoire.
Ils se retrouveront en finale dimanche à Belgrade. Un rendez-vous à ne pas manquer.