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01 - 09
July 2017
07/07/2017
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Enomoto au Caire grâce à une mixtape


CAIRO (FIBA U19 Basketball World Cup 2017) - Shinsaku Enomoto est le dernier produit du processus étendu de détection des jeunes talents au Japon. Et sa participation à la Coupe du Monde U19 FIBA 2017 est largement due à une mixtape.


Enomoto a fait au Caire ses débuts en équipe nationale. Son dernier match a été le meilleur de sa jeune carrière internationale, compilant 12 points et 8 rebonds lors de la cruelle défaite du Japon face à l'Italie en huitième de finale.

"Le coach nous a dit avant la rencontre que c'était probablement l'un des matches les plus importants pour notre pays. Nous voulions nous qualifier pour les quarts de finale, nous étions prêts à tout donner. C'est d'ailleurs ce que nous avons fait," dit Enomoto. "L'Italie est une très bonne équipe. Elle est extrêmement talentueuse. C'est vraiment dur de perdre comme ça sur un tir pareil (de Tommaso Oxilia à 1.4 secondes de la fin). Nous n'avons aucun regret, nous avons tout donné et nous sommes fiers de ça."

L'aventure d'Enomoto en Égypte doit sa raison d'être en grande partie à sa maman.

"J'avais fait un montage de mes meilleures actions en lycée et ma maman l'a envoyé à gauche à droite. Un des assistants coaches de la sélection nationale est tombé dessus et il m'a demandé de venir faire des tests. Je les ai faits et ils m'ont sélectionné," poursuit Enomoto. "C'est vraiment une expérience super cool. J'avais toujours rêvé de représenter mon pays. C'est une bonne sensation."

L'équipe nationale du Japon est de plus en plus représentative du pays - l'aspect multiculturel de la nation se faisant gentiment sentir dans la sélection. En plus de Rui Hachimura, dont le papa vient du Bénin, on retrouve le Germano-Japonais Avi Schafer et Enomoto, né à Okinawa d'un papa membre des 'American Armed Forces'.

Mais où Hachimura était déjà une star du système scolaire public japonais, Schafer a été dégoté par le coach du Japon Torsten Loibl et son staff dans un lycée international, un réseau dans lequel la fédération japonaise de basketball a longtemps rechigner à aller puiser.

Enomoto est lui encore plus loin du système public japonais, évoluant au Pima Community Junior College à Tucson, en Arizona. En fait, aux USA, Enomoto est connu sous le nom d'Isaiah Murphy. Il a vécu à Okinawa jusqu'à lâge de 3 ans, puis sa famille a déménagé en Alaska. Après un autre séjour au Japon, elle est retournée aux USA, où elle réside depuis quatre ans.

"Le plus gros du travail doit se faire au niveau du recrutement," dit Loibl, natif d'Allemagne. "Nous ne devons pas nous préoccuper des noms des écoles - de renommée ou pas. C'est là la plus grande différence. Nous devons trouver des gars qui pourront incarner le futur du basketball japonais."

Enomoto est heureux que la Japon ait élargi ses critères de recherche.

"Ils ont toujours prétendu que le Japon n'était pas une équipe solide au niveau international, mais coach Torsten a essayé de trouver des garçons avec du sang japonais et un peu de talent pour aider l'équipe," remarque-t-il.

Quand on lui demande s'il y a d'autres joueurs talentueux avec un héritage pluriethnique au Japon, Enomoto acquiesce et dit : "Absolument. Ils vont arriver."

Peut-être que ces joueurs ont juste besoin que leurs mamans envoient leurs mixtapes.

FIBA