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    La dernière samba de Varejao et Cie ?

    Le Maître du Temps est en train de reconsidérer son impact sur l'équipe nationale du Brésil. Quelque chose de mythique semble en effet se passer, sinon comment expliquer l'incroyable longévité des...

    SPLIT (Croatie) - Le Maître du Temps est en train de reconsidérer son impact sur l'équipe nationale du Brésil. Quelque chose de mythique semble en effet se passer, sinon comment expliquer l'incroyable longévité des Brésiliens.

    Alex Garcia a 41 ans, Anderson Varejao et Marcelinho Huertas en ont 38, et Rafael Hettsheimeir en a 35. Même Vitor Benite, qui était encore il n'y a pas si longtemps un jeune espoir, est entré dans la trentaine. Si vous vous étiez retrouvés au contact de la sélection brésilienne, comme cela a été notre cas durant la journée réservée aux médias à Split, ces chiffres vous auraient paru irréels.


    Ils sont détendus. Ils sont calmes. Ils prennent du plaisir et ils font plein de blagues. On croirait à s'y méprendre qu'ils sont au début de leur carrière, prêts à courir un marathon ou deux en portant fièrement les couleurs nationales. Mais au fond d'eux, ils savent très bien qu'ils sont en train de vivre leurs derniers moments ensemble avec la sélection brésilienne. L'heure de la dernière samba a sonné.

    "Oui, probablement," reconnaît Anderson Varejao. "Je ne peux que m'exprimer à mon propre sujet, mais je suis presque sûr que c'est ma dernière fois. Je vais en profiter un maximum. Et je vais tenter de qualifier le Brésil pour les JO de Tokyo."

    "J'AI LE SENTIMENT QUE L'ÉQUIPE SE PORTE BIEN ACTUELLEMENT, QU'ELLE EST RECONNUE ET RESPECTÉE PAR LES AUTRES PAYS." - Anderson Varejao


    Même s'il n'est plus jeune que de quelques mois, le distributeur de Lenovo Tenerife donne une réponse différente.

    "Je ne sais pas si c'est la dernière fois. Je n'en sais vraiment rien. Je n'ai pas encore pris de décision quant à mon avenir en sélection nationale," confie Marcelinho Huertas.

    Il est facile de comprendre pourquoi : Marcelinho vient d'être élu dans le Mejor Quinteto de la Liga Endesa, soit le "5 majeur" de la saison écoulée du championnat espagnol, réputé pour être le plus fort d'Europe.

    "Je me sens en forme, je peux amener quelque chose à notre pays. Cela dépend de beaucoup d'éléments," dit Huertas. "Nous essayons juste de profiter au mieux de ce tournoi. Je me sens toujours jeune à l'intérieur, mon appétit est grand et je suis encore performant au haut niveau, je veux continuer ainsi le plus longtemps possible." 

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    Avec des routiniers comme Varejao et Huertas prêts à sacrifier leur été pour l'équipe nationale, le coach Aco Petrovic semble détenir la panacée. Dès le premier jour, il n'a eu de cesse de vanter le bel équilibre de son groupe, mélangeant jeunes et expérimentés, sa volonté d'écrire un nouveau beau chapitre de l'histoire de la sélection brésilienne tout en intégrant la génération appelée à reprendre le flambeau.

    "Nous devons respecter leur envie d'être là, de participer à ce tournoi," commente Petrovic. "Ils veulent aller aux JO. À partir de là, la question de leur présence ou non ne s'est jamais posée. Bien sûr, une certaine forme physique était exigée, mais pour Marcelinho et Alex (Garcia), ce n'était pas un problème puisqu'ils ont tous deux disputé la saison entière avec Tenerife et Bauru respectivement. Le cas de Varejao était un peu différent, car il ne jouait pas. Il a cependant passé les deux derniers mois avec les Cleveland Cavaliers, il s'est remis en forme et c'est ainsi qu'il a mérité sa place pour Split."

    Il apparaît en effet en forme et sa coupe de cheveux caractéristique bondit toujours autant qu'à ses débuts en 2001. Il a remporté la médaille d'or des éditions 2005 et 2009 de la FIBA AmeriCup, ainsi que du Championnat d'Amérique du Sud FIBA et des Jeux panaméricains.

    "Nous avons connu pas mal de hauts et de bas durant ces 20 ans passés en équipe nationale," note-t-il. "Nous avons vécu des bons moments, mais aussi des mauvais. Nous avons gagné pas mal de choses, mais nous avons également manqué la qualification pour des événements majeurs, notamment les JO, ce qui a été dur à digérer. J'ai le sentiment que l'équipe se porte bien actuellement, qu'elle est reconnue et respectée par les autres pays, ce qui est bien. J'espère juste que cela va continuer ainsi. Je souhaite bonne chance à la génération montante."

    Alors, quels sont les joueurs sur lesquels nous devrons porter une attention toute particulière ?

    "Vous verrez dans ce tournoi," rigole Varejao, tandis que Marcelinho nous donne une réponse bien plus précise.

    "Il y a beaucoup de gars que les gens connaissent déjà, qui jouent en NBA comme (Bruno) Caboclo et (Cristiano) Felicio. Il y a aussi des joueurs comme Georginho, Yago et même Leo Meindl, qui sort lui d'une bonne saison en Espagne, mais encore Leo Demetrio, Caio Pacheco... Ils sont vraiment intéressants pour le futur. Ils ont énormément de talent, il leur manque juste un peu d'expérience."


    Toutefois, les deux joueurs les plus prometteurs ne seront malheureusement pas de la partie. Aco Petrovic ne se cherchera jamais d'excuses, mais il ne peut cacher sa déception de ne pas pouvoir compter sur eux à Split.

    "L'absence de mes deux joueurs les plus talentueux est une mauvais nouvelle pour nous. Didi Louzada doit travailler de manière individuelle pour assurer la suite de sa carrière avec les New Orleans Pelicans et Gui Santos se présentera à la NBA Draft 2021. C'est vraiment dommage qu'ils ne soient pas là, car ils sont le résultat de tous mes efforts consentis pour le Brésil ces dernières années."

    Objectivement, ce n'est pas une nouvelle catastrophique. Si les anciens arrivent à décrocher un billet pour Tokyo, le Brésil pourra continuer à être présent dans les événements majeurs, l'occasion à chaque fois d'acquérir davantage d'expérience très précieuse, de quoi devenir peut-être un jour un candidat sérieux à une place sur un podium mondial. Les jeunes seront poussés en avant, car Marcelinho Huertas n'a aucune intention de lever le pied. Voilà le conseil qu'il leur donne :

    "Ne jamais se fixer de limites. Parfois, vous arrivez au sommet du niveau dans lequel vous évoluez, la situation devient confortable, vous vous relâchez et après c'est difficile de franchir un autre palier. Il faut faire part d'ouverture d'esprit, apprendre tous les jours, rester humble. S'entourer uniquement de gens qui veulent vraiment vous aider, prêts à vous dire vos quatre vérités. Des fois, la vérité blesse, mais elle vous permet de progresser et d'avancer," lance le distributeur.

    Il sera toujours disponible pour dispenser ses conseils à la nouvelle génération, même si 2021 s'avérait être sa dernière samba avec la sélection du Brésil.

    "Je fais de mon mieux pour prendre soin de mon corps, j'ai changé un peu mes habitudes, notamment alimentaires. Cela s'est ressenti sur le terrain et a eu un impact sur mon hygiène de vie, sur mes sensations, sur ma récupération. Franchement, malgré mes 39 ans, je me sens bien. J'ai le sentiment d'avoir à nouveau 28 ou 30 ans. Tant que mon corps tient bon, je continuerai à m'entraîner, à rester concentré. Peut-être que ma carrière se prolongera de cinq ans."

    Avec un Marcelinho rajeuni, un athlète remarquable comme Alex et un Anderson affamé, les protégés du coach Petrovic ont de quoi causer des dégâts. Et le fait que Petrovic évoluera sur ses terres natales, prêt à y défier l'équipe de Croatie, ne fait qu'augmenter la motivation d'aller chercher la qualification pour les JO.

    "Aco connaît bien la sélection croate, il l'a coachée lors des JO de Rio," ajoute Varejao. "Ce pourrait être une bonne chose pour nous, mais si nous n'abordons pas ce tournoi avec la mentalité juste, nous ne gagnerons pas."

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