Les grands joueurs savent s'illustrer au bon moment
Tomas Satoransky, les ailiers de l'Italie, Patty Mills, Evan Fournier : quand les choses se compliquent, les plus habiles trouvent des parades et brillent, en particulier lorsqu'il s'agit des JO.
TOKYO (Japon) - Tomas Satoransky, les ailiers de l'Italie, Patty Mills, Evan Fournier : quand les choses se compliquent, les plus habiles trouvent des parades et brillent, en particulier lorsqu'il s'agit des JO.
La République tchèque a fait ses débuts aux JO et la nervosité pouvait se faire sentir jusqu'à la 20e rangée des tribunes de la Saitama Super Arena. Tomas Satoransky ne voudra probablement pas l'admettre, mais il a été le premier à subir la pression inhérente à cette grande première pour son pays. Ses dunks à l'échauffement n'ont pas suffi à l'évacuer.
Satoransky n'a réussi que 2 de ses 14 tirs, mais il a fait tout le reste très bien, avec au final 6 points, 8 rebonds, 8 assists et 5 ballons récupérés. Les Tchèques ont mené de 22 points contre l'Iran, mais ils se sont relâchés trop vite, laissant l'équipe asiatique revenir dangereusement au score avant de finalement s'imposer 84-78.
"Nous avions besoin d'un succès. Mieux vaut gagner que perdre, bien sûr. Nous sommes un peu déçus, car nous menions de 22 points, mais je continue de penser que nous avons les moyens de battre la France," dit le coach de la République tchèque Ronen Ginzburg. "Je suis content de cette victoire. Nous aurions pu nous imposer plus nettement, mais je suis content."
Satoransky ne s'est pas montré aussi adroit que lors du TQO de Victoria, mais il a été solide sur l'ensemble du match
Il ne semblait pas trop inquiet de la mauvaise soirée aux tirs de Satoransky, car il a disposé de 10 autres joueurs capables de compenser. C'est Patrik Auda (16 points, 6 rebonds) qui résume le mieux l'influence de Tomas et de Jan Vesely.
"Ce sont tous deux de formidables joueurs, leur présence sur le terrain simplifie tout," déclare Auda. "J'apprends énormément à leur contact, ils ont tellement d'expérience, c'est vraiment un plaisir de jouer avec eux."
Melli et Fontecchio ont largement contribué au succès important contre l'Allemagne
Les leaders de l'Italie ont quant à eux pleinement répondu présent. Bon, Simone Fontecchio s'est illustré avec 20 points, et notamment un 5-sur-5 à trois points, mais Nicolo Melli et Danilo Gallinari ont eux aussi été décisifs pour permettre à l'Italie de conclure la partie sur un partiel de 12-0, avec à la clé une victoire 92-82 contre l'Allemagne.
"J'avais espéré que le fait que Gallinari n'ait pas joué avec la sélection auparavant pose des problèmes à l'Italie, mais il a été remarquable," reconnaît le coach allemand Henrik Rödl. "Quand il arrive à trouver ses tirs, il les rate rarement. Débarquer ainsi et produire ce genre de performance est très impressionnant."
Gallinari a marqué 18 points en sortie de banc et sa contribution a soulagé toute l'équipe. Melli a eu de la peine au Tournoi de Qualification Olympique FIBA de Belgrade (Serbie), ne totalisant que 10 points en trois matchs. Tout cela appartient désormais au passé, car le capitaine a fini avec 13 points, ajoutant deux ballons récupérés à des moments clés.
"Je suis super heureux pour Nicolo Melli. Il a connu une année difficile en NBA, sans beaucoup jouer, et il a été en difficulté au TQO, mais il a toujours montré l'exemple en défense, au rebond et par son altruisme en attaque," noter Fontecchio. "C'est un leader. Il l'a une nouvelle fois démontré aujourd'hui, avec des paniers et des actions cruciaux. Je suis vraiment très content pour lui."
Patty Mills s'est à nouveau illustré avec le maillot des Boomers
La 3e rencontre de la journée est restée indécise pendant 20 minutes, puis Patty Mills a décidé de prendre les choses en main. L'Australie a largement dominé le Nigeria 84-67 , sous l'impulsion de son porte-drapeau, auteur de 25 points, 6 assists, 4 rebonds et 4 ballons récupérés. À chaque fois qu'il revêt le maillot des Boomers, Mills réussit quelque chose de spécial.
"Patty a un rôle beaucoup plus important ici (qu'aux San Antonio Spurs). Il a une énorme confiance, il touche plus le ballon et pour moi, c'est intéressant, car notre première expérience ensemble remonte à Beijing en 2008," commente le coach de l'Australie Brian Goorjian. "Nous avions affronté les USA là-bas, et notre meilleur atout avait été le pick-and-roll avec Patty et Andrew Bogut, ils n'arrivaient pas à défendre dessus. C'est une vraie chance de l'avoir avec nous, c'est évident."
Mills ajoute : "Je suis comme je suis. Mon rendement dépend du rôle que je joue."
Evan Fournier se montrant à son avantage face à l'un des meilleurs défenseurs au monde, Draymond Green
Pour conclure la journée, Evan Fournier a une nouvelle fois mis à mal la défense américaine. La France vient d'aligner deux succès consécutifs contre les USA, une performance que l'Argentine avait réussi à la Coupe du Monde FIBA 2002 et aux JO de 2004. La sélection argentine avait perdu deux fois contre les USA à la FIBA AmeriCup en 2003, mais cela n'enlève rien à ses deux succès de suite dans des compétitions mondiales.
"La grande différence entre aujourd'hui et la Coupe du Monde FIBA 2019, c'est que ce n'était qu'un match de la phase de groupes. Nous en avons gagné un, mais nous pouvons perdre les deux suivants et devoir rentrer chez nous. L'autre était un quart de finale, ce qui est totalement différent," explique Evan Fournier au sujet de l'absence d'émotion particulière à l'issue de la rencontre remportée par la France contre les USA (83-76) à Tokyo.
Arrivé un jour plus tôt, Jrue Holiday a été le meilleur Américain lors du premier match des USA à Tokyo
Fournier a marqué 28 points à 11-sur-22 aux tirs, se montrant très incisif en attaque et ne rechignant pas à défendre sur Kevin Durant. Jrue Holiday a fait une entrée remarquée avec 18 points en sortie de banc, mais ses efforts n'ont pas suffi.
Avec un Damian Lillard à la peine contre la solidité défensive de la France et un Durant en proie à des problèmes de fautes, les USA n'ont pas trouvé de leader dans les dernières minutes. Ils ont ainsi perdu leur premier match aux JO depuis 25 ans. Ils affronteront la République tchèque et l'Iran lors des deux prochains matchs. Il n'est de loin pas trop tard pour lancer la machine dans la bonne direction.
Fournier est celui qui décrit le mieux son adversaire du jour.
"Il ne faut pas partir perdants (contre les USA). C'est ça, le vrai message. Il faut leur montrer que vous souhaitez gagner tout autant qu'eux. Ils sont meilleurs individuellement, mais une équipe peut les battre."
Ce d'autant si cette équipe dispose d'un leader prêt à montrer la voie à suivre.
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