La France s'est trouvée trois nouveaux mousquetaires

SANTA FE (FIBA U17 Basketball World Cup 2018) - Les Trois Mousquetaires sont des personnages historiques de l'histoire française du 17ème siècle. 400 ans plus tard, la France peut se targuer d'avoir un nouveau trio prêt à jouer les héros pour leur pays à la Coupe du Monde U17 FIBA 2018.

À la place d'Athos, Porthos et Aramis, il y a cette fois en Argentine Malcolm Cazalon, Killian Hayes et Théo Maledon, qui ont guidé la France  vers sa toute première demi-finale dans cette compétition.

"Cela a énormément de signification," dit le capitaine Maledon au sujet des performances de sa sélection. "Nous sommes en train d'écrire l'histoire de l'équipe nationale de France, nous en sommes très fiers et nous en voulons plus."

Au sujet de la victoire en quart de finale contre la Turquie, Hayes commente : "C'est important, mais nous devons nous concentrer sur le match suivant."

Cazalon, pendant ce temps, était moins réservé que ses deux coéquipiers. Il ajoute : "Notre objectif est d'arriver en finale et de battre les USA. C'est ce que nous allons faire. Personne ne l'a jamais fait."

Les Trois Mousquetaires sont connus pour leur culot, leurs acrobaties, leur témérité et leur flamboyance. Cette description correspond très bien au trio d'arrières français. Cazalon, Hayes et Maledon ont combiné pour 74 des 86 points de la France contre la Turquie (86-70).

Tous les trois ont été solides depuis le début du tournoi. Au cours des cinq victoires acquises jusqu'ici en Argentine, Cazalon tourne à 17.8 points, 4.8 rebonds, 2.8 ballons récupérés et 2.0 assists de moyenne. Hayes quant à lui affiche 16.6 points, 3.8 assists, 3.6 rebonds, 3.0 ballons récupérés et 1.2 contres de moyenne. Maledon complète ses compères avec 11.8 points, 6.0 rebonds, 3.8 assists et 1.0 ballon récupéré.

"Ils sont amis en-dehors du terrain, ils se connaissent bien. Ils amènent une mentalité de gagneur à cette équipe," dit le coach de la France Lamine Kebe à leur sujet.

"Je pense que c'est un grand trio," déclare Maledon. "Nous apprécions vraiment de jouer ensemble, il y a toujours une menace sur le terrain. Si Killian et Malcolm jouent, je peux aussi être aligné, donc on peut tous jouer ensemble. C'est une bonne chose pour nous et pour l'équipe."

Quand on demande à Hayes ce qui les rend si dangereux, il répond : "Nous jouons avec beaucoup d'intensité. Nous sommes tous talentueux et nous jouons de manière collective." 

Ce tournoi en Argentine est la première opportunité pour les trois joueurs d'évoluer côte à côte pour la France - Cazalon avait en effet manqué le Championnat d'Europe U16 FIBA 2017 à cause d'une blessure à un genou. Il avait dû suivre les exploits de la France - la conquête du titre, une première depuis 2014 - depuis chez lui.

"J'étais triste de ne pas pouvoir être là, mais les gars m'ont vraiment rendu heureux avec ce trophée," précise Cazalon.

"ILS SONT AMIS EN-DEHORS DU TERRAIN, ILS SE CONNAISSENT BIEN. ILS AMÈNENT UNE MENTALITÉ DE GAGNEUR À CETTE ÉQUIPE."Kebe

La France faisait déjà partie l'été passé des grandes nations du basketball européen U16 en dépit de l'absence de Cazalon. Avec lui et son explosivité, ils sont devenus encore plus dangereux.

"Il nous amène beaucoup d'énergie. Il est tout le temps à l'affût sur les contre-attaques. Il parle beaucoup à l'autre équipe et arrive à entrer dans la tête des adversaires. Il nous donne une grosse dose d'excitation," dit Hayes de son coéquipier Cazalon.

"C'est une menace de plus sur le terrain," lance Maledon sur Cazalon. "Il a de la facilité à scorer, c'est précieux pour nous. L'an passé, il y avait eu des matches où nous avions eu de la peine à marquer, désormais avec Malcolm, cela sera plus facile."

Cazalon apporte un autre ingrédient à la sélection française - son extraversion et sa personnalité parmi les leaders forment un bon équilibre avec les profils plus discrets et réservés de Hayes et Maledon, pourtant tout aussi déterminés.

"À la fin du match, nous menions de 20 points et il était encore à vouloir accélérer. Nous voulions plutôt calmer le jeu," s'amuse Hayes à propos du caractère presque sauvage de Cazalon.

Cazalon reconnaît que l'équipe a besoin d'un peu de ça - une forme de prétention pour affirmer que la France "aurait détruit" le Monténégro si elle l'avait affronté en demi-finale. Ce que ni Hayes ni Maladon n'auraient osé lancer aux médias.

"Il faut des deux," sourit Cazalon. "Ma manière d'être est une bonne chose pour l'équipe."

Cela fait près de 400 ans que la France attend un nouveau trio de mousquetaires. Avec Cazalon, Hayes et Maledon, elle l'a peut-être enfin.

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