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18 - 26
September 2021
22/09/2021
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La famille Ewodo, riche d'une longue tradition dans le basket

YAOUNDÉ (Cameroun) - La Camerounaise Marina Ewodo a débarqué au FIBA Women's AfroBasket 2021 avec comme but ultime d'aider les "Lionnes" à évoluer à leur meilleur niveau devant leur public.

Lorsque la longiligne ailière de 1.85m a terminé meilleure marqueuse de son équipe avec 16 points dans la confortable victoire du Cameroun contre le Kenya (74-50), elle s'est immédiatement fait une place dans le cœur des fans de la sélection camerounaise.

« LE BUT ULTIME EST D'ALLER LE PLUS LOIN POSSIBLE DANS LE TOURNOI ET DONC DE REMPORTER CE FIBA WOMEN'S AFROBASKET 2021. » - Marina Ewodo

«Les pommes ne tombent jamais loin de l'arbre » déclare un membre du cadre national pour décrire la prestation d'Ewodo.

La native de Pau est en effet issue d'une famille au riche héritage dans le monde du ballon orange, établi depuis presque trois décennies.

Son père Narcisse Ewodo a été international camerounais et il a disputé le FIBA AfroBasket 1992 au Caire (Égypte).

Ailier de 2.02m, Ewodo Sr. est considéré comme l'un des meilleurs basketteurs camerounais de tous les temps.

La carrière de Narcisse Ewodo l'a vu passer par des clubs français à Toulouse, Pau, Cholet et Le Havre, ainsi que par la Bundesliga allemande, dont il a été le meilleur marqueur durant la saison 2004-2005, avec une moyenne de 21 points pour BG Karlsruhe.

Avec Pau, Ewodo a remporté deux fois le championnat de France (1998 et 1999) et c'est pendant sa première année au club que Marina est née.

Narcisse Ewodo

« Ma famille est à fond dans le basket », note Marina Ewodo dans un entretien accordé à FIBA.basketball.

« L'amour de mon père pour ce sport est contagieux et il n'a jamais arrêté de nous encourager, mes sœurs et moi, à jouer au basket.

« Le basket occupe une grande partie de ma vie depuis que je suis petite. »

Même si la joueuse de 23 ans a vécu les belles années de son papa, ce n'est qu'adolescente qu'elle a choisi de se lancer dans la discipline.

« Au début, c'est plutôt mon père qui voulait que nous partagions sa passion, le basket ne m'intéressait pas trop.

« Plus j'y ai joué, plus je l'ai apprécié, pour finir par l'adorer, surtout parce qu'il me permettait de rencontrer plein de nouvelles coéquipières et de me lier d'amitié avec certaines d'entre elles », confie Ewodo avant d'ajouter que c'est devenu sérieux vers ses 14 ans, quand elle a réalisé qu'elle avait le talent pour réussir.

Marina n'était pas la seule fille Ewodo qui y pensait. Sa jeune sœur Yohana Isabelle était elle déjà passionnée de basket.

L'arrière-shooteuse de 20 ans, qui a modelé son jeu sur celui de son père, a fait partie des sélections jeunesse de la France, avec notamment des moyennes de 5.7 points et 4.7 rebonds à la Coupe du Monde Féminine U17 FIBA 2018 en Biélorussie, où la France a pris le second rang final.


Yohana Ewodo

Marina Ewodo admet que d'être entourée d'autant de mordus de basket a un prix, les repas de famille tournant souvent inévitablement en séances tactiques et critiques de matchs.

« Le basket finit toujours au centre des discussions », rigole Ewodo.

« Mon père nous donne aux deux sans cesse des conseils pour progresser et nous apprenons beaucoup au contact l'une de l'autre, car nous avons des jeux très différents.

« Je peux apprendre plein de choses d'elle, et vice versa.

« Cette saison, Yohana et moi allons jouer dans le même championnat, ce sera donc intéresant de s'affronter », indique l'internationale camerounaise.

«J'ai une autre sœur âgée de 17 ans qui jouait aussi, mais elle a pris un peu ses distances avec la compétition maintenant, préférant pratiquer le basket juste pour le plaisir. Mais quand nous sommes toutes réunies, nous adorons jouer et nous amuser ensemble. »

Prendre du plaisir tout en jouant a été l'un des mottos d'Ewodo tout au long de sa carrière.

Son sens du jeu et son énergie sur le terrain ont été une nouvelle fois évidents dans la victoire 71-40 contre le Cap-Vert, avec 11 points à son actif.

Mais Ewodo ne veut pas s'attarder sur sa performance individuelle, préférant relever les mérites de l'équipe, qui affiche une belle force collective quand bien même huit des joueuses présentes cette année - y compris elle - participent pour la toute première fois à la compétition continentale.

«Le projet autour de cette équipe du Cameroun m'a séduite », déclare Ewodo.

« J'ai parlé avec le coach Ahmed Mbombo Njoya et j'ai été très intéressée par sa philosophie, son envie de travailler avec une nouvelle génération et de bâtir pour le futur.

« Je pense que ce qui m'aide à avoir du succès sur le terrain est le fait que je crois en mon jeu et en mes tirs.

« Mes coéquipières me facilitent les choses, car elles ont confiance en moi, et c'est cette confiance qui m'entoure qui m'aide à jouer plus détendue.

«Nous estimons posséder tous les atouts nécessaires. Nous avons confiance les unes dans les autres et j'ai le sentiment que nous sommes extrêmement solidaires. Je prends énormément de plaisir à jouer dans cette équipe. »

La cohésion du Cameroun sera mise à l'épreuve en quarts de finale, face à l'Égypte.

Ewodo estime que la volonté de retrouver les sommets de la hiérarchie continentale est une priorité.

Il y a six ans, à domicile, le Cameroun avait cédé en finale contre le Sénégal, mais les Camerounaises présentes cette semaine à Yaoundé sont audacieuses, tout en ne manquant pas de prudence.

« Le but ultime est d'aller le plus loin possible dans le tournoi et donc de remporter ce FIBA Women's AfroBasket 2021, » révèle Ewodo.

« Notre équipe respecte toutes les autres, sans en avoir toutefois peur. Notre objectif est de tout donner afin d'éviter d'avoir des regrets. Notre groupe est jeune et rempli de néophytes, ceci pourrait avoir son importance.

«Comme ne cessent de nous le rappeler les coachs, nous devons faire en sorte de pouvoir nous regarder dans le miroir en étant conscientes d'avoir fait le maximum.

« C'est pourquoi nous allons faire de notre mieux pour satisfaire nos fans », conclut-elle.

FIBA