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26 juillet, 2021
08 août
03/08/2021
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Power Rankings - Volume 3

TOKYO (Japon) - Le Tournoi Olympique Féminin va entrer mercredi dans sa phase finale et à la veille des quarts de finale, nous vous proposons une petite revue des équipes encore en course pour le titre.

Voici notre dernière édition des 'Power Rankings', qui prennent en compte le  Volume 2, tout ce qui s'est passé durant la phase de groupes et bien sûr le tirage au sort des quarts de finale.

#1 USA USA  (0)

Bilan à Tokyo : 3-0
FIBA World Ranking, présenté par Nike : 1ers

Toujours l'équipe à battre, les USA ne sont pas au mieux depuis leur défaite contre le Nigeria en préparation, la rencontre difficile contre le Japon et le défi lancé par la France - ne parvenant à faire la différence qu'en toute fin de match. Mais les Américaines restent les favorites pour l'or, car elles sont talentueuses et bénéficient d'une belle profondeur de banc. Il leur faut juste trouver la bonne carburation. Breanna Stewart a été impressionnante et A'Ja Wilson réussit de remarquables débuts olympiques avec un double-double de moyenne. Sue Bird a atteint la barre des 100 assists et son meilleur total dans un match des JO. Trois victoires séparent les USA d'un autre titre olympique et nous ne voyons pas comment celui-ci leur échappera.

#2 Japon  JPN (+6)

Bilan à Tokyo : 2-1
FIBA World Ranking, présenté par Nike : 10e

Mon cœur plutôt que ma raison ? Peut-être. En décembre, j'ai dit que le Japon pourrait aller jusqu'en finale, puis je l'ai classé au 8e rang juste avant le tournoi, car sans sa leader Ramu Tokashiki (sa pièce maîtresse), sa situation n'était pas claire. Même si elle a perdu contre les USA, l'équipe joue bien. Elle pratique un jeu collectif, déploie une énergie folle et elle regorge de talents offensifs. Le coach du Nigeria a rigolé quand on lui a demandé comment défendre sur les Japonaises. Il a souligné l'adresse des tireuses si elles ont de l'espace, et leur tranchant en pénétration si vous les marquez de trop près. La sélection japonaise est parfaitement coachée, elle détient une vraie identité et est déterminée, mais la Belgique lui lancera un énorme défi en quarts de finale. C'est clairement du 50-50. J'ai peut-être juste trop envie d'un conte de fée après tout ce qui s'est passé pour la nation hôte. Pas de quoi me blâmer, n'est-ce pas ?

#3 Chine CHN  (0)

Bilan à Tokyo : 3-0
FIBA World Ranking, présenté par Nike : 9e

Depuis le Tournoi de Qualification Olympique Féminin FIBA, la Chine affiche un bilan de 6-0, avec des succès contre l'Espagne, l'Australia et la Belgique. Le coach Limin Xu clame que cette qualification pour les quarts de finale doit beaucoup à la chance, mais pour moi, cela n'a rien à voir avec la chance. La Chine possède de solides intérieures, avec Yueru Li en tête, plutôt que Xu Han comme attendu. Cette équipe est aussi adroite aux tirs. Très disciplinée, elle peut également profiter des conseils de Yao Ming, assis derrière le banc. Les joueuses - en particulier les ailières - en retirent pas mal de confiance, cela se voit. Le quart de finale contre la Serbie sera compliqué, mais vous ne pouvez que vous montrer impressionné par cette nation qui gravit un à un les échelons vers les sommets de la hiérarchie mondiale. Ses résultats me confortent dans mon idée de la placer au 3e rang du Volume 2 et je n'ai aucune raison de la déloger de cette place maintenant.

#4 Espagne ESP  (+3)

Bilan à Tokyo : 3-0
FIBA World Ranking, présenté par Nike : 3e

Soyons clairs : l'issue du quart de finale contre la France pourrait se jouer à pile ou face. Les deux équipes se connaissent par cœur et elles se sont affrontées à plusieurs reprises en préparation cet été. La raison de cette progression au classement tient du fait que les Espagnoles sont de retour. Oui, de retour après une décevante 7e place au FIBA Women's EuroBasket disputé chez elles. L'étincelle est de nouveau là et leur défense agressive aussi. J'adore Astou Ndour et tout ce qu'elle a déjà fait, tandis que Laura Gil a élevé le niveau de son jeu. Cristina Ouvina joue bien, Alba Torrens est toujours prête à gagner et Maite Cazorla est en train de percer. Le coach Mondelo a dû sourire au moment du tirage au sort. Il le sait : des détails décideront du vainqueur. Il sait comment battre la France. Son équipe devra toutefois prendre grand soin du ballon. Affaire à suivre, mais nous sommes contents de retrouver l'Espagne à son meilleur niveau après la compétition ratée à Valence.

#5 France   (-1)

Bilan à Tokyo : 2-1
FIBA World Ranking, présenté par Nike : 5e

Oui, ce 50-50 contre l'Espagne en quarts de finale fait reculer la France d'un rang, car pour le moment, elle n'a fait que battre une équipe du Nigeria plutôt limitée. Bien sûr, les Bleues sont tout à fait capables non seulement de s'imposer face à l'Espagne, mais en plus d'aller loin dans la compétition. La sélection tricolore est très talentueuse, elle doit toutefois réussir à maîtriser le tempo de ses matchs. Elle l'a fait contre les USA et le résultat a été excellent. Les Françaises sont soudain apparues puissantes, dangereuses et les talents se sont révélés. Six joueuses ont marqué 10 points ou plus et la prometteuse Iliana Rupert a été formidable. Je suis convaincu que si elles avaient affiché la même maîtrise à Valence, elles auraient décroché le titre européen. Pourquoi elles ne l'ont pas fait ? Soyez audacieuses, soyez courageuses, chères Françaises ! Détendez-vous et montez votre intensité d'un cran. Déployez votre force collective et tout sera possible. Vous ne devez pas toujours jouer en contrôle. Repensez à votre aventure à la Coupe du Monde Fémimine FIBA 2018 en Espagne. Faites un 'copier-coller'.

#6 Belgique BEL  (0)

Bilan à Tokyo : 2-1
FIBA World Ranking, présenté par Nike : 6e

En parlant de 'copier-coller'... Vous l'avez deviné, c'est du 50-50 dans le quart de finale contre le Japon. Les 'Cats' pourraient gagner et prolonger leur aventure olympique. Le positif, c'est que les Belges ont engrangé deux succès avant de buter contre la Chine, un revers qui doit servir de motivation. Mon problème, c'est que je n'ai rien vu de nouveau ou de différent. Le schéma est toujours le même. Emma Meesseman domine et l'équipe se repose ensuite sur les prestations de deux ou trois autres joueuses qui l'entourent. Elle est incroyable, mais elle ne peut pas tout faire. Bien sûr, ses coéquipières ont su se montrer. Mais la Belgique aura désormais besoin d'un effort collectif comme jamais auparavant. Une superbe occasion se présente à elle. C'est une autre équipe très bien coachée qui pratique du bon basket, mais dispose-t-elle des qualités mentales et physiques pour non seulement battre le Japon, mais aussi aller plus loin ? Les 'Cats' devront être fortes, au point techniquement, et elles devront marquer leurs tirs et répondre présent physiquement. L'opportunité est très belle, sauront-elles la saisir ?

#7 Serbie SRB (-5)

Bilan à Tokyo : 2-1
FIBA World Ranking, présenté par Nike : 8e

Sévère ? Oui, évidemment, un peu. Surtout que la Serbie peut battre le Chine en quarts de finale, mais avoir les USA dans sa partie du tableau est une mauvaise nouvelle. Jusqu'à présent à Tokyo, nous avons vu trois visages : le bon, le mauvais et le laid - dans cet ordre précis. La victoire contre le Canada (malgré les nombreux ballons perdus) était le bon, après elle a été mauvaise contre l'Espagne et s'est inclinée assez nettement, et elle a ensuite obtenu une très laide victoire contre la Corée. Il paraît que les échecs de certains autres athlètes serbes de premier plan aux JO a augmenté la pression sur la sélection féminine. Sonja Vasic est à la peine physiquement et si la MVP du FIBA Women's EuroBasket ne retrouve pas de sa superbe, le podium apparaît inaccessible. Après, c'est justement quand elle est dos au mur que la Serbie produit son meilleur niveau. Mais au vu de ce qu'elle a montré dans ce tournoi, les batteries semblent à plat. Les Serbes ont l'air épuisées mentalement. 

#8 Australie AUS  (-3)

Bilan à Tokyo : 1-2
FIBA World Ranking, présenté par Nike : 2e

Tout le bruit autour du forfait de Cambage n'était pas idéal en fin de préparation - ni affronter la Belgique et la Chine au Japon. Les Opals ont dû s'employer contre le Porto Rico pour obtenir la différence de points nécessaire pour se qualifier pour les quarts de finale. Marianna Tolo et Cayla George ont été excellentes sous les paniers et elles ont prouvé que la sélection australienne pouvait nourrir des ambitions en dépit de l'absence de qui vous savez. Ajoutez à cela Ezi Magbegor, probablement la meilleure de son équipe malgré son jeune âge, et vous voyez la lumière au bout du tunnel. C'est juste que ce tunnel vient de s'allonger avec les USA comme adversaires en quarts de finale. Avec la Coupe du Monde Féminine 2022 qui se profile déjà, le souci principal des Opals se situe au niveau des postes arrières, où l'équipe semble manquer d'assise. Cette qualification doit être tout de même un grand soulagement.

#9 Canada CAN  (0)

Bilan à Tokyo : 1-2
FIBA World Ranking, présenté par Nike : 4e

Le Canada a parfaitement répondu à nos attentes... Il y a 18 mois, à l'issue du TQOF d'Ostende, je le voyais remporter la médaille de bronze. Mais les Canadiennes ont régressé depuis. Comme présenté dans les volumes précédents, le manque de préparation et l'absence des joueuses clés à la FIBA Women's AmeriCup se paie comptant. Irrégulières, pas assez agressives, elles n'ont pas réussi à imposer leur style aux autres équipes. La sélection canadienne manque également cruellement de variété parfois. Saluons cependant les prestations de Bridget Carleton, impeccable depuis le début du tournoi. Mais les leaders présumées n'ont pas su élever leur niveau de jeu - comme attendu. Le terme 'Canada Basketball' a été souvent cité en conférence d'après-match, mais je dois avouer ne plus être sûr de ce qu'il signifie vraiment. Il faut absolument que l'équipe se remette en question. L'année 2021 a été désastreuse, avec notamment une 4e place dans la compétition continentale.

#10 Corée KOR (+1)

Bilan à Tokyo : 0-3
FIBA World Ranking, présenté par Nike : 19e

Nous savions dès le début que la Corée manquait de force offensive et de profondeur. Elle a été maladroite aux tirs, démontrant toutefois de belles aptitudes contre la Serbie, arrachant presque un succès de prestige contre le champion d'Europe en titre lors de l'ultime journée de la phase de groupes. Ji Su Park a été impressionnante, comme d'habitude, alors que Leeseul Kang et Kim Danbi ont été plutôt solides. Hyejin Park est porteuse d'espoirs et elle a démontré tout son potentiel par moments. Mais sa dernière victoire à ce niveau (JO ou Coupe du Monde) remonte à 2010, la série de défaites est donc très longue. Les Coréennes ont cependant travaillé dur, elles n'ont jamais abandonné et elles ne sont pas passées loin d'un succès contre la Serbie et l'Espagne : elles ont de quoi être fières d'elles-mêmes.

#11 Nigeria NGR  (-1)

Bilan à Tokyo : 0-3
FIBA World Ranking, présenté par Nike : 17e

Le Nigeria se trouvait dans un groupe difficile, c'est indéniable. Selon le coach Otis Hughley Jr., le Nigeria a disputé sa meilleure partie en ouverture contre les USA. Mais il est ensuite passé totalement à côté de ses matchs contre la France et le Japon, trop forts. Les Nigérianes n'ont pas caché leurs ambitions avant le tournoi, mais avec du recul, ce n'était peut-être qu'une tentative désespérée de se motiver. L'absence sur blessure d'Evelyn Akhator a pesé trop lourd et l'équipe a cruellement manqué d'expérience. Les spéculations autour de l'éligibilité de Williams et d'Ogwumike avant le tournoi n'ont pas aidé et le Nigeria ferait mieux de mettre l'accent sur la formation pour mieux entourer les éléments clés de la sélection senior.

#12 Porto Rico PUR  (0)

Bilan à Tokyo : 0-3
FIBA World Ranking, présenté par Nike : 23e

La qualification pour Tokyo a été un fantastique accomplissement pour elle, mais ses lacunes athlétiques ont été mises au grand jour durant la compétition. Je m'attendais à mieux. Certaines leaders ont paru hors de forme et cela a eu un énorme impact sur les résultats. Largement dominées dans tous les matchs, les Portoricaines manquent de taille dans la raquette. C'est la raison pour laquelle les meneuses se doivent d'être à leur meilleur niveau dans ce genre d'événements. Évidemment, les insulaires ne peuvent que souffrir d'avoir un championnat national aussi court, mais le Porto Rico doit viser plus haut. Espérons que cette qualification olympique va pousser des jeunes filles à commencer le basket. Les Portoricaines peuvent quand même être fières de leur participation à la finale de la FIBA AmeriCup Women en juin.

*Ces 'Power Rankings' sont entièrement subjectifs et ils ne sont en aucun cas un système de classement exact et précis. Tous les commentaires n’engagent que leur auteur.

Paul Nilsen

Paul Nilsen

Ces 'Power Rankings' du Tournoi Olympique Féminin de Tokoy ont été établis par un panel de connaisseurs emmené par le spécialiste du basket féminin FIBA Paul Nilsen. Il mange, dort et respire le basket féminin, et il s’investit avec passion dans sa promotion à tous les niveaux. Paul utilise un vaste éventail de joueuses, coachs, clubs et fédérations pour façonner son travail et ses opinions.