RIO DE JANEIRO (Brazil) - Les Éliminatoires Zone Amériques pour la Coupe du Monde FIBA 2019 ont réservé une très belle histoire avec le Brésil et leur expérimenté intérieur Anderson Varejao.

Âgé de 36 ans, avec une longue carrière NBA derrière lui et de nombreuses sélections en équipe nationale à son compteur - avec des triomphes lors des éditions 2005 et 2009 de la FIBA AmeriCup et une participation aux JO en 2012, où le Brésil a pris le 5e rang - la plupart des gens s’imaginaient que le moment était venu pour Varejao de prendre sa retraite internationale.

Ce d’autant qu’en 2016, une blessure a empêché le joueur de 2.08m de représenter le Brésil aux JO de Rio. Ainsi, les gens se disaient qu’ils ne le reverraient plus avec le maillot de la sélection brésilienne.

Mais c’était sans compter sur son besoin de compétition, son amour pour son pays et son envie de participer à une cinquième Coupe du Monde FIBA, ce dont peu de joueurs peuvent se targuer. Varejao s’est immédiatement mis à disposition de sa sélection nationale pour la campagne qualificative du Brésil.

"VOIR UN GARS EN FIN DE CARRIÈRE, QUI A CONNU PLEIN DE PÉPINS PHYSIQUES CES DERNIÈRES ANNÉES, SE DONNER AUTANT… IL EST LE PREMIER À SE JETER À TERRE POUR RÉCUPÉRER UN BALLON."- Vitor Benite

Et il n’a pas seulement été disponible pour quelques matchs par-ci par-là : il a pris part à 10 des 12 matchs disputés par les Brésiliens.

Il s’est battu sur chaque ballon. Il était souvent le premier à partir en contre-attaque ou à courir dans le sillage d’un coéquipier pour récupérer le rebond en cas d’échec.

"Je trouve que c’est incroyable," déclare Vitor Benite, coéquipier et ami de Varejao, à FIBA.basketball. "Voir un gars en fin de carrière, qui a connu plein de pépins physiques ces dernières années, se donner autant… il est le premier à se jeter à terre pour récupérer un ballon et à vouloir se battre pour prendre la moins bonne position sur le terrain, il le fait jour après jour.

"Il est un tel exemple pour nous et pour les jeunes qui débarquent en équipe nationale. Avoir cette ambition et cet esprit de compétition, c’est ça, être un athlète."

Varejao a joué sa première Coupe du Monde en 2002 à Indianapolis, puis il a enchaîné avec des participations au Japon (2006), en Turquie (2010) et en Espagne (2014). Après avoir lancé sa carrière professionnelle à Franca en 1998 alors qu’il avait 16 ans, il a rejoint l’Espagne et Barcelone. Débarqué en NBA, il a passé la période de 2004 à 2016 aux Cleveland Cavaliers.

Varejao a achevé sa carrière NBA aux Golden State Warriors, atteignant les finales lors de sa première année. Mais son ancienne équipe, pourtant menée 3-1 dans la série, a alors remonté son retard pour finalement battre les Warriors et s’emparer du titre. Varejao et ses coéquipiers se sont rachetés l’année suivante en s’imposant cette fois, offrant du coup à Varejao son premier titre. Il évolue depuis janvier 2018 au Brésil, au sein du club de Flamingo, à Rio de Janeiro.

"IL EST UN TEL EXEMPLE POUR NOUS ET POUR LES JEUNES QUI DÉBARQUENT EN ÉQUIPE NATIONALE. AVOIR CETTE AMBITION ET CET ESPRIT DE COMPÉTITION, C’EST ÇA, ÊTRE UN ATHLÈTE.”- Benite

"Il a réussi une fantastique carrière en NBA et il a quasiment tout gagné, mais il n’a rien perdu de son appétit. Il est un exemple pour tous," ajoute Benite.

Varejao a bouclé les Éliminatoires Zone Amériques avec la meilleure évaluation moyenne de son équipe (18.0), avec 11.6 points, 8.3 rebonds, 2.1 assists, 1.1 ballons récupérés et 0.9 contre.

"Surtout en équipe nationale, Varejao a un rôle différent que celui qu'il avait à Cleveland ou aux Golden State Warriors, parce qu'avec le Brésil, il ne doit pas juste se battre au rebond, il doit aussi marquer, passer, être un leader," dit Benite.

"Il a toutes ces qualités. Quand vous le faites entrer en jeu avec le maillot du Brésil, il se montre capable de faire toutes ces choses, et bien.

Benite (à gauche) avec son coéquipier en sélection nationale et ami Varejao, un joueur exemplaire selon lui

"Il a d'excellentes aptitudes à la passe, il voit les gars libres et il sait leur donner le ballon au bon moment. Son jeu ne se limite pas au 1-contre-1 au poste bas. Il est adroit au tir de champ, ce qui ouvre le terrain pour son équipe. Il est plein de qualités, et elles sont primordiales pour la sélection brésilienne."

Varejao est un parfait exemple, en particulier pour les jeunes intérieurs comme Augusto Lima, coéquipier de Benite à Burgos, et Cristiano Felicio, qui évolue aux Chicago Bulls.

"JE N'AI JAMAIS DE MA VIE CÔTOYÉ QUELQU'UN D'AUTRE COMME LUI. IL N'ABANDONNE JAMAIS. IL EST TELLEMENT PUISSANT, IL SE BAT SUR CHAQUE BALLON ET À TOUT MOMENT."- Lima

"Depuis que je joue en équipe nationale, je suis de près ses performances," indique Lima, 27 ans, à FIBA.basketball. "Pour nous, il représente ce que Luis Scola est pour l'Argentine, un formidable exemple à suivre. Il a dû faire l'impasse sur les JO à cause d'une blessure, mais il a trouvé la motivation pour revenir en équipe nationale et disputer les Éliminatoires. Il a bien joué et il a donné son maximum, en restant pour encadrer la nouvelle génération. C'est incroyable. C'est beau."

Benite insiste sur l'importance de l'attitude de Varejao au sein de son équipe, qui mérite d'être soulignée.

Lima prend exemple sur la combativité de Varejao

"Quand tu joues au même poste qu'un gars de plus de 30 ans et qu'il est toujours à 100 %," poursuit Benite, "quand il parle à quelqu'un du groupe et qu'il va ensuite le faire sur le terrain, qu'il va se battre pour l'équipe - le message pour les jeunes comme Lima est clair : il faut au moins donner le minimum, et pour Varejao, le minimum est le 100 %."

"Je n'ai jamais de ma vie côtoyé quelqu'un d'autre comme lui," déclare Lima. "Il n'abandonne jamais. Il est tellement puissant, il se bat sur chaque ballon et à tout moment."

Benite et Varejao seront présents en Chine pour affronter la Grèce, le Monténégro et la Nouvelle-Zélande, pour le compte du Groupe F. Si le Brésil finit à l'une des deux premières places, il continuera l'aventure au second tour dans le Groupe K, où il retrouvera les deux meilleures nations du Groupe E, composé des USA, de la Turquie, de la République tchèque et du Japon.

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