SHENZHEN (China) - Stephon Marbury a porté le maillot des USA comme junior et aux JO de 2004. 

Le natif de New York est aujourd’hui un résident permanent de Chine, où il a disputé neuf saisons en Chinese Basketball Association (CBA) après ses treize saisons passées en NBA. Il a pris sa retraite en 2018.

Marbury, invité spécial au tirage au sort de la Coupe du Monde FIBA 2019, a savouré son séjour à Shenzhen, au cours duquel il a pu partager ses souvenirs FIBA avec le maillot des USA, ravivant la liste d’opportunités que ses passages en sélection nationale avaient créées pour lui.

"Chaque expérience (en équipe nationale) a toujours été incroyable, pas seulement le fait de jouer au basket, mais aussi d’avoir pu découvrir des pays," indique Marbury.

"Aller à la rencontre de cultures différentes, surtout pour un jeune homme noir de Coney Island ; peu d’enfants ont cette chance."

"JE PENSE QUE QUAND TU JOUES PROFESSIONNELLEMENT, AVEC LA SUCCESSION DES MATCHS EN NBA, LA SITUATION EST UN PEU DIFFÉRENTE. OR, SUR LA SCÈNE INTERNATIONALE, CHAQUE MATCH COMPTE."- Marbury

Après sa saison freshman à Georgia Tech University, Marbury a pu voyager à travers les USA. Durant les 13 années qui se sont écoulées entre son 4e rang de la NBA Draft 1996 et 2009, date de la fin de sa carrière en NBA, il a porté les couleurs des Minnesota Timberwolves, des New Jersey Nets, des Phoenix Suns, des New York Knicks et des Boston Celtics.

En 2010, il a signé un contrat avec les Shanxi Zhongyu Brave Dragons en CBA, et il a représenté des équipes de Foshan et de Beijing avant de finalement mettre un terme à sa carrière ne 2018.

Même s’il n’avait jamais envisagé jouer en Chine au sommet de sa carrière, il a tout de suite saisi cette occasion quand elle s’est présentée à lui, et pas seulement pour des raisons liées au basket.

"Ce qui me plaît vraiment, c’est de visiter un pays, d’être confronté à des gens différents et de voir les monuments les plus connus," explique-t-il. "Car même si tu voyages dans le monde entier pour jouer au basket, ce n’est pas ça le plus important. Pour moi, ce qui compte, c’est de chercher à m’intégrer partout où je suis, avec tous les types de personnes."

Marbury faisait souvent les unes des journaux en tant que joueur, et ce pour une bonne raison. Il était un joueur extrêmement talentueux. Alors qu’il n’a jamais participé à une Coupe du Monde FIBA, il a fait un passage très remarqué avec le maillot des USA lors des JO d’Athènes 2004. S’il n’avait pas explosé avec 31 points en quarts de finale contre l’Espagne, alors invaincue, pour guider les USA vers un succès 102-94, les Américains ne seraient probablement jamais montés sur le podium.

Lors de cet après-midi du 26 août 2004, le meneur de 1.88m avait ébloui l'OAKA, enchaînant les paniers à trois points, les tirs à mi-distance et les pénétrations. Il avait abordé cette rencontre avec un médiocre 2-sur-16 à longue distance durant les cinq premiers matchs des USA. Or ce jour-là, il avait réussi un 6-sur-9 contre une formidable équipe d'Espagne emmenée par Pau Gasol, Jorge Garbajosa, Juan Carlos Navarro et Jose Calderon.

Marbury avait converti 6 de ses 9 tirs à trois points contre l'Espagne, terminant le match avec 31 points dans le succès 102-94 des USA aux JO 2004

Marbury avait ensuite scoré 18 points dans la défaite en demi-finale contre l'Argentine, future médaillée d'or, et enfin 14 points dans la victoire 104-96 contre la Lituanie dans le match pour la médaille de bronze.

"Aux JO, j'ai toujours eu beaucoup de fierté à représenter tous les gens au pays - plein de gars qui n'avaient pas été sélectionnés, tous les gens qui voulaient nous voir gagner," souligne-t-il. "Après tout, nous représentions les USA."

Deux ans plus tard, Marbury n'avait toutefois pas figuré dans l'équipe des USA - dans laquelle évoluaient LeBron James, Carmelo Anthony, Chris Paul, Dwyane Wade - qui s'était inclinée en demi-finale de la Coupe du Monde FIBA 2006 au Japon. Depuis lors, il est à noter que les USA n'ont plus perdu le moindre match, que ce soit en Coupe du Monde ou aux JO.

"VOUS NE POUVEZ PAS VOUS PERMETTRE DE COMMETTRE BEAUCOUP D'ERREURS. VOUS DEVEZ VRAIMENT MAÎTRISER LES RÈGLES. VOUS DEVEZ SAVOIR JOUER PHYSIQUE. VOILÀ LE GENRE DE DIFFÉRENCES. EN 2004, NOUS N'AVIONS PAS SU LE METTRE EN PRATIQUE."- Marbury

Les USA, classés N° 1 au 'FIBA World Ranking, présenté par NIKE, sont les doubles tenants du titre et ils sont favoris pour se succéder à eux-mêmes en Chine.

Mais Marbury tient à les mettre en garde de tout excès de confiance. Il veut prévenir les joueurs qui porteront le maillot des USA, accomplis en NBA, des dangers de ce que Jeff Van Gundy - qui a coaché les USA tout au long des Éliminatoires Zone Amériques - appelle le "FIBA Ball".

"Je pense que quand tu joues professionnellement, avec la succession des matchs en NBA, la situation est un peu différente," souligne Marbury. "Or, sur la scène internationale, chaque match compte."

Il en a fait l'expérience alors qu'il évoluait en sélection américaine jeunesse.

Après avoir conservé son invincibilité durant le Tournoi de qualification pour le Championnat du Monde U18 COPABA 1994 en Argentine, son équipe - avec un certain Vince Carter - n'avait pas fait mieux qu'un bilan de 4-4 et une 7e place au Championnat du Monde U19 FIBA 1995. 

Marbury en action lors du Championnat du Monde U19 FIBA 1995

Aux JO 2004 mentionnés plus haut, les Américains avaient conclu la compétition avec un bilan de 5-3 et ils avaient dû se contenter de la médaille de bronze.

"Vous ne pouvez pas vous permettre de commettre beaucoup d'erreurs," avertit Marbury. "Vous devez vraiment maîtriser les règles. Vous devez savoir jouer physique. Voilà le genre de différences. En 2004, nous n'avions pas su le mettre en pratique. Je ne crois pas que nous formions un groupe uni. Des coachs aux joueurs, nous manquions de cohésion."

Le basketteur de 42 ans se souvient du Tournoi de qualification pour le Championnat du Monde U18 COPABA 1994 comme si c'était hier.

"Cette plateforme, l'opportunité d'affronter l'Argentine en finale, c'était incroyable," a récemment indiqué Marbury à USA Basketball. "J'ai joué contre ces mêmes gars en Grèce. En 1994, nous avions gagné la finale contre les Argentins et en 2004, ce sont eux qui nous ont battus."

Marbury comprend toute la signification de ce genre de compétitions, tant pour les joueurs qui y  participent que pour ceux, plus jeunes, qui suivent de près leurs prestations.

"C'était une fantastique expérience, faire partie des JO était la réalisation d'un rêve," note-t-il. "Vous rêvez de ces choses quand vous regardez (Michael) Jordan, (Charles) Barkley et Karl Malone, tous ces gars, et que vous êtes un jeune joueur qui les voyez à l'œuvre et les admirez."

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