Smart Power Rankings : Volume 2
MIES (Suisse) - Les Tournois de Qualification Olympique Féminins FIBA 2024 appartiennent désormais au passé, le moment pour nous de vous proposer la seconde édition de nos 'Smart Power Rankings', qui ne comprennent cette fois que les équipes qualifiées pour le Tournoi Olympique Féminin de Paris 2024.
Ce classement a été établi en prenant en considération leurs performances dans les quatre TQOF qui ont eu lieu à Anvers (Belgique), Bélem (Brésil), Sopron (Hongrie) et Xi'an (Chine).
#12 Porto Rico (-1)
Bilan au TQOF : 1-2
FIBA World Ranking Femmes, présenté par Nike : 12e
Porto Rico a obtenu la victoire dont il avait besoin et c'est tout ce qui compte, n'est-ce pas ? Certes, mais les choses ont été loin d'être simples pour les Portoricaines, difficilement victorieuses d'une équipe de Nouvelle-Zélande privée de ses deux meilleures joueuses (Penina Davidson et Charlisse Leger-Walker). Si l'une des deux avait été là, il y a fort à parier que la sélection portoricaine n'irait pas à Paris cet été. Pareil si Mya Hollingshed ou Arella Guirantes n'avait pas pu être présente.
Les insulaires devront faire beaucoup mieux si elles entendent signer une toute première victoire historique aux JO. D'habitude excellente, Guirantes n'a été que l'ombre d'elle-même, même si elle a été décisive contre les Tall Ferns. Porto Rico peut remercier Hollingshed, dont la valeur pour son équipe a de nouveau été prouvée, avec à la clé une place dans le "All-Star Five" du TQOF.
#11 Nigeria (+1)
Bilan au TQOF : 1-2
FIBA World Ranking Femmes, présenté par Nike : 11e
Bravo à la coach Rene Wakama et à son équipe qui, en dépit de l'absence de plusieurs joueuses présentes à Tokyo en 2021 et d'autres engagées dans des championnats de premier plan, ont réussi à décrocher leur qualification pour les JO en s'imposant face au Sénégal. La pression était grande sur leurs épaules, de nombreuses personnes ayant émis des réserves sur les chances de qualification des D'Tigress.
Cela s'est joué à pas grand-chose, mais la remarquable Amy Okonwko a su montrer la voie à suivre à son équipe, avec une place dans le "All-Star Five" en guise de récompense. Bien sûr, après le succès crucial contre le Sénégal en ouverture, les faiblesses de la sélection nigériane ont été exposées lors des matchs suivants contre les USA et la Belgique. Mais il y a une grosse qualité qui ressort de ce groupe : les Nigérianes n'abandonnent jamais et elles se battent sur chaque possession.
#10 Serbie (-)
Bilan au TQOF : 1-2
FIBA World Ranking Femmes, présenté par Nike : 10e
Marina Maljkovic trouve toujours la solution. Plus la tâche se complique, plus elle se sert de son génie tactique hors norme pour réaliser des miracles. Évidemment, sans l'exceptionnelle Yvonne Anderson, la Serbie serait repartie de Belém les mains vides.
Il faut souligner les prestations de Dragana Stankovic, actuellement au sommet de son art. Sans ses très solides contributions pour soutenir Anderson, la Serbie n'aurait pas non plus obtenu sa qualification. Les Serbes ont rempli leur mission en battant le Brésil et en passant tout proche de renverser l'Australie, mais leur participation aux JO a finalement dépendu des autres résultats. Il sera intéressant de suivre le parcours de la Serbie à Paris cet été.
#9 Canada (-2)
Bilan au TQOF : 1-2
FIBA World Ranking Femmes, présenté par Nike : 5e
Le coach Victor Lapena a dû passer par tous les états, tout comme tous les membres de Canada Basketball. Leurs rêves de JO ont été tout proche de se transformer en cauchemar, la Hongrie ayant compté 22 points d'avance contre l'Espagne, mais celle-ci a alors trouvé les moyens de complètement renverser la situation pour finalement s'imposer, qualifiant du même coup le Canada pour la compétition de l'été.
Kayla Alexander a brillé tout au long du tournoi avec un double-double de moyenne. Demi-finaliste de la Coupe du Monde Féminine FIBA 2022 il y a 18 mois, le Canada a eu beaucoup de chance. Le retour anticipé de Kia Nurse à Paris et la probable montée en puissance de Natalia Achonwa, de retour d'un congé maternité, sont des raisons d'espérer faire mieux en France. Il faudra cependant que les joueuses extérieures élèvent leur niveau de jeu. La sélection canadienne a également besoin d'une meneuse dominante.
#8 Allemagne (+1)
Bilan au TQOF : 2-1
FIBA World Ranking Femmes, présenté par Nike : 23e
Les Allemandes ont écrit l'histoire. Après avoir surpris la Serbie lors du premier jour, l'Allemagne a dû attendre le tout dernier match du TQOF de Belém pour fêter un succès historique contre le Brésil, avec la qualification pour le Tournoi Olympique Féminin de Paris 2024 à la clé. Mise à part la large défaite concédée contre l'Australie, alors privée des sœurs Sabally, la sélection allemande a fait du très bon travail à Belém.
Ce moment est d'autant plus beau pour l'Allemagne qu'elle sera l'hôte de la Coupe du Monde Féminine FIBA 2026. Leonie Fiebich a été comme d'habitude remarquable et lorsque les sœurs Sabally sont là, tout change ! Que peut viser la sélection dirigée par l'expérimentée Lisa Thomaidis cet été à Paris ?
#7 Espagne (-1)
Bilan au TQOF : 2-1
FIBA World Ranking Femmes, présenté par Nike : 4e
L'Espagne a été très inconstante au cours de son TQOF. La défaite contre le Japon en ouverture a été une déception, mais elle a su réagir avec caractère pour venir à bout du Canada. Le renversement de situation contre la Hongrie témoigne de la ténacité dont cette équipe peut faire preuve, mais il faut souligner qu'elle jouait là sans aucune pression.
En tout cas, les Espagnoles ont du travail devant elle. Elles ont besoin de temps pour mieux intégrer Megan Gustafson et certaines d'entre elles - notamment Maria Conde et Queralt Casas - ont besoin de s'affirmer davantage et de gagner en régularité. Raquel Carrera a démontré une nouvelle fois tout son talent. Finalement, l'important était de faire oublier l'échec de 2022 - l'Espagne n'a pas participé à la Coupe du Monde Féminine FIBA à Sydney - et ça, elle a réussi à le faire.
#6 Japon (+2)
Bilan au TQOF : 2-1
FIBA World Ranking Femmes, présenté par Nike : 9e
Certes, il y a eu cette défaite contre la Hongrie, mais sur les deux autres matchs remportés face à l'Espagne et au Canada, le Japon a montré qu'il était sur la bonne voie, adroit aux tirs, espaçant bien le terrain et efficace en transition, ces forces qui lui avaient permis de se hisser en finale du dernier Tournoi Olympique Féminin à Tokyo. Grâce à son style unique, la sélection japonaise est toujours plaisante à voir jouer. Sa présence à Paris est l'assurance d'une belle promotion pour le basket féminin.
Mai Yamamoto a confirmé tout le bien que l'on pensait d'elle, rafflant au passage le titre de MVP du tournoi. Incarnant la nouvelle génération japonaise, elle a parfaitement su prendre le relais des Yuko Oga ou Ramu Tokashiki. La force du Japon réside toutefois encore et toujours dans son collectif. À Sopron, pas moins de six joueuses ont franchi la barre des 10 de moyenne aux évaluations ! Le danger peut venir de partout, de quoi séduire les fans de basket du monde entier.
#5 Chine (-3)
Bilan au TQOF : 2-1
FIBA World Ranking Femmes, présenté par Nike : 2e
Alors qu'il était entendu que les matchs contre Porto Rico et la Nouvelle-Zélande se solderaient par des victoires, le véritable intérêt tournait autour de la confrontation face à la France. Et quel désastre pour la Chine, battue de 32 ( ! ) points... Avec un total de 22 ballons perdus ce jour-là, elle a vraiment déçu ses fans. Que penser de la finaliste de la Coupe du Monde Féminine FIBA 2022 ? Peut-être n'était-ce qu'un fameux "jour sans". À voir cet été !
À l'heure actuelle, il n'y a pas de quoi paniquer, mais une remise en question est nécessaire. Certes, les statistiques de Li Meng, Li Yueru and Han Xu sont bonnes - il faut cependant reconnaître que c'est surtout lors des rencontres face à Porto Rico et à la Nouvelle-Zélande qu'elles ont pu les soigner. Seule Li Meng a montré son vrai visage contre les Bleues. Les arrières de la Chine n'ont pas brillé et la grande question est de savoir si la Chine peut prétendre à une place sur le podium olympique sans une meneuse dominante.
#4 Australie (+1)
Bilan au TQOF : 3-0
FIBA World Ranking Femmes, présenté par Nike : 3e
Sandy Brondello et les Opals ont gagné tous leurs matchs à Belém et même si le dernier face à la Serbie a été très serré, il ne faut pas oublier qu'elles avaient alors déjà leur qualification pour Paris 2024 en poche. Disposant d'une belle profondeur de banc et de nombreuses options, l'Australie a pu également compter sur les formidables prestations d'Ezi Magbegor, qui a réalisé son meilleur tournoi avec les Opals et qui s'est vue désigner MVP de l'événement.
Le retour en forme de Bec Allen mérite aussi d'être salué, tandis que l'intégration de quelques jeunes s'est bien passée. L'Australie fera certainement mieux que la modeste 8e place de Tokyo. À Brondello de trouver la bonne combinaison entre expérience et jeunesse.
#3 France (+1)
Bilan au TQOF : 3-0
FIBA World Ranking Femmes, présenté par Nike : 7e
Magnifique! La France a survolé les débats dans le choc face à la Chine. Marine Johannès avait carte blanche pour tirer d'où elle voulait - et elle l'a fait, avec succès. Gabby Williams a une nouvelle fois été excellente, de quoi se voir logiquement récompensée du titre de MVP du tournoi. Quand ces deux joueuses sont là, la France devient très dangereuse et elle peut légitimement ambitionner de monter sur le podium olympique, ce d'autant qu'elle jouera à domicile.
Il y a toutefois une réserve à émettre : en Chine, l'équipe n'avait justement aucune pression, puisqu'elle était déjà qualifiée pour les JO. Est-ce que Johannès et Cie seront aussi à l'aise cet été lors des matchs du Tournoi Olympique Féminin ?
#2 Belgique (+1)
Bilan au TQOF : 2-1
FIBA World Ranking Femmes, présenté par Nike : 6e
Quel tournoi réussi par les Cats ! Devant un record de 13 700 spectateurs, elles ont réalisé un match pour les âges face aux USA jeudi soir avec une courte défaite certes, mais aucune équipe n'avait autant bousculé les Américaines ces dernières années. En plus, la MVP du TQOF d'Anvers Emma Meesseman n'a marqué que 6 petits points à cette occasion et les autres leaders Julie Allemand et Kyara Linskens n'ont pas joué. Le collectif belge est simplement brillant.
Rachid Meziane continue de faire de l'excellent travail et l'éclosion progressive de Maxuella Lisowa-Mbaka est une très bonne nouvelle. La Belgique a dominé contre le Sénégal et le Nigeria. La communion entre l'équipe et son public a été merveilleuse. Imaginez-donc : la Belgique a fait se déplacer plus de 30 000 spectateurs sur l'ensemble de ses trois matchs au Sportpaleis ! Incroyable !
#1 USA (-)
Bilan au TQOF : 3-0
FIBA World Ranking Femmes, présenté par Nike : 1ers
Le verre doit être à moitié plein pour les USA après la frayeur contre la Belgique jeudi soir. L'intervention salvatrice de Breanna Stewart à la dernière seconde leur a permis de s'en sortir in extremis. Finalement, ce match aura peut-être eu le mérite de secouer un peu la Team USA, de quoi l'inciter à travailler très dur lors de sa préparation pour l'échéance de cet été, où elle aura un titre à défendre. Napheesa Collier a brillé et elle fait partie des joueuses qui détiennent les clés du futur de la sélection américaine.
Avec le probable retour d'A'ja Wilson et la possibilité de revoir Brittney Griner, le secteur intérieur n'en sera que plus impressionnant. Mais c'est peut-être à la mène et sur les ailes que les choses vont être très intéressantes pour les USA. Rhyne Howard a montré son potentiel et elle a d'ailleurs été élue dans le "All-Star Five". Les Américaines ont semblé prendre énormément de plaisir à Anvers, de quoi les motiver encore un peu plus à conquérir une nouvelle fois la planète basket cet été à Paris.
*Ces Power Rankings sont complètement subjectifs et ils ne sont basés sur aucun système de classement précis. Tous les commentaires n’engagent que leur auteur.
Paul Nilsen
Ces Smart Power Rankings des Tournois de Qualification Olympique Féminins FIBA 2024 ont été établis par un panel d'experts emmené par le spécialiste du basket féminin FIBA Paul Nilsen. Il mange, dort et respire le basket féminin, et il s’investit avec passion dans sa promotion à tous les niveaux. Paul utilise un vaste éventail de joueuses, coachs, clubs et fédérations pour façonner son travail et ses opinions.