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26 juillet, 2021
08 août
16/10/2020
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Le Nigeria, place forte du basket féminin africain

LAGOS (Nigeria) - Le Nigeria n'a plus perdu un match sur sol africain depuis qu'il a décroché la 3e place du FIBA Women's AfroBasket 2015 au Cameroun.

Dès lors, les Nigérianes ont remporté deux éditions consécutives de la compétition continentale (2017 et 2019) et elles ont obtenu leur place dans le Tournoi de Qualification Olympique Féminin FIBA 2020 de Belgrade grâce à un bilan de 2-0 dans le Tournoi de pré-Qualification Olympique Féminin FIBA Zone Afrique à Maputo.

Elles affichent actuellement une série de 16 victoires de suite en Afrique.

Au niveau mondial, les "D'Tigeress" ont un bilan de 5-7 cumulé à l'occasion de leurs belles sorties au Tournoi de Qualification Olympique Féminin FIBA 2016, à la Coupe du Monde Féminine FIBA 2018 et au TQOF de Belgrade.

L'une des rares femmes à avoir été présente en sélection nationale depuis 2015 est l'ailière Adaora Elonu. 

Adaora Elonu en action lors de la Coupe du Monde Féminine FIBA 2018

Alors que le Nigeria s'apprête l'an prochain à renouer avec les JO pour la première fois depuis 2004, FIBA.basketball a eu la chance de passer un moment en compagnie d'Elonu, qui est revenue sur les raisons expliquant cette superbe série sur le continent africain et les belles prestations obtenues dans les compétitions mondiales.

Vous avez fait votre baptême en équipe nationale lors du FIBA Women's AfroBasket 2015 au Cameroun. Est-ce qu'on peut dire que cette année 2015 a été un tournant pour la sélection nigériane, au vu des succès qui ont suivi ?

Je pense en effet que 2015 a été une étape importante pour l'équipe nationale féminine du Nigeria. Celle-ci avait toujours été performante auparavant, avec de grandes joueuses. Suite à ce tournoi au Cameroun, nous avons disputé les Éliminatoires pour les JO, qui nous ont offert une plateforme différente, à l'échelle mondiale. Il y avait beaucoup d'attentes autour de cette équipe de 2015 et nous avions démontré tout notre potentiel, que nous avons essayé de confirmer et d'améliorer les années suivantes.

Adaora Elonu (deuxième depuis la gauche) avait été élue dans le "5 majeur" du FIBA Women's AfroBasket 2015

La dernière défaite du Nigeria sur le continent africain remonte précisément à 2015, à Yaoundé. Comment expliquez-vous ce succès ?

La qualité des joueuses joue évidemment un grand rôle dans le succès de la sélection féminine du Nigeria. Plusieurs excellentes basketteuses y ont figuré et c'est grâce à elles que notre équipe s'est fait remarquer. Des femmes comme Mfon Udoka et Mactabene Amachree, auteures d'une fantastique carrière et expérimentées, ont aidé le Nigeria à devenir une équipe solide, tout en poursuivant leurs efforts en prenant par la suite des rôles administratifs.

Cela a donné à la sélection et aux joueuses une idée de ce qu'il fallait entreprendre pour continuer sur cette lancée et connaître le succès. D'autres comme Joyce [Ekworomadu], Olayinka [Sanni], Chioma [Udeaja] et Ndidi [Madu] ont permis le développement constant de notre programme national grâce à leur talent, leur leadership et leurs conseils, fortes des expériences accumulées au fil des ans.


Notre réussite n'est pas le résultat que d'une seule chose, elle vient de la combinaison de nombreux facteurs tels que le dévouement, la volonté, la fierté, le talent et la détermination. Ces qualités sont indispensables. Il n'est pas facile de porter le maillot du Nigeria et les joueuses qui l'ont fait ou qui souhaitent le faire doivent les avoir toutes. Il en va de même pour le staff, car sans les coachs, le staff médical et nos responsables, tout ça n'aurait pas été possible. 

Comment est-ce que le championnat national et les générations futures peuvent-ils profiter des succès actuels de la sélection nationale ?

Si nous poursuivons dans cette dynamique, cela augmentera l'intérêt pour notre sport dans le pays et cela encouragera les joueuses et les clubs à se développer davantage, en offrant des perspectives nouvelles aux basketteuses, avec en ligne de mire une chance de représenter le Nigeria.


Un regain d'intérêt nous permettra de faire progresser notre sport et de créer un héritage pour les générations à venir.

Il en revient aussi à nos leaders de constamment rechercher des moyens de nous améliorer. Il est important d'avoir des investissements locaux pour maintenir l'intérêt et le succès du Nigeria. La fédération nationale de basketball a déjà dit vouloir investir au niveau domestique et j'ai bon espoir qu'avec le temps, des progrès seront réalisés et qu'ainsi les générations futures pourront en bénéficier pleinement.

Même si vous avez passé la majeure partie de votre carrière professionnelle en Europe, vous avez fait un bref passage dans le club angolais du Primeiro D'Agosto. Racontez-nous cette expérience dans un club africain.

D'Agosto a été ma première expérience dans un club africain. Je suis contente d'avoir pu vivre ça à un moment donné de ma carrière. Sarah Ogoke et Ndidi Madu avaient toutes deux évolué en Angola et elles m'avaient fait part de leur vécu, je savais donc à quoi m'attendre. L'adaptation a été très simple, car j'avais déjà participé à l'AfroBasket et joué contre l'Angola à quelques reprises, c'était donc très similaire. C'est un jeu très technique et physique.


Il y avait d'autres étrangères dans la ligue, venues des USA ou d'autres pays africains, de championnats équivalents aux championnats européens. Le club du Primeiro D'Agosto s'est montré très accueillant et professionnel, j'ai beaucoup apprécié nos rapports. C'était agréable d'être coéquipières plutôt qu'adversaires.

À l'évidence, personne ne s'attendait à toutes les conséquences entraînées par la pandémie de COVID-19 au cours de cette année qui devait marquer le retour du Nigeria aux JO. Que pensez-vous du report de ce qui aurait été votre baptême olympique ? 

À l'époque, la pandémie touchait déjà le monde entier, ce n'était donc qu'une question de temps avant qu'une décision ne tombe au sujet des JO. Annulation ? Report ? Lorsque le Comité olympique a fait part de sa décision de report, cela a redonné vie à nos rêves olympiques.

Les JO sont importants pour mon équipe et ce sera une première pour toutes les joueuses à l'exception d'une, Aisha Balabare. Nous sommes impatientes de faire nos débuts et nous avons bon espoir pour que les conditions soient réunies d'ici-là afin que tout se passe de manière sûre à la nouvelle date fixée. Le moment venu, nous serons prêtes et nous vivrons une expérience inoubliable. Surtout avec ce retour de la sélection féminine après quelques échecs en qualification. Ce sera un moment particulier, car le Nigeria sera présent avec ses deux équipes nationales à Tokyo.

Vous avez disputé la Coupe du Monde Féminine FIBA il y a deux ans et vous y avez affronté de grandes équipes, mieux classées que la vôtre. Dans quel état d'esprit abordez-vous le rendez-vous de l'an prochain au Japon ?

Avec la même mentalité : donner le meilleur et gagner. Et prendre du plaisir. Les JO sont une expérience dont je veux profiter au maximum, en portant le maillot des "D'Tigeress" tout en récoltant les fruits de notre dur labeur et de notre engagement.

FIBA