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26 juillet, 2021
08 août
04/02/2021
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Le Tournoi olympique Féminin de Tokyo promet d'être passionnant

TOKYO (Japon) - Les Américaines seront en quête d'un septième sacre olympique consécutif cet été à Tokyo et il n'y a pas beaucoup d'experts qui parieront contre elles.

Mais au vu du tirage au sort qui a eu lieu cette semaine à la Maison du Basketball Patrick Baumann, leur route promet d'être bien loin d'une promenade de santé. Les Américaines seront opposées au Nigeria, qu'elles n'ont battu que de 5 points au Tournoi de Qualification Olympique Féminin FIBA de Belgrade il y a un an, à la France, classée 5e au 'FIBA World Ranking Women, présenté par Nike', et au Japon (10e), qui évoluera à domicile.

"Le Nigeria progresse d'année en année, la France est toujours un adversaire coriace et le Japon présente un style de jeu très différent de ce que nous avons l'habitude de voir. Ce dernier jouera en plus à la maison," précise la coach des USA Dawn Staley. "Nous n'allons prendre aucune de ces équipes à la légère. Nous savons que nous devrons battre les meilleures pour monter sur la plus haute marche du podium."

Le coach du Japon Tom Hovasse accepte le rôle de challenger de sa sélection face aux USA et à la France.

Il n'envisage pas le futur avec un sentiment de malaise, d'anxiété ou de peur, même si l'incertitude est grande autour de la présence de deux de ses leaders, l'intérieure Ramu Tokashiki et la distributrice Nako Motohashi, toutes deux convalescentes après de graves blessures.

"J'adore ce rôle d'outsiders," lance-t-il. 

"Je dis toujours à mon équipe que ça m'est égal si ce sont les USA, l'Australie ou n'importe quelle autre nation en face de nous. Nous allons tout entreprendre pour aller chercher la victoire. Nous jouons pour gagner."

Hovasse et le Japon auront fort à faire dans le Groupe B, qu'ils partagent avec les USA, la France et le Nigeria

En se basant uniquement sur le classement, le Japon (10e) fait partie des challengers du Tournoi olympique Féminin, avec 8 des 11 autres équipes mieux classées que lui. Dans le Groupe B, seul le Nigeria (14e) pointe plus loin au classement.

Hovasse a visionné le match USA-Nigeria du TQOF de Belgrade, où les Africaines étaient passées tout près d'un exploit retentissant.

"Le Nigeria menait de 16 points à la mi-temps," rappelle-t-il. "Les USA n'avaient pris les commandes du match pour la première fois qu'à quelques minutes de la fin. Le Nigeria sera un adversaire coriace, très physique. La France sera solide et les USA restent les USA - c'est un groupe difficile."

"CETTE SÉLECTION AUSTRALIENNE QUI SE RENDRA À TOKYO SOUHAITE DÉCROCHER LA TOUTE PREMIÈRE MÉDAILLE D'OR OLYMPIQUE DE SON HISTOIRE. ELLE A LE TALENT POUR Y ARRIVER."- Sandy Brondello, coach de l'Australie

Le tournoi se déroulera du 26 juillet au 8 août, ce qui signifie que les équipes européennes, comme la France, auront un été 2021 plus chargé que prévu. En effet, le FIBA Women's EuroBasket, agendé depuis longtemps cette année, aura lieu avant les JO, du 17 au 27 juin.

Le système de compétition sera différent, avec trois groupes au lieu de deux comme lors des éditions précédentes, et la phase de groupes comportera moins de matchs.

"Entre les matchs de préparation et l'EuroBasket, prévu avant les JO, ce format raccourci nous sera peut-être favorable," note la coach de la France Valérie Garnier. "Au vu de notre programme, la première confrontation contre le Japon s'annonce déjà décisive (pour avancer dans la compétition)."

Dans le Groupe C, l'Australie retrouvera la Belgique, la Chine et le Porto Rico.


Le jeu alliant puissance et finesse de la Belge Emma Meesseman sera à regarder de près dans le Groupe C

"C'est bien de savoir contre qui nous jouerons la phase de groupes et du point de vue du coaching, cela nous permet de rassembler des informations et de commencer à analyser plus en profondeur nos adversaires," indique Sandy Brondello, coach de l'Australie. "Toutefois, nous voulons nous concentrer avant tout sur nous-mêmes, en faisant de notre mieux, en soignant notre préparation pour être au sommet de notre forme au bon moment."

L'Australie, avant de s'incliner face à la Serbie en quart de finale des JO de Rio, avait atteint le podium olympique à cinq reprises consécutives depuis 1996. Brondello, qui a conduit les Opals jusqu'en finale de la Coupe du Monde Féminine FIBA 2018 en Espgane, voit grand.

"Cette sélection australienne qui se rendra à Tokyo souhaite décrocher la toute première médaille d'or olympique de son histoire. Elle a le talent pour y arriver," souligne-t-elle. "Nous sommes conscientes que nos efforts et notre exécution devront être à la hauteur de notre ambition et nous sommes impatientes d'amener de la fierté à l'Australie cet été au Japon."

La Belgique participera elle à ses premiers JO.

"SI VOUS REGARDEZ LE GROUPE B, VOUS RÉALISEZ VITE QUE C'EST CELUI-CI, LE 'GROUPE DE LA MORT', AVEC LE JAPON, HÔTE DE L'ÉVÉNEMENT, ET LE NIGERIA, L'ÉQUIPE LA PLUS FORTE DU 4E POT."- Julie Allemand, distributrice de la Belgique

"L'Australie possède un groupe équilibré, mais le nôtre a aussi quelques atouts," dit l'intérieure belge Emma Meesseman. "Elle est la favorite, mais nous tenterons notre chance face à elle. La Chine et le Porto Rico semblent à notre portée sur le papier et nous devrions pouvoir viser une place en quarts de finale. Il reste toutefois plus de cinq mois avant le début des JO et beaucoup de choses peuvent encore se passer d'ici là. Il faudra voir quelles joueuses seront en forme. Notre ambition ? Nous allons prendre les matchs les uns après les autres, mais atteindre les quarts de finale est notre premier objectif."

La distributrice de la Belgique Julie Allemand est optimiste. "Notre tirage n'est pas le pire, nous pouvons nous montrer satisfaites.

"Si vous regardez le Groupe B, vous réalisez vite que c'est celui-ci, le 'groupe de la mort', avec le Japon, hôte de l'événement, et le Nigeria, l'équipe la plus forte du 4e pot.

"Le Groupe A (Espagne, Serbie, Canada et Corée) est également très intéressant. L'Australie a évidemment beaucoup de qualités et nous connaissons le Porto Rico. Nous devrons réussir un bon départ et ensuite gérer de manière professionnelle notre match contre la Chine."

La sélection féminine du Porto Rico occupe le 22e rang mondial et elle est tout heureuse de faire partie de l'aventure olympique.

"À ce niveau, vous n'affrontez que les meilleures équipes du monde," indique Yum Ramo, président de la fédération portoricaine." Nous avons hérité de l'Australie (2e) et de la Belgique (6e). C'est comme ça."

Le Groupe A mettra aux prises l'Espagne (3e), le Canada (4e), la Serbie (8e) et la Corée (19e).

Le coach de l'Espagne Lucas Mondelo commente : "Je suis très content du tirage, car ce sont des équipes que nous connaissons déjà et cela nous donne un avantage, mais ne prenez pas cela pour de la présomption. Il n'existe aucun groupe facile aux JO."

Le Canada (4e mondial) sera à prendre très au sérieux après sa victoire au TQOF en Belgique l'an dernier

Pour Lisa Thomaidis, ce sera la seconde expérience olympique consécutive à la tête du Canada. Elle a mené la sélection canadienne jusqu'en quarts de finale des JO de Rio et de la Coupe du Monde Féminine FIBA 2018, et sous sa direction, le Canada a remporté ses trois matchs au TQOF disputé en Belgique.

"Cela fait une année que nous attendons de connaître qui seront nos concurrentes, nous sommes donc soulagées de le savoir," note-t-elle. "Avec 12 des meilleures équipes du monde présentes à Tokyo, chaque match sera une bataille. 

"Nous avons encore passablement de travail à faire, mais le fait de connaître nos adversaires ajoute un brin d'excitation à notre préparation."

La coach de la Serbie Marina Majkovic reconnaît que chaque adversaire proposera son lot de défis.

"Nous connaissons tous bien l'Espagne, une formation que nous n'avons plus battue depuis des années," déclare-t-elle. "Nous souhaitons vraiment que la Serbie prenne un jour enfin le dessus sur l'Espagne, mais ce sera difficile. Les Canadiennes sont très athlétiques et elles pratiquent la meilleure défense du monde.

"Elles sont physiquement très fortes et quasiment parfaites, solides et combatives en défense. Nous nous sommes inclinées contre elles à Rio précisément pour ces raisons."

Ayant coaché en Chine, et plus récemment au Japon, Maljkovic sait à quoi s'attendre lorsque la Serbie défiera la Corée.

"La Corée est un représentant classique du basket féminin asiatique," dit-elle, "avec un jeu basé sur la rapidité. Tous ceux qui travaillent en Asie comme moi le savent bien. Leur basket est 20 à 30 % plus rapide qu'en Europe. En plus de leur vitesse, les Asiatiques sont très précises." 

FIBA