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25 juillet, 2021
07 août
15/06/2020
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La France veut se servir de la Coupe du Monde pour briller aux JO

MIES (Suisse) - La France s'est affirmée parmi les nations dominantes du basket mondial en fin d'été passée à l'occasion de la Coupe du Monde FIBA 2019 avec son accession à la 3e marche du podium. Ce résultat a de quoi lui donner l'espoir d'aller décrocher une médaille olympique à Tokyo l'année prochaine.

Les Bleus ont quitté l'Extrême-Orient avec plein de bons souvenirs, notamment leur superbe succès 89-79 contre les USA, doubles champions en titre, en quarts de finale à Dongguan.

"Enfant, grandissant en France, c'est l'une des choses que tu espères vivre 10, 15 ans plus tard : jouer contre les USA et peut-être les battre," dit l'intérieur Rudy Gobert au cours du second épisode du programme 'Run That Back!' de la FIBA.


"Pour moi, cela avait toujours été un rêve, donc de la réaliser a été quelque chose d'assez incroyable.

"Nous étions en mission. Vous pouviez le sentir le jour d'avant, dans l'avion. L'ambiance était différente. C'était un match que nous ne voulions pas perdre et nous étions tous conscients de l'occasion qui se présentait à nous. Nous sommes parvenus à nous sublimer, en nous poussant les uns les autres à élever le niveau de notre jeu."

Ses coéquipiers Nicolas Batum et Amath M'Baye ont aussi eu le sentiment d'avoir là une chance de réussir un gros coup, que peu ont réussi auparavant. Avant cette rencontre face à la France, les USA n'avaient perdu que quatre fois en Coupe du Monde depuis le début du millénaire.

"À MOINS QUE JE SOIS EN FACE DE LEBRON JAMES OU DE MICHAEL JORDAN, PERSONNE NE M'IMPRESSIONNE VRAIMENT. NOUS VOULIONS JUSTE REMPLIR NOTRE MISSION."- M'Baye à propos du quart de finale contre les USA

"Nous savions que nous avions une chance de créeer une grosse surprise," note Batum, opposé à Kemba Walker, son ex-coéquipier en NBA aux Charlotte Hornets. "J'ai joué avec Kemba, nous avions déjà affronté tous ces joueurs et nous les connaissions bien. Nous n'étions pas impressionnés. Nous les respections, mais le monde du basket a beaucoup changé durant les 20 dernières années.

"Nous voulions leur passer le message que 'Nous n'avons pas peur de vous. Même si vous avez plein de joueurs talentueux qui sont des superstars'. Nous savions que nous avions un coup à jouer. Nous avons abordé la partie avec un esprit conquérant, avec la volonté de produire du bon basket."

"À moins que je sois en face de LeBron James ou de Michael Jordan, personne ne m'impressionne vraiment," lance M'Baye. "Nous n'étions pas en train de nous dire 'Mon Dieu, ce sont les USA !'. Nous voulions juste remplir notre mission."

M'Baye au cœur de la bataille contre les USA

Batum évolue en NBA depuis 2008, ayant passé de nombreuses saisons avec les Portland Trail Blazers avant de rejoindre Charlotte en 2015, tandis que Gobert est l'un des meilleurs intérieurs de la NBA depuis son arrivée au Utah Jazz, l'équipe qui l'a drafté en 2013. M'Baye, qui a défendu les couleurs du club turc de Pinar Karsiyaka cette saison, a connu le basket NCAA avec les universités du Wyoming et d'Oklahoma. Il s'est frotté à de multiples occasions aux Américains les plus talentueux.

Et tous les trois se réjouissaient de défier les USA.

"Le niveau de concentration était super élevé, pas seulement parce que nous nous retrouvions face aux USA, mais aussi parce que nous étions en position de nous rapprocher de l'un de nos objectifs en avançant dans la compétition," indique M'Baye.

"Nous voulions nous montrer dominants en défense," déclare Batum. "Nous avions Rudy sous les paniers et tous les autres devaient enlever de la pression des épaules d'Evan (Fournier) et de Nando (De Colo), raison pour laquelle Frank (Ntilikina), Amath et moi devions défendre sur le périmètre."

"UNE MÉDAILLE OLYMPIQUE EST LE SEUL TRUC QUI MANQUE À MON PALMARÈS… C’EST MON OBJECTIF PRINCIPAL ET NOUS NE SAVONS JAMAIS À L'AVANCE CE QU'IL VA SE PASSER."- Batum au sujet de l'ambition olympique de la France

L'Américain Donovan Mitchell, coéquipier de Gobert à Utah, s'est illustré avec 29 points.

"Nous savions que l'un d'entre eux allait se mettre en évidence," lâche Batum. "Donovan a fait un bon match, mais nous étions concentrés sur Kemba, et nous avons su limiter son champ d'action."

Walker n'a transformé que 2 de ses 9 tentatives de tirs, finissant la partie avec 10 points. Le match a été serré de bout en bout, la France gaspillant toutefois une avance de plusieurs points dans le troisième quart-temps pour se retrouver menée dans le quatrième.

Les USA ont en effet scoré un partiel de 18-5 à cheval sur les 3e et 4e périodes pour prendre l'avantage 72-65.

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"Nous nous doutions bien qu'ils allaient s'enflammer à un certain moment," souligne M'Baye.

"Nous devions contrôler les rebonds, nous détendre et ne pas paniquer," ajoute Batum.

Au cours de cette phase plus délicate, la France a continué à jouer dur, en particulier en défense. En attaque, elle a été sauvée par la verve offensive du talentueux Frank Ntilikina. À 6:44 de la fin et avec les USA devant 74-69, il a pénétré avec détermination et marqué puis, à 4:35 de la sirène finale, il a inscrit un panier à trois points pour égaliser. Enfin, à 2:16 du terme, il a transformé un autre tir longue distance pour faire passer le score à 83-76, à l'avantage de la France cette fois.

Gobert s'enthousiasmant des exploits de Ntilikina (21 ans) face aux USA

"Ce match avait été une sacrée démonstration de son potentiel," poursuit Batum. "Marquer ces paniers à des moments si importants, face à Kemba - l'un des meilleurs arrières de la ligue. Frank s'est véritablement révélé au grand public. La situation était idéale pour lui."

"J'étais vraiment content pour lui," commente Gobert. "Au cours de ses premières années en NBA, il n'était pas parvenu à montrer son vrai visage et je lui ai dit que ce match (contre les USA) était une formidable occasion de le faire, de prouver sa valeur et démontrer qu'il avait le niveau pour rivaliser avec ces gars... Nous n'aurions pas pu gagner sans lui."

Désormais, le défi pour la France est de continuer sur cette lancée, de bâtir sur elle. Les Français viennent d'enchaîner deux podiums consécutifs en Coupe du Monde FIBA.

 

Ils ont eu du succès au FIBA EuroBasket durant la dernière décennie. Batum a figuré dans des sélections qui ont atteint la finale de l'édition 2011, remporté celle de 2013 et, avec Gobert à ses côtés, pris le 3e rang de l'édition organisé en France en 2015.

Ce que l'équipe tricolore n'a pas encore réussi à faire, c'est de briller aux JO, si ce n'est en 2000 avec la médaille d'argent. Tant en 2012 (Londres) qu'en 2016 (Rio de Janeiro), son parcours s'est arrêté en quarts de finale contre l'Espagne.

La pandémie de coronavirus a entraîné le report des JO de Tokyo 2020 à l'été 2021. Est-ce que Batum, Gobert, ainsi que les éléments clés Evan Fournier et Nando de Colo pourront enfin combler ce vide en décrochant une médaille olympique ? Ntilikina s'illustrera-t-il à nouveau en Asie ?

"C'est tellement différent, avec seulement 12 équipes," indique Batum. "J'y ai participé à deux reprises, à Londres et à Rio, et une médaille olympique est le seul truc qui manque à mon palmarès. À l'issue de ce match contre les USA, avec Nando, nous nous sommes dit que nous avions juste battu une super équipe américaine. Il nous faudre être extrêmement motivés et concentrés pour les battre à Tokyo. Une médaille olympique, c'est mon objectif principal et nous ne savons jamais à l'avance ce qu'il va se passer."

"Je pense que cela dépendra de nous," avance Gobert. "Je suis convaincu qu'ils (les USA) vont vraiment essayer de faire venir des joueurs qui n'étaient pas là l'an passé, avec davantage d'expérience du jeu FIBA. Mais j'estime que ça dépendra de notre préparation mentale et physique. C'est toujours court, mais les liens qui nous unissent dans ce groupe, à cause de tous les moments que nous avons vécus ensemble - les bons comme les mauvais - l'été dernier, vont sans aucun doute nous aider dans le futur. L'expérience a été très enrichissante pour nous."

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