06/11/2018
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Philippe Blatter souligne les enjeux majeurs du marché chinois

XI'AN - S’il est une personne capable de situer la place du sport en Chine et plus précisément du basketball, dont la présence en Extrême-Orient ne cesse de se développer, c’est bien Philippe Blatter.

Le président et CEO d’Infront Sports and Media, une compagnie créée il y a plus de 16 ans et qui fait partie depuis 2015 du conglomérat chinois Dalian Wanda Group, fait régulièrement le voyage vers l’Extrême-Orient, où la Coupe du Monde FIBA 2019 se déroulera.

"LE BASKETBALL A ÉTÉ VISIONNAIRE EN CHOISISSANT DE CONFIER L’ORGANISATION DE SON ÉVÉNEMENT MAJEUR À LA CHINE AUSSI TÔT. IL AURA UNE PORTÉE GLOBALE DE LA MAGNITUDE DE LA COUPE DU MONDE FIFA DE CETTE ANNÉE EN RUSSIE."- Blatter

Il se rend en Chine toutes les deux semaines et il est très bien placé pour estimer que le basketball s’est emparé d’une solide position dans l’un des marchés sportifs les plus importants.

S’exprimant le mois passé au ‘FIBA World Basketball Summit’ qui a eu lieu dans la ville chinoise de Xi’an, Blatter a dit : "Je suis venu pour la première fois en Chine en 1994, puis très fréquemment depuis que j’ai rejoint Infront en 2005, et j’y viens encore plus souvent maintenant que Wanda a acquis Infront en 2015.

"L’un des moments clés selon moi a été l’organisation des JO de Pékin en 2008. J’ai alors compris que la Chine avait la volonté de devenir une nation dominante du monde du sport. Au cours des 10 dernières années, j’ai assisté à de nombeux changements dans le paysage sportif.

"J’ai remarqué l’engagement des plus hautes autorités gouvernementales, et pas seulement le gouvernement central, mais aussi les gouvernements régionaux des villes ; d’énormes investissements ont été consentis dans le sport et dans les infrastructures.

"J’ai constaté à quel point les entreprises chinoises considéraient le sport comme une plate-forme pour promouvoir leurs produits, pour mettre en avant ce qu’elles font.

"Et également la digitalisation du pays, en particulier les habitudes de consommation des Chinois, qui sont en permanence connectés via leurs téléphones mobiles et autres appareils électroniques. Nous parlons aussi de eSports. Je pense qu’il y a un tsunami sur le point d’arriver - ou qui l’est déjà - ici pour exploiter le potentiel de la base d’eSports de la Chine, comme en Europe et aux USA."


Il suffit de se rendre en Chine pour voir l’intérêt suscité par le basketball. Cette nation semble être l’endroit idéal pour cette Coupe du Monde à 32 équipes - au lieu des 24 jusqu’à présent - dont la phase de groupes sera organisée dans huit villes.

"Voici encore un autre endroit où le basketball a beaucoup d’avance sur le football, car la Coupe du Monde FIBA s’y déroulera l’an prochain," souligne-t-il.

"Le basketball a été visionnaire en choisissant de confier l’organisation de son événement majeur à la Chine aussi tôt. Il aura une portée globale de la magnitude de la Coupe du Monde FIFA de cette année en Russie. C’est un des événements principaux de 2019 et nous sommes très fiers d’y être associés."

Blatter a également partagé son expertise au sujet des médias traditionnels et le changement profond qui a été induit par l’arrivée de la technologie digitale.

"DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS DIGITALES OUVRENT UN ACCÈS VERS DE NOUVEAUX FANS, ET PERMETTENT DE LEUR LIVRER DU CONTENU. JE CROIS QU’IL EST JUSTE DE DIRE QUE NOUS POUVONS TOUCHER DAVANTAGE DE GENS À TRAVERS LE MONDE. CE QUI EST IMPORTANT, C’EST DE TROUVER LE MOYEN DE COMMUNIQUER AVEC EUX. LES ATTEINDRE EST UN PREMIER PAS, MAIS IL FAUT ABSOLUMENT CRÉER DES INTERACTIONS."- Blatter

"Aujourd’hui, avec les médias traditionnels, il est devenu très difficile d’atteindre la tranche d’âge des 16-35 ans,” indique-t-il. “Ceci s’explique par le fait qu’ils ne regardent pas autant la TV que nous auparavant. Ils utilisent leurs mobiles, leurs tablettes, et je crois qu’il est impératif de mieux comprendre leurs modes de communication.

"Tous les fans sont des créateurs de contenu. Je le vois chez moi, avec mes enfants jumeaux de 14 ans : quand ils assistent à un événement sportif, ils enregistrent les choses du point de vue d’un fan, de l’intérieur, au milieu d’autres fans. Ensuite ils le postent sur Instagram, sur YouTube, sur leurs propres canaux, certains que je ne maîtrise pas.

"Ils ont leur propre langage, différent du mien. Je pense qu’il est important dorénavant pour les marques et les détenteurs de droits de ne pas juste créer du contenu et de le distribuer, mais de le faire en se servant des moyens adoptés par nos fans, avec leur langage, leur manière de présenter les choses, tout en utilisant les contenus qu’ils créent.

"De nouvelles opportunités digitales ouvrent un accès vers de nouveaux fans, et permettent de leur livrer du contenu. Je crois qu’il est juste de dire que nous pouvons toucher davantage de gens à travers le monde. Ce qui est important, c’est de trouver le moyen de communiquer avec eux. Les atteindre est un premier pas, mais il faut absolument créer des interactions."

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