13/12/2018
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Le Président de la FIBA Horacio Muratore fait le bilan de 2018

MIES - Alors que 2018 touche bientôt à sa fin, le Président de la FIBA Horacio Muratore a pris le temps de passer en revue l'année écoulée et il a fait part des défis à relever en 2019.

M. Muratore, dont le mandat s'achèvera l'été prochain, s'est entretenu avec FIBA.basketball pour :

  • commenter les Éliminatoires pour la Coupe du Monde FIBA 2019 et toutes les activités organisées en vue de cet événement ;
  • s'exprimer sur le succès rencontrée par la Coupe du Monde féminine FIBA 2018 ;
  • discuter le développement des fédérations nationales membres de la FIBA ;
  • souligner la responsabilité de continuer le travail initié par Patrick Baumann pour le 3x3 ;
  • parler de la nomination d'Andreas Zagklis comme quatrième Secrétaire général de la FIBA.

En novembre 2017, le système de compétition des équipes nationales masculines FIBA a été lancé avec le début des Éliminatoires pour la Coupe du Monde FIBA 2019. Aujourd'hui, soit un an plus tard et avec cinq des six fenêtres déjà disputées, vous pouvez mesurer le succès de ce changement et estimer s'il a été à la hauteur des attentes.
(Avant le lancement de ce système), nous étions le seul sport collectif à ne pas avoir d'activité des équipes nationales tout au long de l'année. Toutes les disciplines sportives collectives populaires en avaient d'une manière ou d'une autre, sauf nous. Le football en a. Le volleyball en a. Le handball en a. Le hockey sur glace en a. Les joueurs voyagent à travers le monde.

En voyant les salles pleines et la joie (des fans, des équipes, des joueurs) lors des matchs des Éliminatoires aux quatre coins du monde et en entendant les commentaires des basketteurs au sujet des rencontres disputées à la maison - y compris des anciens internationaux - qui sont tout heureux de jouer devant leur public… tout cela démontre que nous avons atteint l'un de nos objectifs.

Je tiens à remercier toutes les fédérations nationales du monde pour le travail qu'elles ont accompli. C'est fantastique. Notre modèle a rencontré un franc succès et il continuera à en avoir.

La FIBA consent un énorme investissement financier de plus de €30 millions pour assurer la meilleure implémentation possible de ce nouveau système de compétition des équipes nationales masculines FIBA dès son premier cycle (2017-2021). Il est important de souligner que nous payons notamment les frais opérationnels relatifs à la production TV, ainsi que les coûts des officiels et des arbitres. De plus, nous couvrons les frais d'assurance de tous les joueurs engagés dans les Éliminatoires.

"EN VOYANT LES SALLES PLEINES ET LA JOIE (DES FANS, DES ÉQUIPES, DES JOUEURS) LORS DES MATCHS DES ÉLIMINATOIRES AUX QUATRE COINS DU MONDE ET EN ENTENDANT LES COMMENTAIRES DES BASKETTEURS AU SUJET DES RENCONTRES DISPUTÉES À LA MAISON - Y COMPRIS DES ANCIENS INTERNATIONAUX - QUI SONT TOUT HEUREUX DE JOUER DEVANT LEUR PUBLIC… TOUT CELA DÉMONTRE QUE NOUS AVONS ATTEINT L'UN DE NOS OBJECTIFS."- Muratore

Nous sommes très satisfaits de ce système et nous serions comblés si nous n'avions pas ces problèmes avec l'Euroleague. Cela nous a vraiment surpris. Nous avons essayé de travailler ensemble et dès le début, ils n'ont pas voulu. Nous voulions construire quelque chose, sans rien enlever à personne. Je n'arrive pas à comprendre comment certains des plus grands clubs d'Europe, qui autorisent leurs footballeurs à rejoindre leurs équipes nationales, ne font pas pareil avec leurs basketteurs. Ce sont les mêmes entités. Notre objectif est d'aider toutes les structures - en commençant par les fédérations nationales - pour permettre le développement du basketball dans leurs pays respectifs. Cela inclut les compétitions de clubs, afin de renforcer les ligues nationales. Nous voulons des fédérations nationales solides, mais nous souhaitons également avoir des compétitions de clubs très relevées.

Nous sommes impatients d'être en février, date de l'ultime fenêtre qualificative. Il y aura 26 équipes à la lutte pour les 14 dernières places qualificatives pour la Coupe du Monde. C'est incroyablement excitant et cela souligne la grande qualité et la compétitivité de ces Éliminatoires.

Que retenez-vous de la Coupe du Monde féminine FIBA 2018 à Tenerife ?
Cela a été un énorme succès et la collaboration entre la fédération espagnole de basketball (FEB), le gouvernement des Îles Canaries et les autorités locales de Tenerife a été merveilleuse. J'ai été très touché lorsque le maire de Puerto de la Cruz a invité les équipes qui séjournaient dans sa ville pour leur rendre hommage. Tout le monde s'est impliqué dans l'organisation de cet événement et c'est ça que nous voulons. Nous devons les remercier, en particulier Manuel Gomez, président de la fédération de basketball des Îles Canaries, et Jorge Garbajosa, président de la FEB.

Quant à la compétition en elle-même, je n'avais jamais vu une équipe jouer comme la Belgique. Ses résultats ont fait plaisir à voir, tout comme les prestations des USA et des autres équipes. Il faut aussi mentionner les nations africaines (Nigeria et Sénégal), qui ont enregistré des résultats historiques.

Cet événement a également été spécial, parce qu'il a permis à Lena Wallin-Kantzy, membre du Comité exécutif de la FIBA - qui milite pour le développement du basketball féminin - de tenir la première conférence de presse au sujet du nouveau système de compétition des équipes nationales féminines FIBA.

Celui-ci a été approuvé, nous y travaillons et il sera lancé en novembre 2019. L'organisation plus régulière de matchs et de compétitions des équipes nationales féminines favorisera l'engagement dans la durée des femmes dans notre sport. Je vois un grand futur pour le basket féminin.

L'un des piliers de la stratégie de la FIBA sur lequel vous avez insisté au cours de votre présidence a été le développement de vos fédérations nationales membres.
C'est en effet un des piliers stratégiques que la FIBA a approuvés en 2014, à Séville, lors du même Congrès qui m'a élu à la présidence.

Nous avons déjà rendu visite à 181 fédérations. Celles que nous n'avons pas encore visitées sont les grandes qui, pour le moment, n'ont pas besoin de notre aide. Nous nous penchons sur toutes les autres fédérations qui n'ont pas pu encore se mêler à la lutte au niveau international, mais qui ont un gros potentiel de développement. Nous voulons un groupe solide avec lequel nous pouvons mettre sur pied un programme sur quatre ans.

Le principe est d'avoir des instructeurs qui peuvent coacher les instructeurs locaux, et de créer une sorte d'émulation et un effet domino. En ce qui concerne les aspects financiers et institutionnels, c'est un énorme investissment. Nous voulons en faire encore davantage, mais c'est un point de départ.

Nous avons également besoin du soutien des fédérations. Notre visite à elle seule ne suffit pas, il faut que les fédérations se mettent au travail. Nous les encourageons à voir que les efforts de la FIBA doivent être accompagnés par ceux de leurs comités olympiques et de leurs ministères du sport respectifs.

J'ai pris part à de nombreuses visites et c'est très réjouissant et satisfaisant de voir la joie affichée par les gens qui travaillent dans ces fédérations.

Projettons-nous vers l'an prochain. Il y aura un événement incontournable avec la Coupe du Monde FIBA 2019 en Chine.
Oui, c'est notre plus grand projet et nous avons espoir qu'elle soit la plus belle Coupe du Monde jamais organisée. Nous avons augmenté le nombre d'équipes participantes de 24 à 32. Cela donnera à notre sport encore plus de visibilité aux quatre coins du monde.

Il et aussi important de voir la Coupe du Monde comme le point culminant de deux années de préparation très excitantes. Durant cette période, on aura beaucoup parlé de cette compétition, grâce aux Éliminatoires qui auront eu lieu dans 80 pays. Ajoutez à cela le fait que nous avons des joueurs emblématiques comme Kobe Bryant et Yao Ming comme ambassadeurs et vous comprendrez que nous allons vivre quelque chose d'incroyable.

Dans le cadre du système de compétition des équipes nationales masculines FIBA, nous avons lié la Coupe du Monde et les JO. Par le passé, certaines fédérations nationales n'envoyaient leurs meilleures équipes que pour les JO, mais dorénavant elles devront avoir leurs meilleures équipes où nous nous les voulons, à savoir à la Coupe du Monde, qui est notre événement le plus important.

D'un point de vue organisationnel, accueillir une Coupe du Monde FIBA dans huit villes d'un pays aussi grand que la Chine nécessite énormément de travail. Chacune de ces villes est plus vaste que certains pays européens, donc le défi est de taille. Mais nous avons intensifié notre présence en Chine et notre collaboration avec les organisateurs locaux se passe très bien.

En même temps que les attentes autour de la Coupe du Monde seront grandes, vous devrez aussi assurer le statut du 3x3, dont la croissance est rapide, comme cela a été le cas au cours de l'année écoulée.
Oui, le 3x3 est en phase ascendante et tout doit être entrepris pour que cela continue ainsi, afin que cette discipline fasse son entrée historique dans le programme olympique des JO de Tokyo 2020 de la plus belle des manières.

"IL Y A UN VRAI SENS DE RESPONSABILITÉ ENVERS LE 3X3, À SAVOIR POURSUIVRE LE FANTASTIQUE TRAVAIL INITIÉ PAR (L'ANCIEN SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA FIBA) PATRICK (BAUMANN). NOUS LUI SOMMES REDEVABLES D'AVOIR ÉTÉ UN SI FERVENT AVOCAT DU 3X3."- Muratore

Cette année, le nombre d'événements officiels de 3x3 FIBA est passé de 38 à 63, et la phase qualificative pour le 'FIBA 3x3 World Tour ' s'est déroulée dans 50 pays, un nouveau record.

Il y a un vrai sens de responsabilité envers le 3x3, à savoir poursuivre le fantastique travail initié par (l'ancien Secrétaire général de la FIBA) Patrick (Baumann). Nous lui sommes redevables d'avoir été un si fervent avocat du 3x3. Tout le monde pensait que c'était irréalisable, mais il a réussi à convaincre les gens et susciter l'enthousiasme du Président du Comité International Olympique (CIO). Personne du CIO n'a hésité quand il s'est agi de décider d'intégrer le 3x3 dans le programme olympique et je pense que c'est le plus bel hommage que nous puissions rendre à Patrick.

Il est impossible de passer en revue l'année écoulée sans justement s'arrêter sur le tragique décès du Secrétaire général de la FIBA Patrick Baumann.
Cela a été un grand traumatisme pour nous, surtout au vu des circonstances de sa disparition. J'ai été terriblement affecté par sa mort, car il était un vrai ami. Cela a été extrêmement douloureux. Cela nous a tous assomés, mais nous avons réagi avec force, parce que Patrick a laissé derrière lui une fédération solide, bien structurée et engagée dans de nombreux projets. La FIBA est un exemple de son héritage, avec sa structure capable de surmonter toute adversité. À tel point que trois jours après son décès, nous nous retrouvions déjà avec les directeurs pour voir où en étaient les divers projets actuels afin de définir les priorités.

Nous sommes reconnaissants d'avoir pu lui rendre hommage et lui dire au revoir au cours d'une messe organisée en son honneur, où le nombre de gens - membres de la famille du basketball, de la communauté olympique et du monde du sport - venus prendre congé de lui n'a fait que traduire le respect qu'il inspirait autour de lui.

Pouvez-vous nous parler d'Andreas Zagklis et des qualités qui lui ont permis d'être nommé nouveau Secrétaire général de la FIBA ?
J'ai discuté avec beaucoup de gens qui m'ont tous confirmé ce que je pensais : qu'Andreas est la personne idéale pour être le quatrième Secrétaire général de la FIBA.

Il connaît très bien le monde des fédérations internationales et la famille olympique. De plus, il est hautement respecté dans ces milieux.

"JE SUIS CONVAINCU QU'IL UNIRA LA COMMUNAUTÉ DU BASKETBALL. NOUS COMPTONS 213 FÉDÉRATIONS NATIONALES MEMBRES, TOUTES DIFFÉRENTES LES UNES DES AUTRES, MAIS NOUS FORMONS UNE SEULE ET UNIQUE COMMUNAUTÉ. ANDREAS EST LA BONNE PERSONNE À SA TÊTE."- Muratore

Le groupe chargé de la nomination du nouveau Secrétaire général - composé de moi, du Vice-Président de la FIBA Hamane Niang et du Trésorier de la FIBA Ingo Weiss - était convaincu qu'Andreas était l'homme de la situation. Sa nomination à l'unanimité par le Bureau central et le Comité exécutif est la preuve que nous avions vu juste. N'oubliez pas que le Bureau central représente le monde du basketball et qu'ainsi, c'est l'ensemble de la famille du basketball qui approuve sa nomination.

J'ai confiance en notre choix, ce d'autant que j'ai eu l'occasion de travailler directement avec lui sur de nombreux projets.

Cela fait 11 ans qu'il collabore avec la FIBA et, parmi ses multiples qualités, il a la capacité d'analyser et de gérer n'importe quelle situation. C'est un vrai basketteur dans l'âme et comme beaucoup d'entre nous, il a commencé par être joueur. Il connaît le basket depuis qu'il est tout petit. Pour être à la FIBA, vous devez être passionné. Andreas a cette passion pour notre sport inscrite en lui.

Bien sûr, il arrive avec son propre style et je suis convaincu qu'il unira la communauté du basketball. Nous comptons 213 fédérations nationales membres, toutes différentes les unes des autres, mais nous formons une seule et unique communauté. Andreas est la bonne personne à sa tête.

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