HAMBURG (Germany) - Cet été, la Pologne réapparaîtra en Coupe du Monde FIBA après 52 ans d'absence et elle vivra à n'en pas douter un moment mémorable.

Suite au tirage au sort samedi à Shenzhen, la Pologne a découvert ses adversaires du Groupe A : la Chine, le Venezuela et la Côte d'Ivoire.

Le coach de la Pologne Mike Taylor, également aux commandes du club allemand d'Hambourg, a accordé un peu de son temps à FIBA.basketball. 

Avez-vous suivi le tirage au sort ?
Nous avons eu une petite séance de tirs ici (à Hambourg) et à la fin de celle-ci, je me suis rapidement connecté pour la regarder en direct. Je suis évidemment très content du tirage. Nous nous réjouissons de participer (à la Coupe du Monde) pour la première fois depuis 52 ans. C'est un fantastique accomplissement pour le basket polonais. Ensuite, hériter d'un tel tirage, qui vous donne une chance de vous illustrer, c'est très motivant pour tout le monde.

Après votre premier match contre le Venezuela, vous défierez la Chine le 2 septembre.
Une Coupe du Monde, c'est un événement colossal. Le basket polonais n'a plus figuré sur le devant de la scène depuis plus de cinq décennies. Le pays hôte a toujours le grand avantage de jouer devant son public. Nous sommes heureux d'être à Beijing, il y aura à coup sûr énormément de monde et beaucoup d'intérêt pour ce match. Nous savons que le défi sera de taille, mais c'est pour ces occasions-là que tu t'entraînes. Nous sommes contents de nous mêler aux meilleurs et de nous retrouver dans cette situation. Nous nous préparerons du mieux possible.

Les quatre équipes du Groupe A ont quatre styles de jeu différents.
Ce qui m'a vraiment frappé (dans ce tirage), c'est ce caractère universel de notre sport. (Jouer contre) La Chine, hôte du tournoi, sera un grand défi. Le Venezuela joue avec beaucoup de cœur, de détermination, comme elle l'a démontré lors des dernières campagnes qualificatives. Et ce que la Côte d'Ivoire a réussi au cours de l'ultime fenêtre qualificative pour décrocher sa place à la Coupe du Monde est impressionnant. Pour moi, avoir la chance de jouer contre des équipes aux styles si différents est quelque chose de spécial.

Le match contre la Chine sera sans doute particulièrement spécial ?
Ce qui est intéressant avec la Chine, c'est que comme elle doit sa qualification au fait qu'elle est l'hôte de la Coupe du Monde, elle a plus ou moins disputé les Éliminatoires Zone Asie avec deux équipes. Plus de 40 joueurs ont pris part à ses matchs et son effectif a donc constamment changé. C'est un joli challenge de se préparer à l'affronter. En fait, il est très difficile d'anticiper quels joueurs seront présents. Et le retour de la Côte d'Ivoire, avec un ultime match qu'elle se devait de gagner de 26 points. Quel résultat pour elle !

La Chine et le Venezuela ont participé aux JO de Rio 2016. L'expérience qu'ils en ont retirée est-elle un souci pour vous ?
Ce sera notre grande première à ce niveau-là, les autres ont donc un avantage et cette expérience leur sera utile. Nous débarquons, nous devons respecter chacun de nos adversaires et nous préparer à donner le meilleur de nous-mêmes à chaque match. Le fait que ces équipes soient arrivées aussi loin dans des régions toutes autant compétitives veut dire beaucoup. Tous ceux qui sont là ont réussi quelque chose de merveilleux. Après, il s'agira d'être en forme au bon moment.

Le capitaine Adam Waczynski a aidé la Pologne à mettre fin à une absence de la Coupe du Monde FIBA longue de 52 ans

Tous les matchs seront importants, puisque les résultats seront pris en compte pour le second tour de la phase de groupes.
C'est ce qui est vraiment intéressant avec ce système de compétition. L'intensité du tournoi sera très haute. Il faudra rapidement passer d'un match à un autre, oublier celui qui s'est achevé et tout de suite se projeter vers le suivant. C'est un fantastique nouveau défi et je suis très fier que les gars vivent ça ensemble. Je ne veux pas faire de projections, mais nous saurons l'importance de chaque possession de ballon, de chaque résultat et de chaque action. Nous essaierons de faire de notre mieux à chaque rencontre.

Quel est l'objectif ?
C'est encore un peu tôt. Pour moi, c'est d'être performants au bon moment, de représenter le basket polonais du mieux possible. J'ai toujours dit que la pression vient quand tu n'est pas assez bien préparé. Si tu préprares comme il faut, tu as de bonnes chances. Ces matchs sont une merveilleuse opportunité pour nous et je crois énormément en nos gars, je leur fais confiance.

"CINQ DES HUIT MEILLEURES ÉQUIPES SONT EUROPÉENNES ET NOUS AVONS JOUÉ CONTRE ELLES. NOUS SAVONS QUE NOUS POUVONS RIVALISER AVEC LES MEILLEURES ET CECI NOUS DONNE FORCÉMENT PAS MAL DE CONFIANCE."- Taylor

Pour vos chances, le groupe dans lequel vous êtes est plutôt favorable, car vous ne croisez pas les USA dans les premier et second tours.
Je pense que pour certaines équipes, si elles tombent sur les USA, cela devient délicat et elles doivent revoir leurs objectifs. Mais nous respectons tous les adversaires.

Un groupe est-il plus dur que les autres et êtes-vous content de l'avoir évité ?
Pas vraiment. Nous sommes nouveaux ici et nous pensons avoir nos chances dans notre groupe. Tout le monde en Pologne est heureux d'être de retour à la Coupe du Monde, cela portera beaucoup d'attention sur le basket polonais. Ce que je peux dire, c'est que cinq des huit meilleures équipes sont européennes et que nous avons joué contre elles. Nous savons que nous pouvons rivaliser avec les meilleures et ceci nous donne forcément pas mal de confiance. 

Le groupe dans lequel vous êtes, comparé à ceux des deux dernières éditions du FIBA EuroBasket, semble plutôt favorable à la Pologne ?
Nous voulons nous concentrer sur le présent, sans penser au passé ou au futur. Nous puiserons de la confiance dans ces expériences, comme à Montpellier, où nous avions progressé dans le tournoi. En 2017, nous étions tombés dans un groupe vraiment difficile et nous avions échoué, mais ce sont justement ce genre d'échecs qui nous ont permis de gagner cinq matchs (des Éliminatoires Zone Europe) de suite. Ce qui compte, c'est de vivre le moment présent, d'être concentrés et d'être prêts.

Un public hostile en Chine ne sera pas une nouveauté pour la Pologne, qui a joué contre les hôtes des quatre derniers EuroBaskets

Est-ce que ce tirage au sort vous a permis de prendre pleinement conscience que vous irez en Chine cet été ?
Ce ne sera probablement le cas que quand nous serons en Chine. Mais les Polonais sont vraiment très excités quant au futur de notre sport au pays, j'ai reçu tellement de messages d'amis.

Combien de matchs de préparation comptez-vous programmer ?
Pour le moment, nous sommes inscrits à trois tournois.

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