LONDRES (Angleterre) - "Ca ne marche pas comme ça et c'est la vérité. Les choses ne se passent pas comme tu l'imaginais.(It ain't all good and that's the truth. Thangs ain't going like you think they should.") Tel est le message dans le titre Chaka Khan du groupe De La Soul. C'est un peu l'histoire de la saison de MHP Riesen Ludwigsburg à ce jour. Passer du statut d'équipe du Final Four à un bilan de 0-5 (0-10 en incluant la BBL) est plus que déconcertant.

Quand les géants de John Patrick a ramené Trevor "The Beast" Mbakwe en Allemagne, et a ajouté Aaron Best, Jordon Crawford et Malcolm Hill autour de lui. Puis ajouté à cela l'appétit et les qualités athlétiques d'un joueur comme Karim Jallow pour les soutenir, tout était en place pour vous faire croire que Ludwigsburg était prêt à capitaliser sur ses propres exploits. Si seulement le basket était si logique. Malheureusement, ce n'est pas le cas et Ludwigsburg est loin d'avoir retrouvé sa forme de la saison dernière. Essayons de découvrir pourquoi les choses ne se passent pas comme nous le pensions tous.

Les choses ne se passent pas comme tu l'imaginais

Quand on parle des Géants de Ludwigsburg, "Dieu sait qu'ils sont passés par là et ont payé leur dû". Après avoir bataillé lors des qualifications l'an passé, Ludwigsburg est devenu le premier club allemand à atteindre les demi-finales de la Basketball Champions League - ils l'ont fait avec un style époustouflant. L'équipe de l'entraîneur Patrick est connue pour son style de basket de " combat de rue ". Ils jouent une défense agressive, physique, tout-terrain et ils visent à le faire pendant pratiquement 40 minutes à chaque match. Chaque saison jusqu'à présent, ils ont forcé les équipes à commettre des pertes de balle et n'en ont pas donné beaucoup en retour. Ils ont aussi écrasé le rebond offensif, pris plaisir à faire le sale boulot et ont été extraordinairement difficiles à battre. Jusqu'à présent cette saison, ils jouent exactement le même style de basket pour des résultats bien différents.

Stats

Le rapport de stats sur Ludwigsburg n'est pas très attrayant à lire. Ludwigsburg a déjà perdu quatre matchs cette saison alors que l'équipe menait à la mi-temps (MT). C'est déjà plus que lors de leurs deux saisons précédentes dans la compétition. Dans presque tous les matchs de la saison, ils ont été chauds (à la MT), puis sont tombés à tiède". En 2017/18, ils ont mené à la MT dans quinze matchs et ont remporté douze victoires (80% de victoire). Toujours en 2017/18, Ludwigsburg a été l'équipe qui a réalisé le moins de balles perdues par match (10,8) et celle qui a forcé ses adversaires à en commettre le plus (16,6, à égalité avec Monaco) en BCL. Cette saison, ils ont perdu plus de ballons que leurs adversaires à chaque match, ce qui n'était presque jamais arrivé auparavant.

Video

La vidéo est - parfois - encore moins flatteuse que les statistiques. Ce n'est pas que Ludwigsburg ait changé son style de jeu et qu'il faut du temps pour s'adapter. Ils continuent d'appuyer et de jouer une défense agressive, mais ils n'ont tout simplement pas été en mesure de la réactiver quand ils en ont besoin. Ludwigsburg met la pression sur le ballon pendant près de 40 minutes, mais la chose la plus dévastatrice à propos de la "presse", ce sont les séquences dans lesquelles elle met en place des pièges pour marquer immédiatement après des ballons perdus forcés. C'est toujours le cas cette saison. Regardez ci-dessous comment ils effacent Anwil trois fois en l'espace d'une minute. Anwil a même demandé un temps-mort pour essayer de s'ajuster. Voilà à quoi ressemble le basket de Ludwigsburg.

 
Le problème est qu'ils n'ont pas été capables de faire fonctionner cette défense à volonté pour terminer les matchs (comme ils l'ont fait si souvent la saison dernière). En d'autres termes, les équipes ont remarqué l'efficacité de la presse de Ludwigsburg et s'améliorent pour la battre. Le clip ci-dessous montre Anwil sortant d'un temps-mort encore une fois mais cette fois-ci en seconde mi-temps. Anwil casse la presse et exécute facilement sur demi-terrain.

Si vous examinez la même action de plus près, vous découvrirez également d'autres choses qui ont mal tourné. Ludwigsburg concède plus de points par possession et autorise plus de tirs à ses adversaires que les deux saisons précédentes en BCL et c'est souvent dû à des défaillances assez simples et à des problèmes de concentration. Regardez Likhodei, le n°11 d'Anwil, après qu'il soit passé au-dessus de la presse pour le casser. Il amène son homme (Trevor Mbakwe) dans un écran et Ludwigsburg switche. Maintenant Likhodei pose lui-même un écran pour le n°23, Michalak, Ludwigsburg devrait changer à nouveau mais la communication est coupée. Maintenant Likhodhodei est grand ouvert sur le pop et joue un pick-and-roll à 2 contre 1 avec le n°33, Szewczyk. Pour aggraver la situation, Ludwigsburg est alors en retard sur une rotation d'aide de base sur le pivot qui roule au cercle. Nous aurions pu trouver de nombreuses défaillances de ce genre, surtout à partir des troisième et quatrième quart-temps de cette saison.

Ensuite, il y a les pertes de balles.... Nous pourrions décrire et analyser les deux pertes de balles dans le clip ci-dessous mais ce n'est pas nécessaire. Il y en a eu beaucoup trop comme ça, relativement peu forcées et révélatrices d'un problème d'alchimie inquiétant.

Il y a des points positifs : Aaron Best a commencé à s'approprier le rôle d'Adika Peter-McNeilly. Karim Jallow montre aussi des étincelles dignes d'un potentiel d'élite, Malcolm Hill a montré qu'il pouvait s'occuper du scoring et Donatas Sabeckis a commencé sa saison à Ludwigsburg avec 14 Points et 6 Rebonds (1 seul match joué). Il pourrait s'agir d'une simple modification du cinq de départ ou d'un remaniement de la rotation, surtout en deuxième mi-temps. Jordon Crawford et Konstantine Klein jouent beaucoup de minutes ensemble et se donnent en défense.

Mais pour les deux joueurs, l'équipe est à -11 lorsqu'ils sont sur le terrain. Peut-être que Sabeckis, en entrant dans la rotation, donnera à l'entraîneur Patrick la longueur dont il a tant besoin dans les postes d'arrières, et ceci lui permettra aussi de varier un peu sa rotation. L'autre domaine à considérer est la position d'ailier-fort. La saison dernière, Ludwigsburg avait le choix entre Elgin Cook, Johannes Thiemann ou Jake Wiley. Tous avaient la capacité d'aller au rebond et de lancer la contre-attaque sans avoir besoin de trouver un arrière. Jusqu'à présent cette saison, Ludwigsburg marque 1,3 point par possession sur contre-attaque (ce qui est bon), mais il n'e sont pas en mesure de lancer des contre-attaques à partir de situations défensives sur demi-terrain. Peut-être que des changements dans le cinq pourraient aider ici aussi.

L'entraîneur Patrick devra trouver un moyen de faire en sorte que son équipe retrouve son efficacité en défense.

La saison ne fait que commencer. Un départ à 0-5 est terrible, mais il n'est pas encore fatal. Il y a du temps pour que de petits changements puissent faire d'énormes différences. Gardez un œil sur les Giants de John Patrick lors des troisième et quatrième quart-temps contre UCAM Murcia la semaine prochaine. Peut-être qu'un match de revanche après celui pour la troisième place du Final Four l'an dernier pourrait être exactement ce qu'il leur faut pour retrouver de la confiance et de l'assurance.

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